Intruders : Hide and Seek (2019 – Survival Horror – Playstation 4)

INTRUDERS : HIDE AND SEEK

2019
Studio : Tessera Studios
Editeur : Daedalic
Genre : Home Invasion
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4

Synopsis : Trois intrus rentrent dans la maison de votre famille la nuit. Vos parents sont capturés et enfermés à la cave, tandis que votre petite sœur est en sécurité dans une pièce secrète. C’est à vous, le jeune fils de la famille, d’essayer d’appeler à l’aide.

Un jeu sous forme de home invasion, en vue subjective, avec le support du VR, c’est tentant non ? Surtout quand le jeu en question, qui ne date pas d’hier, est une petite production Espagnole du studio Tessera, et qu’il a gagné durant son développement quelques prix en festival. Alors, un home invasion, qu’est ce que c’est ? Exactement ce que son appellation suggère. Des intrus pénètrent dans une maison. Ici, nous sommes le fils d’une petite dizaine d’années d’une famille toute belle toute propre. Le père est un chercheur, sa femme est… ben, sa femme, et nous avons une petite sœur, malade, qui prend régulièrement des cachets. Alors que l’on se rend pour une semaine dans la maison familiale, trois individus, deux hommes et une femme, rentrent dans la maison la nuit, kidnappent et enferment nos parents dans la cave, et nous allons affronter le danger pour tenter d’appeler du secours et comprendre ce qu’il se passe en laissant notre petite sœur à l’abris dans une pièce de surveillance cachée. Il va donc falloir être discret, s’infiltrer, éviter les ennemis, se cacher dans des placards et autres. Pas un jeu basé comme beaucoup sur les jumpscares, mais plutôt sur l’ambiance et la tension, la peur de se faire attraper. Louable et même intriguant. Si comme tous les autres jeux du genre, je ne l’aurais pas testé en VR, Intruders a en tout cas de la conccurence, puisque Home Sweet Home avait fait assez fort dans ce domaine (et débarque enfin en France ce mois-ci), et que le nombre de jeux horrifiques en VR sont légions. Et même sans la VR, le nombre de jeux horrifiques jouant sur la discrétion en vue subjective sont nombreux : Outlast 1 et 2, White Day, Alien Isolation et j’en passe.

Alors est-ce que ça tient la route ? Remettons tout d’abord le jeu dans son contexte. C’est un petit jeu, fait par un petit développeur, vendu à petit prix (19 euros neuf, je l’aurais eu en promo à 14 euros). Pour ce prix là, il ne va pas falloir s’attendre à un jeu hyper long, et dans ces circonstances, ni au jeu le plus beau du monde. Et c’est le cas, Intruders peut se boucler en 3 ou 4 heures grand max, et graphiquement, et bien, ce n’est pas la joie. Je ne suis pas le premier à crier face à une technique grossière. Après tout, j’adore Deadly Premonition sur PS3, et dieu que c’est moche et avec 10 ans de retard. Mais Deadly Premonition dégage quelque chose d’unique, et ses quelques retards techniques finalement lui donnent un certain charme et contribuent à cette atmosphère out of this world comme dirait l’autre. Intruders : Hide and Seek se veut lui plus réaliste, et veut nous plonger dans une ambiance tendue immédiate, une menace tangible, et humaine. Et dès l’intro, on se rends compte que certaines choses ne fonctionnent pas, et que d’autres étrangement oui. Graphiquement, tout se déroulement dans une seule maison, logique pour le genre. Du coup, le bon point, c’est que rapidement, on se repère dans cette maison comme si c’était vraiment la notre. Ce qui rend l’immersion et le réalisme de la situation bienvenu.

