UNE VIRÉE EN ENFER 2 (Joy Ride 2: Dead Ahead) de Louis Morneau (2008)

UNE VIRÉE EN ENFER 2

Titre original : Joy Ride 2: Dead Ahead
2008 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h31
Réalisation : Louis Morneau
Musique : Joe Kraemer
Scénario : James Robert Johnston et Bennett Yellin
Avec Nicki Aycox, Nick Zano, Laura Jordan, Kyle Schmid, Mark Gibbon et Krystal Vbra

Synopsis : Deux couples d’amis, en route pour Las Vegas, sont pris en chasse par un chauffeur routier sadique et psychopathe…

Une Virée en Enfer, c’était malgré son côté prévisible un thriller efficace. On avait J.J. Abrahams au scénario et à la production, John Dahl à la mise en scène, un casting solide avec Steve Zahn, Paul Walker et Leelee Sobrieski. Le succès ne fut pas immense, mais le film néanmoins rentabilisé, les avis positifs. Il n’en fallait pas plus pour que la 20th Century Fox se dise que c’est là l’occasion de lancer une saga de plus. Car si le fameux studio est avant tout distributeur, il lui arrive également de produire des films, souvent des suites DTV. Oui, les Détour Mortel 2 à 5 (ils ne font que distribuer le 6), ce sont eux, tout comme Dr Dolittle 3, Mirrors 2, et j’en passe. Du coup, nous voilà en 2008 avec une Virée en Enfer 2, un titre DTV au budget bien plus réduit comparé à l’original (5 millions contre 23 millions, forcément), qui oublie la subtilité et le suspense au profit d’une approche plus directe (ça saigne, on a un peu de nudité), le tout avec un scénario et des personnages peu intéressants et crédibles, un réalisateur qui n’a pas une grande carrière ni l’âme d’un artiste, et nous voilà avec un DTV de base. Pas le pire dans son genre, le film étant relativement propre visuellement (mise en scène fonctionnelle, photographie plutôt jolie, montage plus que correct). Mais savoir manier une caméra et diriger une équipe ne fait pas forcément un bon film malheureusement, ce serait trop simple. On se retrouve donc avec notre fameux chauffeur du premier film (joué par un autre acteur), qui va prendre une chasse 4 jeunes. Dès le début, on sait ce qui cloche avec le métrage.

Son scénario manque de finesse et d’intérêt, voir parfois de logique, tout comme ses personnages. Le premier film avait beau être plutôt prévisible, ce qui le rendait au final très efficace, c’était ses personnages avec lesquels on pouvait s’identifier, une ambiance et une tension qui fonctionnaient. Dans cette suite, nous voilà avec 4 jeunes qui ont un cerveau de petite taille, qui tombent en panne au milieu de nul part. Et forcément, quand on est jeune et en panne, on rentre dans une maison, et même si on y retrouve une voiture comme neuve avec le plein d’essence, on « l’emprunte », et pour faire bonne impression, on laisse un mot pour s’excuser avec notre nom et notre numéro de téléphone. Il n’y a que moi que ça dérange ? Quand deux secondes après, ils s’arrêtent dans un restaurant avec uniquement des chauffeurs routiers, et que l’un d’eux se met à faire des réflexions insultantes en criant, on a juste envie de les tuer, ou de leur acheter un cerveau. Pas attachants, jamais sympathiques, énervants, cons, illogiques. Quand le métrage accumule ses erreurs, il devient plus difficile de les pardonner. Un thriller sans personnages attachants, pourquoi pas, mais pas aussi stupides. Et notre méchant camionneur a lui perdu de sa superbe, étant beaucoup plus présent dans les scènes (bien que souvent cadré de manière serrée ou alors dans l’ombre).

La tension n’a jamais le temps de s’installer, surtout qu’une fois l’intrigue lancée, le métrage part dans une direction bien opposée du premier film. Adieu le côté thriller et la tension, on se retrouve plutôt dans un thriller avec des scènes qui semblent plutôt sortir de Saw ou Hostel, avec notre camionneur torturant ses victimes par exemple. Et quand il ne veut pas tuer, le voilà qui demande à l’une des nanas du titre de se dénuder, doucement. Une Virée en Enfer 2 laisse la subtilité au placard et fonce dans le tas, devenant alors l’opposé du premier film. Et quand forcément, le film avance et nous livre une scène de torture concernant à la fois le personnage le plus énervant du film et le personnage que l’on connait le moins, forcément, on s’en moque un peu. Est-ce là la faute des scénaristes, dont l’un a office sur The Howling Reborn en 2011 et l’autre uniquement sur des comédies, notamment pour Jim Carrey, ou est-ce la faute du réalisateur, Louis Morneau, qui n’est pas étranger aux thrillers sur la route, puisqu’il avait déjà signé The Hitcher 2 en 2003, ou le plutôt sympathique Fausse Donne en 1999 ? Peu importe, le métrage cloche à quasi tous les niveaux, ça ne fonctionne pas, on n’arrive jamais à se sentir concerné par les événements, le film ne parvenant pas à jouer sur la tension, ni à être vraiment dur dans les passages graphiques comme il souhaiterait l’être. On pourra se dire que ça vaut probablement mieux que le troisième opus, réalisé par Declan O’Brian, un autre « grand », auteur de Détour Mortel 3 à 5, ou encore de Sharktopus… Dans le genre, on conseillera donc plutôt Duel, The Hitcher (l’original), Breakdown, ou le premier opus.

Les plus

Techniquement, pas si mauvais que ça

Les moins

Des personnages insipides
Un thriller sans tension
Son côté choc au final inoffensif

En bref : Une suite DTV peu glorieuse, qui oublie le suspense et se fait plus direct. Mais non, rajouter du sang et des mauvais personnages ne fera pas une bonne suite.

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