47 METERS DOWN UNCAGED de Johannes Roberts (2019)

47 METERS DOWN UNCAGED

Titre original : 47 Meters Down Uncaged
2019 – Etats Unis / Angleterre
Genre : Suspense
Durée : 1h29
Réalisation : Johannes Roberts
Musique : Tomandandy
Scénario : Johannes Roberts et Ernest Riera
Avec Sophie Nélisse, Corinne Foxx, Brianne Tju, Sistine Stallone, Brec Bassinger, John Corbett, Nia Long et Axel Mansilla

Synopsis : Mia et sa belle sœur Sasha viennent de déménager et sont dans une nouvelle écolle. Avec leurs amies Alexa et Nicole, elles décident de partir se détendre pendant une journée dans un coin paumée, et explorent l’entrée d’une ancienne ville Maya submergée où travaille le père de Mia et Sasha. Mais une fois dans les ruines, un requin les attaque et le tunnel leur permettant de fuir s’écroule.

En 2017, 47 Meters Down fut pour moi une excellente surprise. Pas un film parfait en effet, comme un de mes amis l’a souvent souligné, le requin se comporte souvent comme un tueur de slasher, mais le côté plus réaliste du film vis-à-vis du genre, à savoir le survival animalier, ça m’avait plu. Mieux, sa gestion du suspense, le tout avec un budget ridicule, m’avait convaincu. Un coup de maître en quelque sorte venant du réalisateur Johannes Roberts, sur lequel je n’aurais pas parié un seul euro à ses débuts. Avouez que quelques films d’horreur aux moyennes tournant autour de 2,5 sur des sites comme iMDb, ou des films Syfy comme Roadkill, avant de signer un Storage 24 bien bancal, ça ne mettait pas en confiance. Mais voilà, avec 47 Meters Down, il avait su remonter dans mon estime. Il avait sans doute trouvé un genre qui lui convenait. Non, pas le survival animalier, je parle du suspense de manière générale. Gérer la tension et gérer l’espace dans lequel les personnages évoluent sur la durée pour mettre nos nerfs à vifs. Du coup, l’annonce d’une suite me faisait plaisir mais me laissait perplexe aussi. Refaire le même film était-il utile ? Finalement, les infos tombent, et on se demande bien pourquoi le film garde le titre du précédent, puisqu’il n’y a plus aucune signification à ses 47 mètres de profondeur. Ici donc, 4 jeunes femmes, dont Sistine Stallone, fille de Sylvester Stallone, plongent. Pas de cage comme le dit le sous titre (Uncaged), mais les ruines d’une ancienne ville Maya engloutie. Et bien entendu, des requins encore une fois. Est-ce que Johannes Roberts parvient à faire fonctionner la formule une seconde fois ?

Alors dans les faits, 47 Meters Down Uncaged est un bon divertissement, efficace même, on ne va pas mentir. Mais le réalisateur ne parvient jamais à réitérer l’exploit du premier film. Il faut dire que son budget est plus confortable (12 millions), et que les attaques se multiplient donc. Mais pas de bol, du coup, le côté slasher s’en retrouve doublé. Le requin a toujours le rôle du tueur, traquant ses proies sans relâche, en étant maladroit, ou plutôt disons trop gros pour suivre ses proies dans des petits tunnels. Mais même au niveau du reste, le film ressemble à un slasher animalier. Pour rythmer son métrage, le réalisateur, également coscénariste, augmente le nombre de personnages secondaires venant se greffer dans l’aventure au fur et à mesure afin de multiplier les victimes. On est donc très rapidement plongé dans une routine assez dommageable. On sait pertinemment dés qu’un nouveau personnage apparaît à l’écran qu’il n’en a pas pour longtemps et qu’il sera la prochaine victime à subir les assauts des mâchoires infernales. Mais le film semble s’en moquer, préférant l’efficacité à la crédibilité ou la subtilité. Cela rend le film certes décevant, mais pas mauvais pour autant, puisque ce second opus est, en effet, efficace. Mieux, à certains moments, il parvient à retrouver le suspense que j’avais apprécié sur le premier métrage. Il faut dire qu’avec un budget confortable, le réalisateur se fait plaisir, et change un peu la donne, visuellement, en donnant un aspect The Descent sous-marin à son métrage, avec ses ruines Maya, ses longs couloirs exigus.

