LE TUEUR À L’ORCHIDÉE (Sette Orchidee Macchiate di Rosso) de Umberto Lenzi (1971)

LE TUEUR À L’ORCHIDÉE

Titre original : Sette Orchidee Macchiate di Rosso
1971 – Italie
Genre : Giallo
Durée : 1h32
Réalisation : Umberto Lenzi
Musique : Riz Ortolani
Scénario : Umberto Lenzi et Roberto Gianviti

Avec Antonio Sabato, Uschi Glas, Marisa Mell, Pier Paolo Capponi, Petra Schurmann et Rossella Falk

Synopsis : Deux femmes sont victimes d’un tueur en série. En effet l’assassin laisse chaque fois une lune argentée dans la main de la victime. Une femme, Giulia, arrive à échapper à l’agression. Afin de ne pas alerter le meurtrier, la police et les médias la font passer pour morte. Celle-ci se met à la recherche de l’assassin.

Bien avant les tristes années 80 en Italie, Umberto Lenzi était un réalisateur réputé, honnête faiseur d’images suivant les courants actuels. Alors qu’il sortait de plusieurs films policiers, il se lance en 1971 dans Le Tueur à l’Orchidée, un giallo, puisque Dario Argento a vraiment lancé la mode l’année précédente. Un genre convenant parvenant au réalisateur, puisqu’en dépit de ses meurtres violents et souvent misogynes, le giallo, c’est un thriller, avec un mystère sur l’identité du tueur. Oui, c’est du pur giallo, avec tout ce que le genre demande, autant dans le fond qu’à l’écran. Umberto Lenzi respecte alors le cahier de charge, sans pour autant tenter d’innover en quoi que ce soit. Ainsi, le métrage est de facture classique, très (trop ?) classique, mais tout à fait recommandable, puisque le métrage, à quelques fausses notes près, s’avère soigné et même captivant. Dès la scène d’ouverture, Lenzi nous invite au bord de la voiture du tueur, et nous plonge dans un univers que l’on connaît bien. Gants en cuir noirs posés sur le volant, musique excellente de Riz Ortolani, puis une première victime, forcément, une femme, apeurée. Puis en un rien de temps, une seconde femme ! Le métrage enchaîne les scènes sans laisser au spectateur le temps de souffler, et surtout aux personnages de se poser.

Il faudra attendre finalement le troisième meurtre, arrivant très vite, pour que le scénario se décide à nous montrer ses personnages principaux. Le tueur s’en prend dans un train à la jeune Giulia, mais la jeune femme survit. La police, inefficace (comme toujours, que ce soit l’Italie ou la Corée, ils sont pas doués !), voit là une opportunité : faire croire aux médias et à la population, et donc au tueur, que sa victime a succombé à ses blessures. Sauf que comme la police n’est vraiment pas douée, ce sera à la jeune femme et à son mari de continuer l’enquête et surtout de découvrir la vérité. Une enquête en soit très classique, mais qui, bien rythmée, passe comme une lettre à la poste. Le scénario introduit donc de nouveaux personnages, et surtout de nouvelles victimes, et les personnages ont toujours un train de retard sur les gestes du tueur, toujours plus ravageurs. Et pour respecter le genre bien entendu, on n’échappera pas aux meurtres violents (mais pas forcément inventifs) dont un à la perceuse et à quelques paires de seins !

Malheureusement, en plus de se faire finalement peu original, Le Tueur à l’Orchidée accumule quelques défauts, notamment d’écriture. Les situations s’enchaînent très vite, souvent trop vite d’ailleurs, si bien que l’on a l’impression parfois de passer à côté de certains éléments. Pire, en voulant aller vite, le scénario rend évident certains de ses aspects, voir certaines de ses révélations, qui en deviennent bien trop prévisibles et qui tardent pourtant à arriver à l’écran. Pire, certaines coïncidences deviendront vite assez énormes (oh une sœur jumelle !) et pourront faire rire le spectateur. Pourtant, ces défauts peuvent parfois se transformer en qualité, puisque le métrage gagne énormément en fluidité, ne perdant jamais un instant pour s’égarer ou égarer le spectateur. Les meurtres interviennent régulièrement, et au final, on passe un bon moment. Certes Le Tueur à l’Orchidée n’est pas un grand film, il ne révolutionne pas du tout le genre, mais Lenzi a fait du bon travail.

Les plus

Le cahier de charge des giallo
Beaucoup de meurtres
Très rythmé

Les moins

Des coïncidences énormes
Des moments prévisibles

 
En bref : Le Tueur à l’Orchidée est un giallo classique qui ne perd jamais une seconde. Très plaisant, bien que contenant pas mal de défauts.

2 réflexions sur « LE TUEUR À L’ORCHIDÉE (Sette Orchidee Macchiate di Rosso) de Umberto Lenzi (1971) »

  1. Je me souviens l’avoir vu celui-là ! C’est vrai que la gestion du scénario est…. comment dire… old school ? LOL Mais bon un film italien du début des années 70 c’est normal. J’aime bien la vision qu’avaient les réalisateurs à l’époque. Et puis comme tu dis c’est un giallo très sympa, avec une superbe mise en scène, une bande son très soignée. D’ailleurs ça m’étonnerait pas qu’un certain « De Palma » ait volé deux-trois idées à Le tueur à l’orchidée 🙂

  2. Après c’est difficile d’analyser le giallo, quand tu vois que même parmi les meilleurs, il y a des grosses ficelles et coïncidences, mais c’est sans doute la manière d’amener les éléments qui change.
    De Palma s’est très souvent inspiré du giallo, l’exemple le plus flagrant est L’Esprit de Caïn qui reprend carrément un plan de Ténèbres de Argento. Mais j’aime beaucoup les deux auteurs.

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