NEXT DOOR (Naboer) de Pål Sletaune (2005)

NEXT DOOR

Titre original : Naboer
2005 – Norvège
Genre : Suspense
Durée : 1h15
Réalisation : Pål Sletaune
Musique : Simon Boswell
Scénario : Pål Sletaune

Avec Kristoffer Joner, Cecilie Mosli, Julia Schacht, Anna Bache-Wiig et Mochael Nyqvist

Synopsis : Peu de temps après que sa petite amie Ingrid soit venue récupérer ses affaires, John croise ses deux jolies voisines, Anne et Kim, qui l’invitent dans leur appartement. C’est leur première rencontre et pourtant, elles semblent tout connaître de sa vie avec Ingrid. Le comportement provocateur des deux femmes met John mal à l’aise, mais Anne le convainc de rester avec Kim pour qu’elle puisse aller à la pharmacie. Kim attire alors John de plus en plus profondément dans l’immense appartement, dans un monde où il devient impossible de séparer la réalité de l’illusion. John commence à perdre le contrôle de son existence. Il dépasse des limites qu’il n’imaginait même pas avoir.

Depuis Villmark en 2003, la Norvège se lance cœur et âme dans les films de genre, que ce soit du classique (le slasher ou le survival par exemple) ou comme ici, dans un genre un peu plus particulier, à savoir le thriller psychologique. Car oui, Next Door à la base n’est pas un film simple d’accès, et fait davantage penser au cinéma de Roman Polanski à ses débuts plutôt qu’à du cinéma de genre bête et méchant. Et si le film parvient à être efficace et surtout extrêmement bien filmé, on ne pourra qu’être un peu déçu au final par la façon dont il décide de clore son histoire. Classique donc, Next Door nous raconte l’histoire de John, qui vient d’être plaqué par sa petite amie Ingrid. Quelques tensions règnent entre les deux lorsqu’elle passe à l’appartement récupérer ses affaires, puis John fait la connaissance de ces deux voisines, Anne et Kim, qu’il n’avait jamais vu avant. L’explication ? Elles sont silencieuses qu’elles nous disent. Sauf que dés que John met un pas dans leur appartement, c’est une autre histoire qui nous arrive aux oreilles, et rapidement, le spectateur doute. John aussi d’ailleurs il doute. L’appartement semble vide, mais malgré tout immense, les couloirs semblent mener n’importe où, mais également nulle part, on s’y perd facilement, et surtout, les deux jeunes voisines, forcément sexy et provocatrices, mettent toujours un meuble devant la porte lorsqu’elles sont à l’intérieur.

Immédiatement, Pål Sletaune, le réalisateur et scénariste de Next Door, pose une ambiance assez mystérieuse, et surtout lourde. Les apparences sont trompeuses, on doute de tout et de rien, et Kristoffer Joner (Villmark, The Wave) est tout simplement excellent dans le rôle de John. Maintenant, après avoir posé les bases, il faut que le reste du film suive et tienne la route. Heureusement, c’est le cas, et petit à petit, le film devient encore plus lourd, les scènes deviennent dérangeantes, à la frontière du réel, et comme la plupart des personnages ne semblent pas dire ce qu’ils pensent réellement, cachant aux autres la vérité, ou même pourquoi pas à eux-mêmes, le spectateur se retrouve plongé dans un jeu mental dont l’appartement des voisines devient le terrain de jeu, voir une représentation mentale de John, de son cerveau. Oui dans cet appartement, on s’y perd autant que dans son esprit, il cherche à comprendre, mais chaque fois qu’un élément semble clair et net, rien n’est finalement certain et tout devient un peu plus flou. Mieux, le film devient même par moment dérangeant, comme lorsque Kim entraine John dans une chambre, et commence à lui raconter une histoire, avant que les pulsions animales des deux personnages ne prennent le dessus.

Next Door a donc d’excellentes cartes en main, d’autant que le casting fait de l’excellent boulot, que le film se fait propre et très intéressant visuellement (le travail sur le décor), et en plus, on a droit à Simon Boswell (Le Maître des Illusions, Manhunt déjà en film Norvégien) à la musique. Et comme le film ne dure que 1h16, on est réellement en plein dedans, sans voir le temps passer. Malheureusement, aussi court soit-il, aussi tendue soit son ambiance, Next Door va parfois se mordre la queue, notamment dans sa dernière partie en se voulant beaucoup trop explicatif, ne laissant alors aucune place à la subtilité ou au doute. Oui, certaines ficelles utilisées sont peut-être trop classiques, et surtout, tout nous sera expliqué, voir un peu trop expliqué. Reste que les derniers instants nous offrent de belles images malgré tout, mais l’on aurait préféré un final plus marquant, à l’image du reste du film, véritablement prenant. Néanmoins, le film reste une bonne pioche, et surtout comme mentionné plus haut se rapproche énormément des débuts de Polanski, ou surtout de sa trilogie sur la folie (Répulsion, Rosemary’s Baby et Le Locataire). Le lieu quasi clôt de l’action accroit cette impression, et le métrage y ajoute même une très haute tension érotique, sans pour autant être racoleur ou sensationnel, et c’est tout à son honneur.

Les plus

Une ambiance lourde
Techniquement très bien pensé
Des scènes marquantes
Kristoffer Joner excellent

Les moins

Finalement trop explicatif

 
En bref : Grand hommage au cinéma de Polanski, Next Door est une bonne production Norvégienne, à l’ambiance lourde, mais parfois un peu trop explicative.

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