L.A. SLASHER de Martin Owen (2015)

L.A. SLASHER

Titre original : L.A. Slasher
2015 – Etats Unis
Genre : Slasher sous acide
Durée : 1h24
Réalisation : Martin Owen
Musique : Mac Quayle
Scénario : Martin Owen, Abigail Wright, Elizabeth Morris (écriture additionnelle Tim Burke et Sean Decker)
Avec Mischa Barton, Andy Dick, Abigail Wright, Marisa Lauren, Korrina Rico, Elizabeth Morris, Eric Roberts et Danny Trejo

Synopsis : Un homme dérangé et enragé envers les excès de la télé réalité kidnappe des stars afin de faire passer son message, jusqu’à devenir une star des tabloïds à son tour.

En voilà un film fort étrange, simple slasher critiquant vaguement le milieu de la télé réalité sur le papier, et mix improbable entre un banal slasher et Spring Breakers à l’écran. Un film forcément qui divise et continuera de diviser, entre les attentes que l’on peut en avoir, le résultat final, les choix de mise en scène, et le côté slasher que l’on pourrait attendre d’un tel métrage. Car oui, clairement, L.A. Slasher tente beaucoup de choses, mais ne parvient pas toujours à livrer la marchandise attendue à tous les niveaux. Les fans de slashers bien saignants seront d’ailleurs les premiers déçus, puisque soyons clair, la partie slasher est la moins bien réussie du métrage. Vous voulez de la tension, des effets spéciaux, du gore ? Passez votre chemin immédiatement ! Vous voulez voir un trip sous acides coloré, un métrage qui ose et ose beaucoup de choses, constamment, visuellement, et ce film sera déjà beaucoup plus pour vous. Car s’il y a bien quelque chose que L.A. Slasher fait bien, c’est la façon dont il a absorbé tout un pan de pop culture pour livrer un produit qui dans le milieu de l’horreur, ne ressemble à aucun autre. Quitte à ce que sa partie horrifique soit clairement moins bonne. L.A. Slasher donc, c’est l’histoire d’un mec qui pète un câble, dégouté par la télé réalité. Rien de bien surprenant là, God Bless America l’avait déjà fait de manière savoureuse.

Mais le métrage ne tente absolument pas de marcher vers les mêmes horizons, loin de là. Notre homme, le tueur, va donc s’habiller (façon Michael Jackson…) et capturer ceux qu’ils détestent pour les tuer. Et il va être suivit par la presse, et par des millions de followers sur twitter, devenant au final ce qu’il détestait le plus : une célébrité. Star de la télé réalité, producteur s’envoyant en l’air, maire alcoolique (Eric Roberts), strip-teaseuse, vendeur de drogue (Danny Trejo), notre tueur va faire le ménage. Et comme dit plus haut, le métrage va décevoir plus d’un amateur de genre. Les scènes de mise à mort sont soit expéditives, soit éviteront soigneusement de nous montrer ce que l’on aurait aimé voir. Un choix que l’on ne mettra pas sur le dos du scénario, mais sur les choix du réalisateur, qui trouve un intérêt ailleurs dans le scénario qu’il a écrit lui-même, basé sur une idée de plusieurs actrices du film. Au niveau du scénario, il y a des choses d’ailleurs plutôt intéressantes sur le papier, malgré un dernier acte clairement moins bon. Le rapport et surtout la recherche à tout prix de la célébrité, de l’exposition télévisuelle. Ce n’est pas nouveau, mais le scénario trouve dans plusieurs dialogues un ton sarcastique plutôt bien trouvé. Malheureusement, et pas seulement à cause de son dernier acte, mais le film ne développe pas ses idées, et donne l’impression d’une belle coquille vide. Une jolie coquille, très colorée, mais vide.

Mais là où le métrage se différencie donc énormément des autres métrages, c’est par sa patte visuelle, n’ayant rien à voir avec le slasher. Éclairages colorés, jump cut, filtres, arrêts sur image, split screen en pagaille, accélérés, on aura même du stroboscope, et une ouverture et fermeture animée. Un condensé de pop culture, allié à une excellente bande son très années 80 (de la pop, un peu de rock, un peu de dupstep), pour un résultat qui ne plaira pas à tous, et rapproche donc le métrage beaucoup plus d’un délire à la Spring Breakers. Les trouvailles visuelles sont très nombreuses, et ont le mérite de donner un aspect radicalement différent au métrage. Après oui, on y adhère, ou pas du tout. Mais clairement, L.A. Slasher est un film qui plaira avant tout à ceux adorant son ambiance visuelle et auditive, qui permet donc de passer outre l’aspect slasher finalement très en arrière plan et très soft. Car il faut bien l’avouer, le film ne vaut le coup d’oeil que pour ses aspects là. Ses aspects visuels (et auditifs pour la bonne son années 80). Les pistes lancées par le scénario ne sont pas franchement développées, les personnages sont creux (certes c’est voulu, mais il y a une limite), le dernier acte est bien raté. Dommage. Regardable en tout cas.

Les plus

Un visuel psychédélique

Les idées de montage

La bande son

Les moins

Un dernier acte beaucoup moins bon

L’aspect slasher au final raté

Un film malheureusement assez vide et donc vain

 

En bref : L.A. Slasher est un film bien curieux. Les amateurs de slashers seront au final déçus face à si peu de gore et des meurtres expéditifs, puisqu’il s’agît plus d’un film psychédélique et pop culture.

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