LES DEUX ORPHELINES VAMPIRES de Jean Rollin (1997)

LES DEUX ORPHELINES VAMPIRES

Titre original : Les Deux Orphelines Vampires
1997 – France
Genre : Fantastique
Durée : 1h43
Réalisation : Jean Rollin
Musique : Philippe d’Aram
Scénario : Jean Rollin d’après son propre roman

Avec Alexandra Pic, Isabelle Teboul, Bernard Charnacé, Anne Duguël, Natalie Perrey, Catherine Day et Brigitte Lahaie

Synopsis : Henriette et Louise sont deux jeunes filles aveugles qui ont été recueillies par un orphelinat tenu par des religieuses. Parmi tous les pensionnaires, elles font l’admiration des nonnes par leur piété et leur gentillesse. Mais elles cachent un terrible secret: ce sont des vampires. En vérité, elles ne sont aveugles que le jour. La nuit, elles retrouvent l’usage de leurs yeux et en profitent pour s’échapper discrètement de l’orphelinat afin de saigner des animaux ou des noctambules imprudents. Ces expéditions accomplies, elles regagnent furtivement leur chambre et personne ne soupçonne leurs activités criminelles. Les choses changent brusquement pour elles lorsque le docteur Dennery, un médecin de la capitale privé d’enfants et ému par leur apparente cécité, décide de les adopter…

Passé les années 80, Jean Rollin aura eu beaucoup de mal à continuer son oeuvre. Obligé dés 1975 d’alterner un cinéma commercial (Les Raisins de La Mort, La Morte Vivante, Les Trottoirs de Bangkok), cinéma pornographique sous pseudonyme et films torchés pour Eurociné (Le Lac des Morts-Vivants), Rollin disparaît quasi totalement dés 1984. Signant quelques rares films méconnus au début des années 90, c’est surtout vers la littérature qu’il se tourne. Il débute en 1993 une saga intitulée Les Deux Orphelines Vampires, avec 4 tomes, dont le dernier sera paru en 1995. Deux ans plus tard, Rollin revient dans le monde du cinéma en réalisant une adaptation de ses romans. Quelques modifications sont apportées au niveau des personnages principaux (juste des enfants dans le livre, et surtout n’hésitant pas à dévorer leurs victimes), et Rollin parvient à se retrouver un budget plus confortable que pour ses productions des années 80, avec la somme de 3 millions de francs. Toujours ridicule et peu élevé, mais pour le réalisateur, c’est un grand pas en avant. Il tourne son film à la fois à Paris et à New York, et tente de revenir à ses obsessions passées : des vampires, un peu de nudité, des cimetières, une ambiance lente et poétique. Est-ce que cela fonctionne toujours en 1997 avec un budget un peu plus élevé ? Et bien ma foi… non absolument pas !

Les deux Orphelines Vampires, malgré un sympathique point de départ, est une déception à tous les niveaux, et parfois même une torture pour arriver au bout (le métrage étant en plus un poil plus long que d’habitude, atteignant les 1h45). Comme le titre nous l’indique, Rollin nous invite à suivre les errances nocturnes de deux orphelines. Sont-elles sœurs ? Amantes ? Autres ? Toujours est-il qu’elles sont toujours ensembles (Rollin aime les duo), et sont aveugles. De jour du moins, puisque la nuit, elles voient, en bleu, et sortent pour se nourrir de sang humain, parfois animal. Chaque sortie leur fera rencontrer de nouveaux personnages, ou se rappeler leurs errances passées. Il y aura la femme louve, une goule et j’en passe. Et bien entendu, des victimes, dont Brigitte Lahaie revenant jouer pour Rollin (après Les Raisins de la Mort et Fascination par exemple). Malheureusement, si sur le papier, les Deux Orphelines Vampires a des atouts, et que le budget plus élevé permet à Rollin des effets spéciaux plus convaincants, à l’écran, c’est une catastrophe. Que ce soit Alexandra Pic ou Isabelle Teboul, jouant les deux orphelines, elles ne sont guères convaincantes, semblant souvent réciter un texte un peu trop apprit sans convictions. Les autres acteurs ne sont pas franchement mieux, loin de là.

Rollin a beau multiplier les rencontres et les nuits (bleutées, car attention, les vampires voient en bleu), aucun passage, aucune scène, aucune rencontre ne viendra relever le niveau. Les deux orphelines sortent la nuit, parlent, disent de belles phrases (à l’écrit, mais prononcées de manières mornes et peu convaincantes), attaquent un humain, rencontrent une autre créatures de la nuit, et puis c’est tout. La poésie est totalement absente du métrage alors que l’on sent bien que Rollin a voulu mettre le paquet. Si bien que le temps parait très long, aucune rencontre ne sert à faire avancer un quelconque récit, se résumant à une errance. Si cet aspect rappelle pourtant clairement les premières œuvres de Rollin, jamais la sauce ne prend. Quand en plus, Rollin nous colle une musique souvent insupportable et totalement ratée sur l’ensemble de son œuvre, on obtient bel et bien un navet bien chiant. Plus le métrage avance, moins il passionne, et ce n’est pas le retour à l’orphelinat de nos vampires et leur rencontre avec une nouvelle fille niaise de l’orphelinat qui va relever le niveau, loin de là. Pour son retour derrière la caméra, Rollin ne signe certes pas son plus mauvais film, mais n’intéresse absolument pas et se plante en voulant signer un retour aux sources.

Les plus

De bonnes idées sur le papier

Le début donnait envie

Les moins

Ça ne mène à rien

Le score musical

Les deux actrices principales

Horriblement chiant

 

En bref : Après des années d’absence, Jean Rollin revient au cinéma et à ses thèmes de base. Le soucis, c’est que ça ne marche absolument pas !

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