SPLINTER de Toby Wilkins (2008)

SPLINTER

Titre original : Splinter
2008 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h22
Réalisation : Toby Wilkins
Musique : Elia Cmiral
Scénario : Ian Shorr et Kai Barry

Avec Jill Wagner, Shea Whigham, Paulo Costanzo et Rachel Kerbs

Synopsis : Polly et Seth sont en camping dans la forêt. Ils font l’erreur de s’arrêter pour un auto-stoppeur, mais Seth et Lacey les prennent en otage. La situation devient plus dramatique lorsqu’ils s’arrêtent à une station service et sont pris en chasse par un parasite transformant ses hôtes en créatures épineuses.

Splinter n’est pas un spin of des tortues ninja. Voilà, la blague était facile, d’autres ont sûrement déjà du la faire, mais il le fallait. Splinter est une petite production indépendante au budget réduit, et donc fatalement comme 9 fois sur 10, se déroulant en quasi huis clos, mais avec assez de bonnes idées et de savoir faire pour tenir la route durant 1h22 et intéresser le spectateur. Et pourtant ce n’était pas gagné, puisque Toby Wilkins, au départ créateur d’effets visuels (souvent sur de gros budgets comme Rush Hour 2 ou Dragon Rouge), n’est pas un réalisateur très actif, ou du moins intéressants, puisqu’après pas mal de courts métrages, Splinter est son premier long et sera rapidement suivis par… The Grudge 3 l’année suivante, avant qu’il ne se tourne vers des séries TV. Et The Grudge 3 m’aura fait passer un sacré mauvais moment. Mais Splinter lui se tape de bons avis un peu partout, de bonnes notes que ce soit sur IMDb, Rotten Tomatoes, et même un Metascore de 58%. Ce qui, pour un petit film de genre qui n’a aucune autre prétention que de divertir, attire immédiatement l’œil. Et encore une fois, le début ne vient pas nous mettre en confiance, puis que tout commence par une attaque étrange en mode shaky cam, puis continue par la présentation de nos deux personnages principaux, un couple bien cliché faisant du camping. Puis on nous présente les deux autres personnages de l’intrigue, avec une droguée et un fugitif joué par Shea Whigham (Bad Lieutenant, Happiness Therapy et tant d’autres). Ça ne sent pas bon, et pourtant, dés le moment où nos deux groupes se croisent, le film prend un tournant inattendu, inespéré et hautement divertissant.

Alors que nos bad guys prennent le gentil couple en otage, et que la voiture commence à manquer d’essence, ils s’arrêtent à une station service, et c’est là que ça se gâte, pour eux, pas pour nous. En effet, ils sont immédiatement attaqués par une créature étrange, un parasite qui contamine ce qu’il touche et lui donne « du piquant » (des épines sortent de partout), et nos personnages doivent se réfugier à l’intérieur de la station service afin de tenter de survivre aux attaques du monstre. Dis comme ça, Splinter mixe huis clos et film de monstre, voir de contamination, sans rien ajouter d’intéresser à un concept vieux comme le monde. Et pourtant, le miracle est là. Alors que l’on pensait être devant une banale série B qui va suivre son bonhomme de chemin sans nous surprendre en faisant tomber ses personnages connement les uns après les autres, voilà que nos personnages décident que non, ils veulent vraiment survivre, et vont devenir intelligent. Cela semble anecdotique, mais voir une minuscule série B du genre dotée de personnages qui réfléchissent, qui font les bons choix, qui s’adaptent, n’hésitent pas à faire des alliances par nécessité et j’en passe, c’est tellement rare que bordel ça fait du bien. Surtout qu’au final, le casting fait un super boulot, que ce soit Shea Whigham donc, ou l’héroïne principale jouée par Jill Wagner. Mais là n’est pas la seule qualité du métrage, puisque déjà, ne durant que 1h22 générique inclus, le film va directement à l’essentiel, ne traîne jamais en longueur, lance régulièrement des attaques et rebondissements.

À défaut de renouveler le genre, Splinter sait se faire efficace et plutôt bien foutu. Surtout que la mise en scène suit derrière 80% du temps, en nous donnant une réalisation carrée, une photographie très agréable à l’oeil. Et puis il y a notre créature, toujours présente même si elle sait parfois se faire discrète, rodant autour de la station service, attendant le bon moment pour frapper. Et cette créature, contaminant ses hôtes en leur donnant des pics et surtout en les désarticulant, ça fait même parfois froid dans le dos quand on voit un humain se tordre dans tous les sens, avec bruits d’os brisés en bonus. Avec un tel concept, Toby Wilkins frappe fort pour son premier long. Peut-être trop fort, car malgré son film maîtrisé, son monstre assez original et mettant une petite tension dans le film, et sa volonté de ne pas utiliser de CGI, Toby Wilkins fait néanmoins une grave erreur lors d’une poignée de scènes. Cette erreur, véritable fléau, porte un nom simple : la shaky cam. Oui, lors des attaques souvent brutales du monstre, voilà que la mise en scène s’emballe, que ça bouge, que ça tremble et que on ne comprend pas toujours tout. Et c’est dommage, car en soit, Splinter est une bonne série B, même meilleure que pas mal de séries B sur bien des points. Qui aurait pu être meilleure.

Les plus

Une série B bien torchée
Des personnages pas si cons que ça
L’idée du monstre
Bonne tension

Les moins

La shaky cam lors des attaques

 
En bref : Splinter, même si la caméra s’emballe lors des attaques, est une très sympathique série B, bien foutu, parfois stressante et avec un peu de gore et des personnages sympathiques.

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