Lollipop Chainsaw (2012 – Action – Playstation 3)

LOLLIPOP CHAINSAW

2012
Studio : Grasshopper Manufacture Inc
Editeur : Warner Interactive
Genre : Action
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3

Synopsis : Juliet Starling est une pom pom girl qui fête ses 18 ans, et sort avec Nick. Cependant, elle lui a caché la vérité : armée d’une tronçonneuse, elle est une chasseuse de zombies professionnelle entrainée par Morikawa Sensei. Et le jour de ses 18 ans, les zombies débarquent sur le monde pour provoquer l’apocalypse. Elle va devoir sauver le monde en découpant le plus de zombies possibles, aidée dans sa tâche par sa famille tueuse de zombies également, avec ses sœurs Rosalind et Cordelia, et son père.

Lollipop Chainsaw n’est pas le jeu le plus beau de la PS3, ni celui au meilleur scénario, ni celui le plus varié ou au gameplay le plus exceptionnel. Pour autant, il reste l’un de mes coups de cœurs du moment. À l’heure où les jeux deviennent de plus en plus des films interactifs (Heavy Rain, Beyond : Two Souls) et où les jeux d’horreur ne méritent plus l’appellation de Survival Horror depuis longtemps (voir les derniers Resident Evil, seuls Siren : Blood Curse joue encore sur la peur, la vraie), Lollipop Chainsaw lui se fait un mix entre horreur, humour, pop culture et petits moments coquins, le tout dans un graphisme plutôt rafraîchissant. Le tout doublé de gros clins d’œil au cinéma d’horreur, mais également aux jeux de la bonne époque. Oui, Lollipop Chainsaw nous brosse dans le sens du poil, puisque l’on a la plupart du temps l’impression de se retrouver devant un produit fun gore et pop, un peu comme un film ultra gore Japonais doublé d’humour Troma. Rien d’étonnant donc puisque les créateurs du jeu ne sont autres que Suda 51 (Killer 7, No More Heroes) et surtout, en scénariste et consultant : James Gunn. Oui, réalisateur de Horribilis et de Super, créateur de la série excellente PG Porn, qui débuta comme scénariste chez Troma justement avec Tromeo and Juliet ou encore Terror Firmer. Que du bon donc.

Mais ce n’est pas tout, puisqu’en se penchant sur l’équipe responsable du jeu, l’on retrouve à la musique Yamaoka Akira (Silent Hill, sauf le dernier, Dowpour) et en réalisateur des cinématiques, Yamaguchi Yûdai (Meatball Machine, Deadball). Une équipe folle aux commandes pour un jeu totalement fun, et malheureusement un peu trop court malgré son aspect répétitif. On incarne donc Juliet Starling, une jeune pom pom girl qui fête ses 18 ans en ce jour, qui a rendez-vous avec son petit ami Nick qui l’attend sagement au lycée. Malheureusement, en se rendant sur place en vélo, vêtue de sa fidèle et très courte tenue, elle se rendra compte que la ville est en proie aux zombies. C’est l’heure d’en découdre et de sauver celui qu’elle aime. Le jeu nous catapulte dans les rues de la ville, armée d’une tronçonneuse (dans laquelle un téléphone portable est caché) et on va devoir dans ce prologue assez court (10 minutes suffiront pour traverser les rues et arriver au lycée) tuer tout ce qu’on croise, sauver les quelques humains, et pouvoir apprécier l’univers si particulier de l’œuvre, et se familiariser avec les commandes de Juliet. Rien de bien compliqué, le gameplay était relativement simple. Des coups pour assommer l’ennemi avec carré, des coups de tronçonneuses avec triangle et x, des sauts divers avec ronds. Bien entendu, des combos sont disponibles, des combinaisons diverses que l’on débloque au fur et à mesure.

