Distrust (2017 – Survie – Playstation 4)

DISTRUST

2017
Studio : Cheerleaders
Editeur : Alawar Premium
Genre : Survie isométrique
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC

Synopsis : Un hélicoptère se crashe près d’une base arctique, laissant un groupe d’explorateurs sur place. Ils doivent retrouver le chemin de retour en explorant la base et en déverrouillant la sortie, en faisant attention au froid, mais également à leur faim, leur soif, et leur sommeil. Seulement lorsqu’ils dorment, des créatures étranges prennent forme.

Quand un jeu débarque et que les développeurs citent comme inspiration principale The Thing de John Carpenter, forcément ça attire. Et comme je l’ai souvent dit, les jeux, tout comme les films se déroulant dans la neige, le froid, c’est plutôt rare. Ou du moins c’était, puisque la tendence à l’air de changer un petit peu, du moins dans les jeux vidéo récemment. On aura eu Kholat, certes plutôt walking simulator mais là tout de même, on aura eu The Long Dark en jeu de survie, Fear Effect Sedna se déroulant également dans le froid, Kôna se déroulant au Québec. Et ce Distrust datant de 2017 mais débarquant fin 2018 sur Playstation 4. Développé par le studio Cheerleaders, petit studio indépendant situé en Sibérie (et donc bel et bien habitué au grand froid), Distrust prétends donc s’inspirer de The Thing, et cela est en vérité flagrant dés les premiers instants. Une petite équipe constituée de deux personnages, une base en Arctique, le froid, un système de « maladie mentale » qui se développe lorsque l’on est trop en proie au froid, des créatures étranges qui rodent dehors et… un thème musical faisant extrêmement penser à The Thing. Mais au final, une fois que le joueur a le contrôle, on se rend compte que le jeu s’en éloigne pas mal dans ses mécaniques et au final, son ressenti global. En début de partie, le joueur va devoir choisir parmi deux survivants, qui vont se débloquer au fur et à mesure des parties. Seulement 3 sont disponibles au début. Chacun ayant bien entendu ses caractéristiques, sa propre résistance au froid, et une capacité spéciale, pouvant donner des avantages certains sur le terrain. Une fois ce choix fait, le joueur est largué dans le froid.

Maintenant, dans les faits, Distrust est un jeu simple. Dans les faits seulement. Le joueur va devoir traverser six niveaux, les uns après les autres. Ceux-ci sont créés de manière totalement aléatoire, du coup, chaque nouvelle partie rajoutera du challenge, des défis, de nouveaux lieux, et une façon différente de passer chaque niveau. Pas d’apprentissage par l’erreur donc. En vue isométrique donc, il va falloir explorer le camp à notre disposition. À la manière d’un point & click, on clique là où notre personnage ira, on choisit les actions. Simple encore dans les faits. On explore les bâtiments, la carte nous indique directement où se situe la sortie, et on va explorer pour récupérer du matériel, parfois des armes, de la nourriture, mais également du bois, de quoi se chauffer, parfois des manteaux bien chauds. Et bien entendu, il va falloir trouver le moyen de passer à la zone suivante, en surveillant les besoins de nos personnages. Oui, il faudra chercher les cuisines pour faire chauffer de la nourriture, ce qui aura l’avantage de nous donner de la chaleur en plus de nous nourrir. L’on pourra préparer du café également pour nous réveiller un peu tout en nous réchauffant. Certaines portes bien sûr seront cassées, fermées, ou ensevelies sous la neige, et le joueur pourra se servir de ses mains ou d’outils pour y remédier. Trouver des clés pour ouvrir les portes, un pied de biche ou un crochet pour y aller plus rapidement, une pelle pour retirer la neige.

