ATOMIC BLONDE de David Leitch (2017)

ATOMIC BLONDE

Titre original : Atomic Blonde
2017 – Etats Unis / Allemagne / Suisse
Genre : Action
Durée : 1h55
Réalisation : David Leitch
Musique : Tyler Bates
Scénario : Kurt Johnstad d’après le comic de Antony Johnston et Sam hart
Avec Charlize Theron, James McAvoy, Eddie Marsan, John Goodman, Toby Jones, James Faulkner, Roland Moller et Sofia Boutella

Synopsis : En 1989, à la veille de la chute du mur de Berlin, l’agent secret du MI6 James Gascoine est tué par l’agent du KGB Yuri Bakhtine, dans le but de voler une montre qui comprend une liste d’agents secrets œuvrant en Union soviétique. Cette montre lui a été fournie par un agent de la Stasi surnommé Spyglass. Quelques jours plus tard, Lorraine Broughton, une espionne de premier rang du MI6 mais aussi ancienne amante de Gascoine, est envoyée en mission à Berlin pour récupérer la liste et tuer un agent double surnommé Satchel, qui livre des secrets aux Soviétiques depuis des années.

Atomic Blonde, je n’en attendais pas grand-chose, je ne connaissais pas le roman graphique dont il s’inspire, je n’avais pas vu de trailer, voir pour faire simple je ne savais strictement rien du film, ni de son réalisateur, David Leitch, qui avait auparavant co-réalisé dans l’ombre John Wick (que je n’ai pas vu, pour ne pas aider). Puis je suis retombé dessus, et en jetant un coup d’œil au casting et en voyant quelques images, j’étais tout de suite déjà plus enthousiasme, et me voilà à vous en parler. Atomic Blonde donc, c’est l’adaptation d’un roman graphique bad-ass. Tout cela se déroule sur fond de guerre froide quelques jours avant la chute du mur de Berlin (en 1989 donc pour les incultes), avec une liste d’agents secrets dans la nature (comme dans le premier Mission Impossible signé Brian De Palma) et une série d’agents venus d’un peu partout pour récupérer la dite liste, et au passage se débarrasser d’un agent double également. Un programme classique, mais voyons donc voir ce que le film a dans le ventre. Déjà, un grand casting, avec Charlize Theron en agent du MI6, ainsi que James McAvoy, acteur que j’apprécie énormément depuis ses débuts. Face à eux, des Russes du KGB, des Allemands de l’Ouest et de l’Est, un agent qui a mémorisé toute la liste (Eddie Marsan, déjà vu aux côtés de McAvoy dans Filth, renommé Ordure en France), une agent Française (Sofia Boutella, découverte dans Kingsman, détestée dans La Momie). Rajoutons dans cette histoire simple sur le papier mais un peu plus complexe à l’écran la présence de Toby Jones en supérieur du MI6 et de John Goodman en supérieur de la CIA, et c’est parti !

Car Atomic Blonde est avant tout un film visuel. Ce qui compte ici, c’est la mise en scène, l’ambiance visuelle, mais aussi tiens l’ambiance sonore. Forcément, se déroulant en 1989, le film possède une patte typée années 80, et si ça commence à me gonfler, le fait que toute l’intrigue se déroule sur fond de chute de mur de Berlin, et donc dans un sens sur une page de l’histoire qui se tourne, politiquement, culturellement, et qui amène aussi de grands changements dans le monde des espions, cela fait passer la pilule. La patte musicale typée années 80 (on aura du David Bowie, George Michael, The Clash, Nena) fonctionne bien, s’inscrit dans l’époque du film, et sert également à dynamiser l’univers pourtant déjà survolté du métrage. Et ça fonctionne, même si le métrage utilise sans doute un peu trop de chansons, ne laissant jamais la bande sonore se reposer, respirer, et donc les silences seront rares, voir inexistants dans le film. Mais qu’importe, puisque Atomic Blonde ne joue pas sur la tension, mais bien sur l’action. Avant de passer à ce qui nous intéresse, voyons donc un peu la patte visuelle du métrage, qui permettra d’ailleurs de faire un lien évident avec l’action. Car David Leitch, avant d’être réalisateur, est avant tout un cascadeur. Mais pour son premier film en tant que réalisateur, il soigne l’emballage de son film, et lui donne un côté très lumineux. Il faut dire que l’ensemble use (abuse dirons certains) de néons colorés et autres couleurs chaudes. Sauf que moi, j’adore les néons, j’adore les couleurs. Visuellement, le film a de la gueule, et une emprunte bien à lui. Mais David Leitch est avant tout un cascadeur, et des films à son actif, il en a des tas, souvent de bien grosses productions (Hitman, Teenage Mutant Ninja Turtles, quelques Jason Bourne, Tron Legacy, 300). Il aime l’action, il aime les cascades impressionnantes.

