L’OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL (L’Uccello Dalle Piume Di Cristallo) de Dario Argento (1970)

L’OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL

Titre original : L’Uccello Dalle Piume Di Cristallo
1970 – Italie
Genre : Giallo
Durée : 1h36
Réalisation : Dario Argento
Musique : Ennio Morricone
Scénario : Dario Argento

Avec Tony Musante, Suzy Kendall, Enrico Maria Salemo, Eva Renzi, Umberto Raho et Renato Momano

Synopsis : Sam Dalmas est un écrivain américain vivant à Rome avec sa petite amie Julia, mannequin. La nuit précédant son retour aux États-Unis, il est témoin de l’agression d’une femme par un mystérieux individu vêtu d’un imperméable noir. Essayant de lui porter secours, il est piégé entre les deux portes automatiques d’une galerie d’art et ne peut qu’observer pendant que l’assaillant s’enfuit. La femme, Monica Ranieri, épouse du patron de la galerie, survit à l’attaque, mais la police confisque le passeport de Sam pour l’empêcher de quitter le pays, pensant qu’il pourrait être un important témoin. Sam est alors hanté par ce qu’il a vu cette nuit-là, persuadé qu’un élément important lui échappe. Lui et son amie deviennent les nouvelles cibles du mystérieux agresseur.

En 1970, Dario Argento n’est pas encore le réalisateur que l’on connaît si bien aujourd’hui (pour le meilleur et pour le pire). Jusque là, il n’était que scénariste, sur par exemple L’Enfer avant la Mort, La révolution sexuelle ou bien entendu Il Était une Fois dans L’Ouest. Tout juste âgé de 29 ans, il parvient à convaincre un producteur de miser sur son scénario et de le laisser le mettre en scène. Avec 500 000 dollars, l’aventure commence, et ne sera pas de tout repos, le producteur essayant de virer Argento de son propre film au bout d’une semaine de tournage, sur les six prévues. Salvatore Argento, le père de Dario, débarqua et lui sauva la mise. À raison, puisqu’à sa sortie, L’Oiseau au Plumage de Cristal est un succès monstre, et lança la carrière de Dario Argento. Il faut dire que pour un premier film, Dario Argento frappe fort, et même aujourd’hui, en gardant le reste de sa carrière en tête, du moins sa première partie, L’Oiseau au Plumage de Cristal contient tous les éléments de son œuvre. Oui, déjà ! On y retrouve un travail très fort sur l’image, avec quelques expérimentations, un tueur ganté vêtu de noir, des femmes mourant à l’arme blanche, mais pas que ! Comme souvent chez Dario Argento, son histoire, et les révélations de celle-ci ont un lien très fort avec l’art (ici, la peinture), et la clé du mystère est contenue dans le souvenir du personnage principal, dans le souvenir visuel de la scène dont il a été le témoin.

L’Oiseau au Plumage de Cristal contient tous les éléments clés que Dario Argento ne cessera encore et encore d’utiliser au fur et à mesure de sa carrière, et déjà avec élégance. Ici, c’est un écrivain Américain, alors sur le point de rentrer chez lui, qui est le témoin de l’agression d’une jeune femme dans une galerie d’art. La jeune femme survit grâce à l’intervention de notre héros, Sam. Il apprend alors que la jeune femme aurait dû être la quatrième victime d’un tueur. La police, comme souvent dans ce genre de métrages, patine. L’enquête ne mène à rien, si bien que Sam, obsédé par un détail qui pourtant lui échappe, va mener sa propre enquête, pour tenter d’arrêter le tueur, qui multiplie les victimes féminines. Tout est là oui. Argento en profite même pour mettre quelques hommages à d’autres cinéastes, notamment Alfred Hitchcock et Mario Bava, et enrobe le tout avec une mise en scène qui deviendra sa marque de fabrique. Mieux, le film bénéficie d’un grand sérieux de la part de son auteur. Le scénario ne possède aucune baisse de rythme, et le spectateur est captivé par ce qu’il voit, malgré quelques rares petites scènes pouvant aujourd’hui paraître datées.

Mais dés lors qu’un élément semble un peu en dessous du reste, Dario Argento nous offre alors le plan qui justifie la scène, qui vient sublimer telle ou telle idée, et marquer les esprits bien plus que quelques petits ratés. Car si la mise en scène est soignée et le scénario tient en haleine, c’est qu’Argento a vu les choses en grand. Comme à son habitude, il sera possible durant le métrage d’avoir une ou deux petites idées sur l’identité du tueur. Et arrivé au final, il faut bien avouer que le scénario m’a bien eu. Un bon point pour lui. Et comme pour ses deux métrages suivants, c’est Ennio Morricone qui se charge de signer la bande son de l’œuvre. Il livre une très jolie partition, collant à merveille aux images concoctées par le maître. Pour son premier film, Dario Argento signe bel et bien un petit bijou et a su s’entourer d’une solide équipe technique. On ne pourra pas en dire autant de son film suivant, quelque peu décevant même si parsemé de bonnes choses.

Les plus

Des plans parfois virtuoses
Un scénario bien ficelé
La révélation finale qu’on ne voit pas venir
Tous les éléments du cinéma d’Argento déjà là

Les moins

Quelques petits moments datés

En bref : Pour son premier film, Argento montre l’étendue de son talent. Tout n’est pas parfait, mais on trouve déjà la moelle de son univers et sa patte.

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