En soit, les mécaniques sont logiques et bien pensées. Là où le jeu fonctionne bien également, c’est dans son système de « soucis mentaux ». À savoir que si nos personnages restent trop longtemps dans le froid, ils perdront un peu les pédales, et pourront avoir quelques soucis. Le jeu pourra alors passer en noir et blanc, ou en vision nocturne. Le son pourra se couper intégralement. D’autres éléments plus gênants pourront nous tomber dessus, comme par exemple une faim insatiable, faisant que nos personnages pourront décider de manger n’importe quand, même lorsqu’ils n’ont pas faim de base, et même lorsqu’ils font une action longue comme débloquer une porte. Pour retirer ses effets, une seule solution, dormir assez longtemps. C’est là qu’arrive la mécanique la plus importante du jeu, et celle qui au final l’éloigne radicalement de The Thing, son inspiration principale. Le joueur va devoir surveiller sa jauge de fatigue, et trouver un lit pour se reposer lorsque le besoin s’en fait sentir. Rien de bien compliqué jusque là. Sauf que. Et oui, sauf que dans Distrust, le froid n’est pas notre seul ennemi. Au final, le sommeil devient notre pire ennemi assez rapidement, passé le premier niveau en général. Car dormir, si cela nous redonne de l’énergie, fait apparaître des entités extraterrestres sur la map qui vont nous chasser.

Elles sont de formes circulaires et lumineuses, et fonctionnent différemment, certaines survivant dans le noir complet, d’autres ne supportant pas la chaleur. Du coup, avant de dormir, il faudra plutôt bien prévoir son coup, en ayant les requis pour quitter le niveau rapidement en cas de pépin ensuite, et surtout, en mettant de l’essence dans le générateur pour que la station soit éclairée, et du bois dans la chaufferie pour que notre abris soit chauffé. Du coup, dans un premier temps, la plus grande cause du stress chez le joueur sera cette gestion du sommeil. Dormir assez pour pouvoir repartir, mais pas forcément trop pour ne pas attirer de nouveaux ennemis. Surtout que passé les trois premiers niveaux, ça se corse, beaucoup. Et pour quitter les niveaux, rien de plus simple. Dans les faits encore. Cela va de la zone irradiée à passer en trouvant une combinaison, aux trois interrupteurs à activer en même temps et j’en passe. Rien de bien compliqué en soit, et le joueur va rapidement apprendre, à force d’échouer, les différentes possibilités et comment s’en sortir relativement vite. Techniquement, on peut dire que la petite équipe de Cheerleaders a fait du plutôt bon boulot. Pour une petite équipe, le jeu est propre visuellement, le rendu graphique est même plutôt bon bien qu’au final il s’agisse surtout de l’intérieur de bâtiments et d’une zone enneigée en plein blizzard. Mais l’ensemble a de la gueule, et l’habille sonore fait aussi le boulot, avec un thème certes au final un peu répétitif mais rappelant bel et bien le score de Ennio Morricone sur The Thing.

Mais maintenant, il faut aborder un peu les quelques éléments qui fâchent un peu plus. Car Distrust, bien qu’étant un jeu très sympathique, va en énerver certains, notamment par sa difficulté. Si on passe sans soucis les deux ou trois premiers niveaux, la suite devient immédiatement plus compliqué et on a souvent l’impression que le jeu s’acharne contre nous. Une courbe de difficulté mal dosée ? Peut-être. Car rapidement, nos personnages fatiguent plus vite, les portes de sorties se débloquent plus rapidement. Et quand il faut activer trois générateurs, que nos deux personnages ont froid et sommeil, et que les trois portes sont fermées à clé, et bien, il va falloir prier. Car même avec des clés, les deux personnages ne pourront pas utiliser l’objet en même temps, logique. Du coup, un personnage va se retrouver à essayer de débloquer une porte avec des clés, et l’autre va tenter la même chose avec un pied de biche. Tout en étant dans le froid. Et ouvrir une porte, ça prend du temps. Du coup, on a encore plus froid, plus faim, plus sommeil. De plus, les ennemis changent doucement, de plus en plus d’abris sont dans le noir et sans chaleur et il va donc falloir réactiver tout ça, ou franchir les zones très rapidement. Explorer un bâtiment dans le noir, cela prend forcément plus de temps que lorsque toutes les lumières sont allumées. Tout ou presque va nous faire perdre du temps, va nous donner froid, nous donner sommeil, et le moindre faux pas passé le troisième niveau peut être fatal.