Et c’est cela qu’il amène au projet. Atomic Blonde a beau avoir un budget ultra réduit de 30 millions de dollars, ce qui est assez ridicule pour un film d’action, il se fait malgré tout généreux, et son budget plus faible que la concurrence lui permet d’aller plus loin et d’être plus généreux. C’est parfois violent, ça va vite, c’est lisible, ça débarque très souvent, et parfois, ça saigne même pas mal. Le réalisateur ne semble jamais stoppé par son budget, preuve en est LA scène du film, un (faux) plan séquence de plus de 10 minutes avec fusillades, baston à main nues et courses poursuites en voiture, un moment purement généreux. Perfectible mais généreux. Et c’est avec son ambiance visuelle un peu tape à l’œil et sa générosité dans le spectacle proposé qu’Atomic Blonde parvient à être fun, et à nous faire oublier une partie de ses défauts. Car en soit, son scénario ultra simple devient vite embrouillé pour pas grand-chose. Tout le monde trahit tout le monde, et au bout d’un moment, on ne comprend plus rien, on ne sait plus qui est avec qui. Voir passé un certain stade, on en vient même à douter du but des personnages. Voilà, soyons honnête, c’est parfois brouillon. Voir très brouillon. J’imagine bien que si en plus, le visuel nous laisse de marbre, Atomic Blonde peut sembler être une expérience bancale assez facile voir désagréable. À mes yeux, ça fait le boulot, ça sait être généreux, ça ose certaines choses et ça bénéficie en plus d’un bon casting. Pas le film du siècle, ni le film d’action de la décennie (désolé Charlize, mais tu as déjà jouée dans le film d’action de la décennie), mais un honnête divertissement.

Les plus

Un film fun
L’action très sympathique
Une mise en scène classe
De très bons acteurs

Les moins

Un côté très brouillon
Le côté néon/musique constante ne plaira pas à tous
Une intrigue au final très en retrait

En bref : Sans rien renouveler, Atomic Blonde, pour peu que l’on accroche à son esthétique, délivre au final un film d’action rythmé fort plaisant et maîtrisé dans ce qu’il propose.

6 réflexions sur « ATOMIC BLONDE de David Leitch (2017) »

    1. (fausse manip, donc je continue)aire sur le contenu de ce film, et sur ses origines formelles. Sans doute pousserai-je un jour la curiosité au point de m’y frotter suite à cet excellent papier. Merci.

      1. Là mon avis est purement subjectif, c’est je pense le genre de films qu’on adore ou déteste en fonction de nos goûts personnels. L’association musique / néons assez souvent, avec des acteurs que j’aime beaucoup, ça en fait pour moi un pur produit pop-corn qui n’essaye rien d’autre que d’être fun et attrayant pour l’oeil. Limité mais fort plaisant.

  1. Le film d’action de la décennie avec Charlize, c’est Mad Max : Fury Road ou Fast & Furious 8 ? Blague à part (c’est bien le premier, hein ?), j’ai beaucoup aimé Atomic Blonde, le genre de série B de luxe, nerveuse et bien gaulée, qu’il est toujours appréciable de découvrir en salle (le diptyque John Wick est aussi recommandable). Et longue vie à l’Imperator Furiosa !

    1. Je n’ai pas encore vu les deux John Wick par contre (alors que j’ai vu Fast & Furious 8, que se passe-t-il????). Atomic Blonde m’aurait bien éclaté en salles, mais je l’ai raté vu que je ne connaissais même pas l’existence du film.

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