TOMIE (富江) de Oikawa Ataru (1999)

TOMIE

Titre original : Tomie – 富江
1999 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Oikawa Ataru
Musique : Futami Hiroshi et Kimura Toshihiro
Scénario : Oikawa Ataru d’après le manga de Itô Junji

Avec Kanno Miho, Nakamura Mami, Douguchi Yoriko et Taguchi Tomorowo

Synopsis : Tsukiko, une jeune étudiante victime d’un accident de voiture, est depuis sujette à d’épouvantables cauchemars morbides. Elle tente de recouvrer la mémoire en utilisant une technique d’hypnose sous le contrôle médical d’une psychiatre. Inconsciemment, elle mentionne un nom : Tomie… L’inspecteur Harada enquête quant à lui sur la mort d’une jeune fille répondant au nom de Kawakami Tomie, retrouvée décapitée ; en enquêtant de manière poussée, il s’est rendu compte que depuis l’ère Meiji, un nombre impressionnant de cadavres sans têtes, s’appelant tous Kawakami Tomie, furent découverts… Quant au voisin du dessous de Tsukiko, il nourrit une créature étrange vivant dans un carton ; mais très vite, cette « chose » s’avère devenir une petite fille qui grandit à la vitesse de la lumière…

Me refaisant la saga Tomie, j’ai décidé de remettre mes anciennes critiques en avant. Mais comme il s’est écoulé 10 ans entre l’écriture et aujourd’hui, j’en profite pour améliorer tout ça, corriger, réorganiser. Bref, du neuf avec du vieux ! Adapté d’un manga célèbre au Japon qui est même parût en France, et conçu par nul autre que Ito Junji, Tomie avait toutes les cartes en mains pour être un grand spectacle. Pourquoi ? On le sait depuis, l’œuvre de Ito Junji est souvent sombre, glauque, et surtout grotesque. Les corps sont déchirés, la chair se mélange, du pur Cronenberg donc, mais bien plus grotesque. Car Tomie, c’est l’histoire d’une femme qui ne peut pas mourir quoi qu’il lui arrive, et pouvant se régénérer. Coupez lui un bras et le bras repoussera sur elle, tandis qu’une nouvelle Tomie poussera à partir du bras coupé. Un concept fou, tout comme le manga. Et pour la première adaptation d’une bien trop longue saga de 8 opus principaux, plus quelques spin off et films de V-Cinema, la Toei a choisit de confier l’œuvre à Oikawa Ataru, encore peu connut, et qui va œuvrer par la suite sur d’autres métrages de genre, et sur d’autres adaptations de manga, comme Higurashi avec deux métrages, et reviendra même à Tomie pour les 5ème et 6ème opus principaux. L’avantage de Tomie, l’œuvre, c’est qu’elle est riche de base, chaque chapitre étant une histoire à part entière quasiment. Ce qui donnera 8 films très différents les uns des autres, par des réalisateurs variés, certains connus, d’autres non. Et c’est bien triste, car Oikawa Ataru va signer avec ce premier opus un film au final très moyen, mais loin du carnage qu’il fera des années plus tard sur le 6ème film, Tomie Revenge. Mais en entrée en la matière, pour débuter une saga, ce n’est pas forcément glorieux. Certes, dans un sens, sans lui, la saga n’aurait jamais eu lieu sans doute, mais c’est très décevant… et pourtant non dénué de qualités également.

Chaque épisode abordera le même thème à sa manière, et ce premier l’explore au final, dans le fond, de manière classique, mais prenante. L’actrice jouant Tomie, sans être magnifique, joue son personnage avec beaucoup de sérieux, elle parvient à convaincre, jouant la méchanceté et l’attirance de manière calme, posée. Le film tourne autour d’elle, et uniquement d’elle, bien que très absente pendant la première moitié du métrage, qui se veut être une pseudo enquête policière sur son personnage, mort il y a quelques temps, et dont la tête n’a jamais été retrouvée. À ce titre, le premier plan du film, de ce jeune homme transportant la tête de Tomie dans un sac en papier, est assez intriguant, aidé par la magnifique musique du film. La musique parvient à créer une atmosphère assez étrange, convenant au sujet. Au départ, on entre donc dans le film de manière assez aisée, mais malheureusement, durant le reste de la première partie, l’intérêt redescend. La faute à quoi ? Pas l’interprétation, d’ailleurs, l’acteur principal des deux Tetsuo de Tsukamoto est là, jouant un policier fumeur à lunette. Un petit rôle intéressant qu’il joue bien. Son talent d’acteur, même s’il est assez rare de le voir à l’écran, n’est plus à prouver. Mais voilà, de bons acteurs, une ambiance étrange (très étrange), c’est bien, mais il faut que le reste suive. Car premier point négatif du film : la réalisateur. S’il lui arrive parfois d’avoir de bonnes idées, comme lors des séances d’hypnose ou quelques trop rares séquences dans le final, la réalisation est assez plate, sans originalité, et de plus, si le scénario est à la base une excellente idée, il ne s’y passe au final pas grand-chose.