Mais ce n’est pas tout, puisque sans outil adéquat (hache, scie), et bien ouvrir une porte blindée ou tout simplement casser une caisse en bois peut signer notre arrêt de mort, en nous coupant et en nous faisant perdre de la vie un peu plus à chaque seconde. Alors vous vous doutez bien que quand un personnage perds du sang, que l’on ne peut pas le soigner, et qu’en plus, il a froid et que l’on n’a pas de bois pour allumer la chaufferie, et qu’il a sommeil, et bien, on se retrouve devant un choix compliqué, à savoir dormir et prendre le risque de faire apparaître un ennemi et mourir, ou prier pour que la fin du niveau en cours soit à quelques pas. Et quand cela m’est arrivé, ironiquement, chaque niveau suivant fut compliqué avec des portes fermées à ouvrir partout, rien d’allumé, rien de chauffé. Distrust s’avère donc surtout frustrant au fur et à mesure que l’on avance. Pas mauvais, puisque le jeu m’aura amusé et que j’aurais effectué de nombreux runs en débloquant de nombreux personnages. Son ambiance est un de ses plus grands atouts, et je replongerais sûrement par la suite dans le grand froid pour quelques runs supplémentaires. Un jeu donc sympathique, mais il faut savoir à quoi s’attendre en se lançant dans l’aventure sous peine de rager. Surtout qu’encore une fois, les niveaux étaient créés aléatoirement, on ne peut apprendre de nos erreurs dans l’immédiat.

Les plus

Sympathique ambiance glaciale
Techniquement pas dégueulasse
Des niveaux générés aléatoirement
Le côté dodo/monstres intéressant

Les moins

Par moment assez frustrant
Vite très punitif
Dans le fond, un peu répétitif

En bref : Distrust est un petit jeu où l’on passe des niveaux générés aléatoirement. Ses mécaniques sont intéressantes, son ambiance excellente, mais l’ensemble s’avère très vite punitif, et le moindre faux pas passé un certain stade peut devenir fatal et frustrant.

5 réflexions sur « Distrust (2017 – Survie – Playstation 4) »

  1. Sympa ! J’ai remarqué que c’est l’apanage de beaucoup de jeux indé d’être particulièrement difficiles, à l’inverse de leurs pendants AAA qui perdent en challenge au fil des années ! C’est particulièrement vrai dans ce genre de jeu : les Point’N’Click isométriques avec un petit côté survival voire infiltration. Je te vois jouer à beaucoup de jeux très sympas en tout cas. Tu n’es pas un joueur lambda tu t’intéresses à des choses qui sortent des sentiers battus.

    1. J’enchaîne les jeux difficiles récemment. Distrust, Hollow Knight, Xcom 2 que j’ai galéré à finir. J’ai remarqué que cette année je n’ai fais aucun jeu AAA, ça ne m’intéresse juste plus. C’est beau certes, mais je trouve ça lisse, peu intéressant, sans nouveauté, tout le monde copie ce qui marche chez le voisin. Mais de plus en plus de petits jeux débarquent sur Play maintenant, et ça fait bien plaisir.
      Après certains AAA m’intéressent (prochainement, il y a Metro Exodus, Resident Evil 2 et Dead or Alive 6 qui m’intéressent), mais au final, je les prendrais quelques mois après leur sortie, en promo pour 20 euros.

      1. Yes je comprends. As-tu fait Hellblade: Senua’s Sacrifice ? Je te le recommande (mais genre vraiment). Bon ben début 2019 tu auras de quoi lire sur JSUG alors car le nouveau Metro et Dead or Alive 6 sont au programme (je vais faire beaucoup de contenu sur ma chaîne YouTube aussi).

        1. Rah je t’en avais parlé, mais ayant un soucis avec ma boite mail (j’utilise du coup depuis ce matin ma boite gmail, je t’enverrais un mail pour que tu ai l’adresse), possible que mon mail ne soit jamais passé….
          Oui je l’ai fais. Beaucoup aimé mais jamais pris la peine d’écrire dessus, my bad !
          Rah je suis jaloux, je n’y jouerais probablement pas avant Mars.

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