Dans l’ensemble, Lollipop Chainsaw est très simple. Il suffit de tuer tout ce qui bouge, de sauver les humains repérables aux gros SOS au-dessus de leur tête, et de tronçonner les quelques obstacles devant nous. Et bien entendu, obtenir des points et des pièces (pour acheter des combos, améliorer les capacités de Juliet, ou juste acheter de nouvelles courtes tenues) en faisant des Sparkle Massacre. C’est-à-dire décapiter plus de deux zombies en un seul coup de tronçonneuse. À vous de trouver la bonne tactique pour se faire. Mais dès ce court prologue, on adhère immédiatement, ou pas du tout à l’univers de Lollipop Chainsaw. Un univers très sanglant, parfois vulgaire et très coloré. Décapiter des zombies et l’écran sera à la fois recouvert de sang et de petites étoiles roses. Mais rapidement, malgré les actions répétitives, le jeu se fait de plus en plus savoureux niveau après niveau, grâce aux idées folles de l’équipe, et aux dialogues.

Car à la fin du premier niveau, Juliet décapite son petit ami contaminé pour le sauver en ne gardant que sa tête, qui restera accrochée à sa jupe tout le long du jeu. Et tout le long, les deux personnages vont dialoguer, et la plupart du temps, c’est totalement délicieux. Bien que les sous titres ne retranscrivent pas totalement tous les jeux de mots des dialogues, le joueur bilingue (ou anglais tout simplement) se retrouvera souvent à rire devant les nombreuses répliques de Juliet et Nick, telles que les :

– I so wanna fuck a zombie ! (Je veux tellement niquer un zombie !)

– What ? You wanna fuck a zombie ! (Quoi ? Tu veux niquer un zombie ?)

– Ewww gross, I mean, kill a zombie ! (Ah, dégueu ! Je veux dire tuer un zombie)

Encore mieux, de nombreux dialogues porteront sur les fesses de Juliet. Ainsi, au détour d’un combat éprouvant, Nick lancera un simple « Juliet, can I say something sensitive ? My head is stuck between your butt, can you remove it ? » (Juliet, je peux dire quelque chose de sensible ? Ma tête est coincée entre tes fesses, peux-tu l’enlever ?). Oui, il faut adhérer, mais pour que l’on aime cet univers débile et assumé, c’est un vrai plaisir que de les écouter. Les jeux de mots sont nombreux, l’esprit Kawaii et pervers, et pour les amateurs de V-Cinéma, on échappera pas aux plans culottes. On apprendra d’ailleurs au détour d’un dialogue que le prof de Juliet aimait bien quand elle s’entraînait en portant une petite culotte avec un ours dessus… Oui, Lollipop Chainsaw ne recule devant rien.

Graphiquement, le jeu n’est pas le plus beau de la PS3, ni le plus beau de son époque, on pourra même dire que certaines textures sont approximatives, mais le choix graphique convient à merveille au sujet et est plutôt agréable à l’œil, et l’ensemble est cohérent et souvent intéressant. Les décors sont assez variés, des rues de la ville, à une école, en passant par un centre de bornes d’arcades où un stade. Si les niveaux en eux-mêmes restent répétitifs (avancez et tuez les zombies), l’ensemble se fait fun et quelques idées glorieuses se cachent à chaque fois là où on ne les attend pas forcément. Ainsi, dans le niveau 3, après avoir découpé un champignon hallucinogène, on se retrouvera à affronter des poules géantes où à conduire une moissonneuse batteuse pour tuer une centaine de zombies. Mieux, dans le niveau très axé jeux vidéos et années 80, on se retrouvera catapulté dans les bornes d’arcades, façon Tron, pour jouer façon 2D dans des graphismes précaires. Le pied. Chaque niveau se conclura par un boss, allant du gros métalleux qui nous attaquera avec ses paroles (vulgaires) apparaissant à l’écran à la hippie cool, en passant par le monstre géant qui terrorise la ville en se prenant pour Elvis Presley. Oui ça va loin. Le gameplay du jeu est assez basique malgré quelques moments différents, mais Lollipop Chainsaw se joue comme un pur jeu d’arcade bête et méchant, fun dans l’instant et qui ne va pas plus loin.