Mais cette immersion et ce réalisme en prennent parfois un coup lorsque la technique nous explose en pleine face, notamment en ce qui concerne les personnages, aux visages grossièrement animés, et forcément aux animations catastrophiques. Le doublage anglais n’est pas top non plus. Alors quand on doit avoir peur pour notre famille et que l’on voit la gueule de notre dite famille, ou même des intrus, ben, non, la tension fou le camp. Mais la technique, ça ne fait pas tout il est vrai, et Intruders peut clairement, malgré sa courte durée, se rattraper sur son gameplay, son concept, son histoire. Parlons gameplay donc. C’est forcément assez limité, dans le sens où l’on joue un petit enfant sans défense. On peut ouvrir les portes, les fermer, ouvrir des tiroirs, prendre quelques objets (téléphones), en utiliser d’autres (des ordinateurs), et se cacher sous les lits ou dans des placards. Ah, et utiliser une lampe torche avec la touche Carré, ce qui sera très utile étant donné que rapidement, le courant est coupé dans la maison et que le tout est incroyablement sombre, à quelques effets de lumières grâce à la tempête dehors près. Un gameplay donc très classique dans le genre, que l’on résumera à avancer accroupi, se cacher, et atteindre l’objectif principal du chapitre en cours. Ça fonctionne, même si durant les premiers instants, j’aurais pesté face à la vitesse du personnage lorsqu’il est accroupi. Oui, c’est un enfant de 10 ans environ, mais qu’est ce que c’est leeeeeeeeeeeent !

Ce qui est dommage au niveau du gameplay, c’est que l’IA des ennemis est ce qu’elle est, et que parfois, on se fera repérer bêtement et capturer (du coup, rechargement du checkpoint), et parfois, on peut avancer accroupi à 1 mètre derrière un ennemi et ça passe nickel. Ceux ci étant parfois assez lents à réagir à notre présence, et la lumière de notre lampe torche étant vue plutôt aléatoirement, cela brise encore une fois un peu l’immersion. Dommage encore une fois, car le concept, bien que pas nouveau, était plutôt sympa puisque lancé au sein du home invasion, genre qui se prête bien à l’expérience et se fait surtout inédit en jeu vidéo. Sauf qu’il reste l’histoire, et sa mise en application. Pour tenir en haleine, un bon home invasion doit avoir une bonne histoire, de bons méchants, des motivations, et des rebondissements qui fonctionnent. Là encore, il y a du bon, et du moins bon. Les révélations sur l’identité des intrus sont plutôt sympathiques, le petit mystère également, et même plutôt bienvenue vers la fin du jeu, tant cela change un peu notre perspective sur qui est gentil, qui est méchant, qui mériterait d’être sauvé ou non, mais sa mise en application coince un peu plus. Une bonne histoire se doit d’être bien racontée, encore plus lorsque l’on n’est pas un simple spectateur de cette histoire, mais que l’on est un acteur. Avec ses 8 chapitres et sa courte durée, Intruders devait avoir une histoire prenante, des rebondissements et tout ça.

Et si le début du jeu fonctionne et est même logique (trouver un accès au sous sol pour parler à nos parents, tenter d’appeler des secours via l’ordinateur), on se retrouve rapidement à faire à la place des allers retours pour des trucs anodins (ou plutôt, des trucs chiants), avec des ennemis qui se trouveront toujours au bon endroit dans la zone à explorer, plutôt que d’être de véritables ennemis qui réagissent à leur environnement et à notre présence. Un ordinateur à accéder ? Pas de soucis, on se faufile jusqu’au bureau en évitant les intrus. Mince, le mot de passe est dans un livre à la bibliothèque ? Hop, on retourne sur nos pas, avec des ennemis qui se sont TP pile dans la zone à explorer. Mince, l’ordinateur n’est pas accessible, on se cache, et voilà que notre sœur est malade et qu’il faut aller dans sa chambre. Et là, oh mince… Bon vous avez compris, tout s’enchaîne, mais pas forcément de la meilleure manière qui soit. Tout semble un peu trop artificiel pour nous immerger. Le gameplay est finalement trop limité, l’histoire mal racontée malgré son côté sympathique, qu’il est difficile de fermer les yeux sur les nombreux défauts de l’œuvre. Mais dans quelques mois, en promo à 5 euros, le jeu pourra être une expérience sympathique, à défaut d’être inoubliable, et conservant ses défauts que n’importe quel patch ne pourrait corriger quoi qu’il arrive.

Les plus

Le concept du home invasion
Le fond de l’histoire, sympa
Avec sa courte durée, rythmé

Les moins

Techniquement assez moche
Objectifs répétitifs et s’encrant dans une narration moyenne
Gameplay pas hyper passionnant
Seulement 3h de jeu

En bref : Intruders avait du potentiel avec son principe de home invasion en nous mettant dans la peau d’un jeune enfant. Malheureusement, entre la technique à la ramasse, l’IA pas au top, des objectifs qui nous font souvent tourner en rond, l’ensemble est décevant à bien des niveaux.

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