WIND CHILL de Gregory Jacobs (2007)

WIND CHILL

Titre original : Wind Chill
2007 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Gregory Jacobs
Musique : Clint Mansell
Scénario : Joseph Gangemi et Steven Katz
Avec Emily Blunt, Ashton Holmes, Martin Donovan, Ned Bellamy et Ian A. Wallace

Synopsis : Deux étudiants font du co-voiturage ensembles pour se rendre chez leur famille pour les fêtes de fin d’année. Mais en s’éloignant de l’autoroute, ils ont un accident sur une route paumée, la route 606. Alors que la voiture ne démarre plus et que le la nuit tombe (en plus de la neige), ils se rendent compte que des événements étranges se produisent sur cette route.

Wind Chill est un film qui divise. On adhère aux choix du film, ou pas du tout. Car j’aurais vu pas mal de monde se plaindre que le film ne raconte rien, que son scénario tient sur un post-it. Dois-je rappeler que dans le fond, Wind Chill est comme ces nombreux huis clos, il choisit un lieu pour son action, et s’y tient, jouant alors beaucoup plus sur l’ambiance que sur les rebondissements ou autres péripéties. Et puis moi, rien qu’un petit coup d’œil à l’équipe du film, et j’étais presque vendu. Emily Blunt (Edge of Tomorrow, La Fille du train) dans le rôle principal, Gregory Jacobs à la réalisation, lui qui est d’habitude producteur, en producteurs les gens qu’il produit habituellement (Steven Soderbergh et George Clooney), Clint Mansell à la musique. En gros, tout pour me fournir un film d’horreur différent. C’est un peu ça d’ailleurs, dans son ambiance, et sa mise en scène lente et fluide, j’ai plus eu l’impression de voir un film de genre comme si Soderbergh avait été à la barre. Et pour ceux qui l’ignorent encore, j’adore Soderbergh (sauf Full Frontal, comme j’aime le rappeler à chaque fois). Bref, Wind Chill, c’est l’histoire de deux étudiants, sans noms (donc, une fille et un homme, basta) qui se font un petit trajet de 6h en voiture pour rejoindre un autre coin de l’Amérique et leurs familles pour les fêtes de fin d’année. Eux au moins en Amérique ils ont de la chance, ils ont de la neige pour les fêtes, car en France ce n’est plus trop ça. Bref bref. Je ne vais pas mentir, Wind Chill ne commence pas forcément bien.

Non pas qu’il soit mal joué, mal filmé ou quoi que ce soit, mais dans un premier temps, il faut poser le décor du film, et les personnages ne sont pas sa plus grande réussite. Ashton Holmes ne joue qu’un ado qui semble cacher beaucoup de choses et qui semble faire une fixation sur le personnage de Emily Blunt, qui elle joue plutôt le rôle de la garce, se braquant pour un oui ou pour un non, étant même par moment désagréable. Oui, ça commence mal niveau attachement des personnages. En réalité, il faut attendre que le décor soit bien posé et que nos deux personnages soient victimes sur une route isolée d’un accident qui les bloque pour la nuit pour que le film prenne son envol. Et c’est à partir de ce moment que ce film m’a convaincu, quand il n’essaye plus de jouer sur la profondeur de son récit ou de ses personnages, mais uniquement de poser son ambiance et de la faire fonctionner. Car elle fonctionne. Grâce à une mise en scène fluide, lente et appliquée, une ambiance sonore réussie et jamais envahissante, une absence quasi intégrale de jumpscares. C’est lorsqu’il joue sur son ambiance que Wind Chill est à son meilleur. Le son du vent en arrière plan, les branches des arbres bougeant à la mélodie de ses sons, l’obscurité se cachant au-delà de la route, une ombre furtive en arrière plan qui passe, sans sursauts, sans accélérations, sans sons parasites. C’est clairement là que Wind Chill réussit son pari, celui de retranscrire une ambiance claustrophobe, lors d’une soirée d’hiver qui s’annonce rude.

Voir nos personnages douter l’un de l’autre, être persuadés d’avoir vu quelqu’un ou quelque chose, souffrir du froid et s’isoler dans une voiture qui ne démarre plus, n’a plus d’essence et plus de chauffage, craindre à la fois le froid et des événements extérieurs dont ils ignorent au départ tout. Alors oui, si on ne rentre pas dans cette ambiance, ma foi fort réussie, nul doute que le spectateur s’ennuiera de pied ferme face à un film qui se refuse les effets chocs. Mais à l’heure où les métrages du genre confondent efficacité et effets putassiers, ça fait du bien. Explorer une demeure en ruine non loin de la route alors que nous n’avons dans nos oreilles qu’une nappe sonore d’ambiance discrète, le bruit du vent, l’obscurité de la nuit (logique ça je sais) et quelques grains de neige n’est-il pas plus flippant que la même scène, mais qui aurait été parasitée par un montage ultra cut, des sons lourds, des jumpscares et des apparitions intempestives à tout bout de champ ? Moi je dis oui. Wind Chill parvient à intéresser par son ambiance lente et même par moment à stresser avec ce qu’il ne nous montre pas. La dernière partie se fait donc un peu moins passionnante dans le sens où elle nous révèle les clés de son intrigue, et donc du mystère de cette route, mais reste malgré tout sympathique. En somme, le métrage parvient dés qu’il plonge dans ce qu’il a envie de faire à être réussi et prenant, et m’aura donc fait passer un bon moment passé les quelques craintes de l’ouverture.

Les plus

Une ambiance réussie
Des moments stressants
Finalement un film fort sympathique

Les moins

Le début fait peur
Moins convaincant quand il accorde de l’importance aux personnages

En bref : Wind Chill, après un début qui fait peur, la faute à des personnages pas très attachants, sait se rattraper totalement lorsqu’il nous plonge dans une ambiance lente et réussie.

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