On pourra lui reprocher également par cet aspect son scénario simpliste, mais il n’en fallait pas plus. Et si le scénario se fait simple, on reconnait à chaque instant la patte folle de James Gunn, et ça, ça n’a pas de prix. D’autant plus que les hommages à Fulci ou Romero sont nombreux. Autre grande force du métrage, sa musique. Souvent très rock, les morceaux n’hésiteront pas parfois à s’adapter aux niveaux où aux boss, pour nous fournir quelques tubes de l’époque (You Spin me Round, ou encore Cherry Bomb et Hey Mickey), ou des morceaux plus récents qui déménagent (du Skrillex). Et si le jeu se finit aisément en 4 ou 5 heures, on y revient souvent avec grand plaisir pour retrouver l’univers, les dialogues savoureux, ou encore la musique, que l’on pourra ensuite sélectionner, en choisissant cinq morceaux que l’on aime par niveaux et les faire tourner en boucle. Finalement assez limité de part son concept même, très court, Lollipop Chainsaw est un jeu coup de cœur tout de même. Loin d’être parfait, il défoule, fait rire, et ça fait du bien.

Les plus

Un univers barré
L’humour des dialogues
Tuer du zombies dans des scènes gores et colorées
Les musiques
Les clins d’œil

Les moins

Trop court (4 à 5 heures)
Assez répétitif

En bref : Violence, univers coloré, humour de dialogues, musiques qui décoiffent et un petit côté coquin, il n’en fallait pas plus pour faire de Lollipop Chainsaw un jeu ultra fun. Limité, simple, mais tellement fou et fun qu’on lui pardonne et on y revient avec plaisir.

6 réflexions sur « Lollipop Chainsaw (2012 – Action – Playstation 3) »

  1. Exactement !! Un jeu ultra fun !! Comme tu l’as dis, les boss sont juste ultra classe et barge !
    Perso, il m’arrivait de laisser le menu tourner pour écouter che che che che cherry bommbbbb des Runaways !! Rahhh !!
    Une petite préférence pour Shadow of the Damned de Grasshoper. Est-ce que tu l’as fais ?

    Je regrette que ce jeu n’est pas eu plus de succès. Malheureusement, au jour d’aujourd’hui, le jeu vidéo occidentale est vraiment devenu ultra insipide et formaté avec suites de suites de suites de licences. Quasiment plus aucune prise de risque ou d’originalité.
    Ras le bol de COD, Assassin’s Creed, GTA 5 (j’ai fini le solo, c’est un très bon jeu mais bon, pas spécialement emballé) etc …
    D’un autre côté, je ne suis pas spécialement objectif car j’apprécie énormément les jeux de niches donc, en majeur partie, des jeux japonais !!

    Rien que la semaine dernière, j’ai reçu Trigger Happy Havoc – Danganronpa ! Il a enfin été édité en Europe (certes en VOSTA mais c’est déjà bien) par je ne sais quel miracle !! Un anime existe et qui résume plus rapidement l’histoire de ce premier opus. Le deuxième est prévu fin de l’année au US.
    Si tu as l’occasion, je te conseille vivement de le regarder ! C’est vraiment bon !!

  2. Je continue de me faire quelques parties de temps en temps alors que j’ai du le finir y a deux semaines lol. J’ai carrément les musiques moi, encore mieux pour se replonger dans l’ambiance en faisant autre chose.
    Pas fait Shadow of the Damned, j’hésite à le prendre (surtout que j’ai encore pas mal de jeux à faire en stock).

    Oui aujourd’hui pour vendre, faut du Resident Evil 6 (très moyen, test en ligne demain), du GTA5 (pas fait, on m’a prêté le 4 par contre), du Metal Gear V, c’est ce qui se vend. Un nom.

    Là en jeu indépendant, je suis en train de me faire Limbo, j’aime beaucoup. Et j’ai terminé, en jeu commercial mais très sympa, The Last of Us. Bon je mettrais pas un 19 comme jeuxvideo.com (qui surnote souvent les grosses sorties, car mettre 17 à Resident Evil 6, je capte pas), mais un bon 16.

    Ah je vais tenter de me procurer ça alors 😉

    1. C’est clair ! Pouvoir dégommer du zombie à la tronçonneuse dans un univers de barge, ça fait vraiment du bien !!

      Personnellement, Shadow of the Damned est un de mes jeux favoris sur PS3. L’humour, l’univers, la prise en main, le plaisir de jeu. Tout est réuni. Sincèrement, une petite pépite.

      Exactement, les gros studios ne prennent plus le risque d’essayer de nouvelles choses !

