SEEDING OF A GHOST (種鬼) de Richard Yeung (1983)

SEEDING OF A GHOST

Titre original : 種鬼
1983 – Hong Kong
Genre : Horreur un peu nawak
Durée : 1h30
Réalisation : Richard Yeung
Musique : –
Scénario : Lam Yee Hung

Avec Tsui Siu-Keung, Phillip Ko Fei, Wai Ka-Man, Maria Yuen, Wong Yung et Wai Yee-Yan

Synopsis : La femme d’un chauffeur de taxi le trompe et a une belle histoire d’amour. Jusqu’à ce qu’elle s’embrouille avec son amant qui l’abandonne sur le bord de la route. Deux malfrats violent alors la jeune femme, qui meurt ensuite. Son mari va alors faire appel à un magicien vaudou pour venger sa femme.

Il y a des films que l’on découvre par hasard sans jamais en avoir franchement entendu parler. Et il y a des films qui, en regardant les 15 premières minutes, nous rendent perplexe et nous donnent envie d’arrêter la vision. Il y a aussi des films qui surprennent minute après minute et dont il ne faut pas se fier aux premiers instants. Seeding of a Ghost, film d’horreur au titre qui dit tout, produit par la Shaw Brother en 1983, fait partie de ces trois catégories de film. Relativement méconnu, Seeding of a Ghost mélange érotisme léger et horreur la plus visuelle sur à peine 1h30, et trompe limite le spectateur aventureux avec une première partie volontairement… très très kitch. Du moins passé sa scène d’ouverture plutôt réussie et dotée d’une musique au synthé bien caractéristique de son époque, qui nous présente le personnage principal, notre brave chauffeur de taxi, joué par Phillip Ko Fei, qui rencontre un sorcier en l’écrasant (normal hein). Puis après cette entrée en la matière relativement intriguant, le film se focalise sur sa femme, et là, on peut dire que le film fait peur. Couleurs criardes, scènes romantiques où la femme et son amant vont courir au ralenti (oui, les seins rebondissent) dans l’eau sur une musique de film érotique du dimanche soir. Et cela ne s’arrête pas là, puisque nous aurons droit à une scène de sexe dans un hôtel, avec ventilateur à l’appui pour bien faire bouger les cheveux de désirs… Oui, les quinze premières minutes du métrage nous laissent perplexes. Quel est ce film que nous regardons ? Est-ce volontaire ? Le film va-t-il continuer ainsi ?

Et c’est enfin là que le film opère un virage assez sévère en optant pour un ton beaucoup plus proche du film d’horreur traditionnel, malgré ses idées venues d’ailleurs. Deux truands, la jeune femme, une maison abandonnée et bien délabrée comme il faut, cela tourne bien évidemment au viol comme il faut, mais la jeune femme ne se laisse pas faire, loin de là, et tout cela finit de manière brutale, par le meurtre de la jeune femme. Le ton est enfin donné, le film peut commencer, avec notre chauffeur de taxi qui va vouloir se venger. Il tentera bien évidemment de se faire justice lui-même dans un premier temps, lors de quelques scènes violentes et réussies, mais ne menant à rien, il se tournera vers le vaudou, et donc, le sorcier qu’il avait rencontré au début du film. Et là, le film se lance alors dans un délire gore des plus jouissifs, partant parfois dans tous les sens comme en témoigne son final, et ne reculant devant rien, mixant comme il se doit érotisme et gore pour punir les coupables : les deux truands, et l’amant. Et bien que finalement, la partie fantastique n’arrive que tardivement (un bon 45 minutes), l’ensemble s’avère assez bien rythmé et mené pour ne jamais ennuyer, et nous amener donc fatalement de surprise en surprise. Et des surprises, il y en a, puisque la vengeance va commencer doucement : hallucinations, possessions, rien de vraiment dramatiques à proprement parler malgré quelques idées amusantes.

Par contre, dans ces vingt dernières minutes, le film se transforme véritablement en un spectacle gore allant dans tous les sens qui ravira les fans de cinéma différent et sans limites. Colonne vertébrale qui ressortira, accouplement entre un mort vivant et un mort, le tout aidé d’effets de maquillages réussis et souvent bien saignants et par des effets numériques un peu plus discutables et à part. Et quand on croit que le métrage ne peut pas aller plus loin, voilà que débarque le final, qui, sans révéler ses nombreuses surprises, va se surpasser totalement, en se permettant tout et n’importe quoi pour décimer le casting dans un moment gore jouissif malheureusement trop court. Alors oui, Seeding of a Ghost n’est pas un grand film, il part rapidement dans tous les sens, les 15 premières minutes font un peu peur (totalement), mais au final, on passe un très bon moment, surtout que le métrage n’est pas si mal emballé que ça et qu’il n’ennuie jamais. On y appréciera également la qualité de ses effets spéciaux, ainsi que son imagination totalement débridée, ce qui change du cinéma d’horreur actuel qui semble tourner en rond plus qu’autre chose.

Les plus

Un joyeux bordel qui ose tout
Le final, bien gore
Le film n’ennuie jamais

Les moins

Les quinze premières minutes « surprenantes »

En bref : Seeding of a Ghost est un délire gore qui part dans tous les sens, et qui malgré sa longue introduction étrange, fait bien plaisir au fan.

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