Si dans de nombreux films, cela ne pose pas de réel problème, ici, c’en est un, car la réalisation n’aide pas, rendant le tout extrêmement mou par moment. On peut décrocher à de nombreuses reprises du film, avant que n’arrive enfin la dernière partie. Tomie se fait donc la plupart du temps assez laborieux. La dernière partie se veut plus généreuse que le reste en effets gores (plusieurs meurtres assez sauvages) et l’histoire se décide enfin à bouger, rentrant alors dans le fond dans une forme de cinéma fantastique beaucoup plus classique, mais plus prenante. Tomie entre vraiment en scène, prend les devants. Toute l’histoire trouve un sens enfin, ce qui n’est pas négligeable ici. Mais cela est-il suffisant après nous avoir fait endurer pendant une heure une histoire ou rien ne bouge ? Pas vraiment, et malgré tout, le constat ne peut que rester négatif. Le manque de budget, la réalisation bâclée, le manque de rythme font de Tomie un film moyen et décevant. Et le pire dans toute cette histoire, c’est qu’au final, passé l’ambiance assez étrange, ce Tomie est assez éloigné des mangas qu’il adapte, beaucoup trop calme, étrange mais pas grotesque.

Les plus

Kanno Miho jouant Tomie
Une ambiance très particulière
La dernière partie

Les moins

Un rythme extrêmement lent
Une réalisation peu inspirée
 

En bref : D’excellentes idées dont le reste ne fait pas honneur, que ce soit la réalisation, le rythme, le manque de rythme. Dommage, les acteurs sont excellents et le concept demande à être exploité.

4 réflexions sur « TOMIE (富江) de Oikawa Ataru (1999) »

  1. Même si le rythme est vraiment lent comme tu as dis, j’adore ce premier Tomie ! L’ambiance est spéciale, la musique, enfin, il y a un truc que j’aime dans ce film.

    1. Oui je sais, beaucoup de personnes semblent apprécier cet épisode, je me sens à l’écart haha ! Je reconnais qu’il y a une ambiance, que ce n’est pas le pire (ah, le Tomie Revenge), la musique est en effet spéciale (j’avais rippé l’audio du générique de début à l’époque), mais la sauce n’a jamais pris avec moi. Sans doute car je venais de lire le manga, et que comme chaque chapitre pourrait faire un film, c’est donc hyper rythmé et là je m’attendais à la même chose peut-être.. j’ai commencé à apprécier la saga avec l’épisode 2, et j’ai été scotché jusqu’au Beginning, le 5 (puis le Unlimited).

      1. Comme tu as dis, on adhère ou on adhère avec ce Tomie, je ne pense pas qu’il est de juste de milieux. Et je comprends que tu ne sois pas rentré dedans ! (je reviens, je vais aiguiser ma machette et je vais te rendre visiter ! hahah :p je déconne !)
        Comme toi, j’ai adoré jusqu’à Beginning. Le 6 et le 7 sont vraiment … vraiment …. chiants.
        Unlimited est vraiment bon c’est clair ! Peut-être la patte Iguchi qui dépoussière un peu la licence !
        Par contre, impossible de trouver en vostfr ou vosta Tomie vs Tomie ! Est-ce que tu l’as vu ?

        1. Prends la machette, j’ai le katana :p

          Le 6 fut une torture pour moi… Pas encore vu le Tomie VS Tomie mais justement, j’ai trouvé une version sous titrée anglais pas plus loin que sur… youtube.. donc bon, format bof, en ligne et en qualité assez naze, mais je vais me le faire bientôt, histoire de les avoir tous vu.

          Revu le Unlimited y a quelques jours en BR avec un pote qui ne connaissait pas du tout la saga, il a été assez perplexe par moment haha

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