      Et là, comme tu dis, heureusement qu’il y a, par moment, l’indé car comme Limbo, il y a de très bon jeux !!! Flower et Journey sont également vraiment bien.
      Encore une fois, The Last of Us est l’un de mes autres jeux favoris sur cette PS3. La première fois, j’ai failli verser une petite larme à plusieurs moments. Je l’ai recommandé dans tous les modes de difficultés tellement j’étais pris dedans. La relation Joel/Ellie, c’est juste fabuleux !!!
      Les claqueurs, ils sont horribles. Dans un bon film d’horreur, ce serait de parfait monstres !!

      Par moment, les joueurs disent que les sites de jeux vidéo se font graisser la patte. D’un côté, je me contrefiche de ces rumeurs car j’achète un jeu en fonction de mes goûts/envies mais d’un autre côté, j’ai envie d’y croire car, comme tu l’as dis, il y a certains aberration.
      Il en va de même pour les 3/4 des pseudos blogueurs/gamers ou autres. J’ai plus l’impression qu’ils veulent faire un blog afin d’être bien vu et d’être invité aux soirées VIP.
      Bien entendu, il y a des exceptions et c’est ce que j’apprécie dans ton blog, c’est ce côté sincère !

      1. Je vais m’en refaire un petit là tiens! Motivé je suis.

        Ah je verrais si je peux le dégotter pas trop cher alors, me tentais de toute façon quand même.

        Limbo je l’ai terminé, excellent. Journey j’ai le démo, bien adhéré, je pense que je vais le prendre également. J’ai testé Amy, qui malgré sa maniabilité et certains bugs, reste bien sympa, bourré de bonnes idées.

        The Last of Us je suis en train de me le refaire justement. Même s’il est parfois facile (dans son déroulement je veux dire), l’ensemble est extrêmement bien écrit et immersif, j’ai adoré. Rien que le prologue était une claque monumentale!

        Ben disons que je me fis à mes goûts, je ne vais pas suivre la masse si je n’ai pas aimé tel ou tel jeu. Ou film d’ailleurs, comme Avatar, si j’ai pas détesté, j’ai parfois eu des propos violents et je me souviens qu’un de mes amis qui avait adoré a limite été outré mdr. Mais un avis sincère se ressent vite, soit dans le plaisir procuré par celui qui écrit, ou le dégoût.

  3. Si un jour, je troue une bonne affaire pour Shadow of the Damned, je te le dirais !

    Ah oui Amy ! Un peu oublié ce jeu mais il est vraiment pas mal. Tu as raison !! Surtout, si j’ai bonne mémoire (ou pas), les développeurs sont français. De temps en temps, ca fait plaisir.
    Dans le genre indé pas mal, il y a également « I’am alive » ou « Hotline Miami » (pour moins de 3 euros).

    C’est clair, The last of Us n’est pas le jeu hardcore mais comme tu as dis, c’est très bien écris !
    Oh oui, le prologue, quand tu es la fille de Joel qui le cherche dans la maison, puis dans la voiture et quand l’évenement tragique arrive (je ne spoil pas au cas où que d’autres personnes lisent les commentaires! ).

    J’imagine bien la réaction de ton ami ! Perso, je ne peux pas critiquer Avatar car je ne l’ai toujours pas vu et il ne me donne pas envie de débourser 15 euros dedans. Puis j’avoue avoir une petite dent contre ce film car il a lancé la « mode » de la 3.

  4. Oui Amy c’est français, faut que je reprenne, je bloque comme un con à un truc débile au chapitre 2… Mais oui, à part des bugs, très sympa ce petit jeu 🙂
    I’m Alive j’ai testé la démo, il a l’air très sympa oui, je me le prendrais peut-être le mois prochain.

    Exactement ça, le début en plus me brosse dans le sens du poil, ça fait penser à 28 Jours plus Tard et pleins d’autres métrages du genre. Quand tu avances dans la chambre avec le bulletin d’info à la télé, et là tu vois une explosion au loin par la fenêtre, j’ai su que j’allais adorer de bout en bout ^^

    Oui pareil, je l’ai vu pile un an après sa sortie car 1: tout le monde m’a gavé avec, et 2: la mode de la 3D. Je n’ai d’ailleurs toujours pas vu un seul film dans ce format, et ça ne changera pas. Avatar disons que ça reste sympa, c’est beau, tu t’emmerdes pas devant… mais c’est creux, vain..

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