PRIMALE (Primal) de Josh Reed (2009)

PRIMALE

Titre original : Primal
2009 – Australie
Genre : Horreur
Durée : 1h20
Réalisation : Josh Reed
Musique : Rob Gibson
Scénario : Nigel Christensen et Josh Reed

Avec Zoe Tuckwell-Smith, Krew Boylan, Lindsay Farris, Rebekah Foord, Damien Freeleagus et Will Traval

Synopsis : Cinq amis prennent la direction d’une grotte qui aurait été habitée par des hommes il y a 12000 ans, perdue au milieu d’une forêt Australienne. Mais sur place, c’est rapidement le drame lorsqu’un des membres du groupe tombe malade…

Depuis quelques temps, le renouveau du cinéma d’horreur ne vient plus des Etats Unis. Pour beaucoup, ce renouveau du genre vient des pays d’Europe de l’Est, livrant un cinéma différent, avec par exemple Morse, The Human Centipede ou encore A Serbian Film, et de l’Australie, avec Wolf Creek ou Black Water. Malheureusement pour l’Australie, il n’y aura pas que des bons films, et alors que le sympathique mais feignant et classique The Tunnel reste toujours inédit en France, voilà que débarque chez nous Primal, renommé pour l’occasion Primale. Primal donc, un film généreux, qui fit le tour de quelques festivals, avant de débarquer directement en dvd chez nous. Un film qui si il est certes généreux, ne tient pas toutes ces promesses, la faute à quelques soucis d’écriture et une envie de rendre hommage à tout un pan de cinéma de genre. Une envie qui va finalement rapidement parasiter le film, qui va en plus se retrouver avec tous les clichés possibles et imaginables du genre, rendant le film honnête, mais finalement rapidement oubliable. Primal aurait débarqué il y a vingt ans, le produit aurait été beaucoup plus facilement accepté par le spectateur, sans que celui ci ne se pose de questions. Dès le départ, on se rend compte que le métrage prend la voie de ne pas se prendre trop au sérieux, ce qui est plutôt un bon point, le film étant ce qu’il est, c’est à dire une série B honnête et rythmé, pour amateur de plans sanglants qui ne se prendront pas la tête avec un scénario développé et des personnages intéressants possédant une véritable psychologie. Primal, c’est un hommage aux films d’horreur de notre enfance, notamment Evil Dead. L’inventivité et la réalisation virtuose en moins. Jugez plutôt: un groupe de 5 jeunes partent dans une région reculée d’Australie pour pouvoir étudier des peintures préhistoriques se situant à l’entrée d’une grotte. Bien entendu, on connait déjà les personnages par cœur: le gars a fond dans son sujet, la petite flipée de la vie, la blonde cruche et cochonne, le joueur de guitare… Autant de stéréotypes réunis dès les premières minutes.

Si pour l’amateur pur et dur, on arrive à passer au-delà de tous ces stéréotypes, il faut bien avouer que certains ici dont le don d’énerver au plus haut point lors de certaines situations, peu importe que l’on soit ou non habitué aux films de genre. Heureusement, l’histoire, sans surprises, bouge assez rapidement, si bien que l’on accepte plus facilement certains des défauts. Une attaque de lapin mutant tout droit sortie d’une série Z, une blonde qui ne pense qu’au sexe (mais ne voyage pas sans sa fidèle peluche). Le film ne se prend pas au sérieux, on rira de tout ça, mais on ne sera pas surpris de voir que tout va vraiment débuter par la faute de la blonde. Comme dans tous ces vieux films d’horreur ou ceux qui fument ou s’envoient en l’air sont les premières victimes. Le cas de figure s’applique ici, et dés que notre jolie blonde tombe malade après s’être baignée toute nue, elle va en perdre ses temps, avoir de la fièvre, puis se transformer en femme des cavernes avide de chair fraiche.  Et là le film s’emballe pour nous livrer son lot de situations, de gore, de bêtises volontaires ou non et de scènes politiquement incorrectes à un rythme réjouissant. Ce rythme, allié à la courte durée du film et son côté second degré rend le métrage alors jouissif, entre deux morsures ou corps coupés en deux, on rigole. La mise en scène, si elle laisse paraître pas mal de défauts comme tous les premiers films, reste nerveuse sans pour autant partir dans la mode actuelle de la caméra souffrant de Parkinson. Non, ici, on comprendra tout ce qui se déroulera à l’écran, et c’est tant mieux, nous permettant de mieux profiter de tout ces petits moments gore que le film nous propose. Il est dommage de noter que par moment, la « psychologie » peu développée des personnages prend le dessus sur le délire histoire de poser le film pendant quelques instants. Ces rares moments traînent le film vers le bas, d’autant plus que ces passages seront énervants. On n’aura qu’une envie, c’est de voir ces personnages mourir le plus vite possible. On est absolument pas aidé avec cet amoureux transis qui veut absolument guérir sa copine sans se soucier de la sécurité des autres, et sa propre sécurité. Les derniers moments du métrage, rythmés, ne pourront pourtant que décevoir face à un académisme total dans sa mise en image et dans ses idées, provenant beaucoup encore une fois du Evil Dead de Sam Raimi, pour une séquence amusante mais beaucoup trop marquée pour fonctionner pleinement. Toutefois, le spectacle reste plus que potable, étant emballé avec sérieux, et si on retrouvera toujours pleins de choses à dire du métrage en mal, on passera tout de même un bon petit moment, pas prise de tête, extrêmement feignant, mais fait pour les amateurs de séries B teintées de Z. Ce que Primal est indéniablement.

Les plus

Rythmé
Des scènes amusantes
Généreux

Les moins

Pompant un peu partout
Quelques personnages énervants

En bref : Un film pompant à mort sur Evil Dead, mais qui reste regardable grâce à sa générosité et sa courte durée.

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