Et dans ses moments là, 47 Meters Down Uncaged fonctionne très bien. La caméra de Johannes donne un côté claustrophobique aux décors exigus de base, peu éclairés, et pour peu que, comme moi, vous n’aimiez pas l’eau, l’effet recherché fonctionne. Surtout qu’au niveau de la bande son, Tomandandy (Les Lois de l’Attraction, Resident Evil Afterlife, La Colline a des Yeux) livre un score musical entre les riffs de guitare agressifs en cas d’attaques et l’ambiance pure et dure lors de pérégrinations de nos personnages dans les caves étroites et sombres. Et ça a fonctionné pour moi. Malgré tous les défauts du film. Malgré ses personnages qui passent leur temps à crier et auraient donc du ne plus avoir d’oxygène après deux attaques seulement, malgré les personnages secondaires qui apparaissent juste pour servir du menu aux requins, et malgré quelques CGI plus discutables lorsque les requins sont bien vifs. On pourra également dire que certains moments sont beaucoup trop gros, notamment dans sa toute dernière partie, qui se lâche un peu malgré quelques bonnes idées. Et c’est ainsi que l’on peut conclure le métrage. Pas extraordinaire, moins bien que l’original, plus rentre dedans et prévisible, mais efficace et divertissant. Peut-être était-ce là tout simplement l’objectif du réalisateur avec cette suite, qui remplit le cahier de charge habituel des suites après tout ? Espérons par contre qu’il en reste là.

Les plus

Le décor du film, bien fichu
Efficace sur la durée
Rythmé et généreux

Les moins

Un côté slasher très marqué
Plus prévisible et facile que l’original

En bref : Johannes Roberts livre là une suite plus classique et plus marquée dans son style, et également moins efficace dans son suspense malgré de bons moments, mais qui s’avère divertissante et correctement emballée.

6 réflexions sur « 47 METERS DOWN UNCAGED de Johannes Roberts (2019) »

  1. Oui, un bon ptit film sharkorrifique, pas génial mais efficace, moins intéressant que le 1er et que THE SHALLOWS par exemple, mais ça divertit vraiment quand on aime le genre. On a bien aimé, on l’a loué hier. Et comme toi, j’ai été frappé par une certaine « ressemblance » avec THE DESCENT – mixé avec SANCTUM ?

    Sympatoche en tous les cas.

    1. Disons que vu la qualité du genre en question, depuis des années, cette suite reste malgré tout dans le bon côté du genre. Mais ça se regarde clairement, ça reste fait avec amour et sérieux pour le genre. D’ailleurs, c’est le réalisateur des deux 47 METERS DOWN qui a tourné le reboot de RESIDENT EVIL qui doit sortir en Septembre, et qui apparemment est super fidèle d’après les photos qui circulent (commissariat, rues, les personnages des jeux).

      SANCTUM tiens, il me semble que tu m’en as déjà parlé lors de nos débats sur UNDERWATER ? Il va vraiment falloir que je le tente !

      1. SANCTUM c’est un peu l’un de nos films « cultes » avec ma femme. Loué à la jaquette à la belle époque, on n’en attendait rien, et ce fut super. Un des rares films qu’elle accepte de revoir d’ailleurs.^^ La photo est pas top, les perso un peu clichés… mais punaise, quelle super film de survie dans les grottes !

        1. Raison de plus pour tenter de le voir.
          Je ne savais même pas que c’était de la survie dans une grotte. Je pensais que c’était juste un film sous-marin, tu vois que je suis bien à côté de la plaque.
          Le genre a tout pour me plaire en tout cas (je ne sais pas nager, et je pense que dans un lieu pareil je serais vite claustro). Mais pourtant, à part THE DESCENT et quelques autres, plus de déceptions que de grands films dans le genre (encore l’année dernière, le BLACK WATER ABYSS, survie dans une grotte avec un crocodile, c’était hyper moyen). Même LA CRYPTE sorti la même année que THE DESCENT, c’était hyper moyen.
          Du coup je prend note et m’en vais à la recherche de ce film.

            1. Voilà qui change absolument tout ! Quand je l’aurais vu, tu auras mon avis par mail (vu que comme dit, là sur le blog, je poste en priorité tous les retardataires de 2020 en matière de ciné).

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