KITE de Ralph Ziman (2014)

KITE

Titre original : Kite
2014 – Etats Unis / Mexique
Genre : Policier
Durée : 1h30
Réalisation : Ralph Ziman
Musique : Paul Hepker
Scénario : Brian Cox d’après Umetsu Yasuomi
Avec India Eisley, Callan McAuliffe, Samuel L. Jackson, Jaco Muller, Annabel Linder, Christina Storm et Deon Lotz

Synopsis : Sawa, orpheline, se met en chasse des assassins de son père. Elle parsème sa route de morts. Un inspecteur s’intéresse à l’odyssée de la jeune fille.

Souvent, quand les Américains tentent d’adapter des mangas et animés Japonais, ça ne passe pas inaperçu. Il suffit de voir les tôlées que furent Dragon Ball Evolution ou encore Death Note pour s’en persuader. Dans 10 ans, on en parlera encore, soit en rigolant, soit le regard plein de haine. Bon avouons le, souvent au Japon, ce n’est pas mieux quand ils adaptent eux-mêmes leurs mangas. Assassination Classroom, Attack on Titan, Bleach, les Death Note, Lupin III, Terra Formars, Tokyo Ghoul, Yakuza Weapon. Quelques réussites aussi certes, comme Ichi the Killer, Gantz, Himizu ou les Baby Cart, mais bon, tellement d’essais qu’heureusement qu’il y a également des réussites. Kite lui, contrairement aux autres adaptations Américaines, sera passé inaperçu, demeure inconnu de beaucoup, et personne n’en parle. Et probablement personne n’en parlera. Retour en arrière. Kite, c’est au départ un animé de 1998. 45 minutes en version censurée, 1h en version non censurée. Une histoire simple, avec Sawa, tueuse mignonne qui exécute de manière ultra violente des criminels dans un Tokyo apocalyptique, aidée par un policier qui se sert d’elle pour faire justice. L’auteur, Umetsu Yasuomi, en livrera même une relecture en 2007 avec Kite Liberator. Et une adaptation est prévue depuis un bail, sauf que la production traine. On aura échappé malgré tout à Rob Cohen (Fast and Furious, XXX), au départ pressenti réalisateur. Les choses se bougent enfin en 2011, cette fois-ci avec David R. Elis (Destination Finale 2 et 4) à la mise en scène. IL amène son pote Samuel L. Jackson, avec qui il a travaillé sur Des Serpents dans l’Avion sur le projet, et le tournage est prévu pour 2013, en Afrique du Sud, à Johannesburg. Pourquoi pas hein ! Mais le 7 Janvier 2013, alors que le tournage doit débuter, le drame. Elis décède. Ralph Ziman le remplace, et le casting se complète. Un mois plus tard seulement, le tournage est bouclé, et les droits sont vendus en Mai.

Et voilà pour Kite, un film que finalement peu de monde connaît, réalisé par quelqu’un que personne ne connaît, réalisateur de clips au départ, mais néanmoins réalisateur de 3 autres métrages à la très solide réputation : Hearts & Minds en 1995, The Zookeeper en 2001, et Gangster’s Paradise Jerusalema en 2008. Et tout un paquet de clips pour Vanessa Williams, L.A. Guns, Iron maiden ou encore Ozzy Osbourne. 1h30 après la vision, on comprend pourquoi le film est passé inaperçu, et on comprend pourquoi les fans de l’animé descendent le film en flèche. Kite, au cinéma, change énormément de choses au matériel de base. Il ne garde en réalité que les personnages, dans les grandes lignes, ainsi que la base de l’intrigue, avec Sawa, tueuse violente. Tokyo est donc remplacé par Johannesburg, pas mal d’éléments d’intrigues sont également changés, tout comme certains personnages, et d’animé ultra violent et ultra sexuel, on se retrouve devant un petit polar violent (mais pas du tout sexuel) dont l’histoire semble tout droit sortie d’une production Besson, twists à l’appui. C’est bien là ce qui rapproche le film des productions Besson, ses twists de fin, prévisibles à 110km, et changeant quelque peu le style du film. Ainsi que sans doute la manière de filmer son actrice principale, la toute mignonne India Eisley, craquante à l’écran, pas mauvaise actrice, mais peu convaincante lorsqu’elle doit se bouger et nous faire croire qu’elle est entrainée et très dangereuse. On retrouve bien quelques personnages à côté, comme Oburi, joué ici par Callan McAuliffe, dont le background a été changé pour coller avec l’orientation du film, où le flic aidant Sawa et lui donnant ses cibles joué par Samuel L. Jackson, qui faisait déjà de son mieux pour jouer comme il le fait toujours. Rien de honteux, mais rien de transcendant. Par contre, on pourra dire la même chose sur la mise en scène de Ziman.

Alors que ses autres métrages, que je n’ai pas vu, sont pour la plupart des drames, Ziman se retrouve ici à la tête d’un polar d’action, et semble faire ressortir tous les tics de mise en scène que l’on pourra associer au monde du clip. Le souci, c’est que ça ne marche jamais, et que cela donne au film un aspect putassier pas forcément agréable. À quelques moments, notamment quand la violence éclate à l’écran, ça fonctionne, mais le reste du temps, ça en fait beaucoup trop, pour pas grand-chose, et ça fait plouf. Et que dire de ce futur, où les gangs règnent dans les rues, avec ce trafic d’humains, ses flics méchants, ses méchants très méchants, avec des rues souvent plongées dans la brume et le chaos, qui n’arrive que rarement à être crédible, ou un tant soit peu viscéral. Tout semble vraiment un peu trop artificiel. Manque de budget ? Sans doute oui, Kite n’ayant pas du coûter extrêmement cher. Mais oui, encore une fois, la grosse faiblesse de Kite sera son scénario, et ses twists, prévisibles depuis le début du film, et qui tente de faire passer ses éléments comme de grosses révélations qui nous mettront sur le cul. Sauf que ses retournements, on les a déjà vus maintes fois, et souvent de meilleure manière. Et c’est dommage, car aucun doute que Kite, même s’il altère certains éléments, notamment sexuels, avait de quoi être une adaptation différente (rien que le changement de lieu donne une ambiance différente), un polar sombre et violent avec sa dose de gore et de drogues. Surtout que le casting tient plutôt bien la route. Mais il échoue lamentablement dans d’autres aspects. Ce qui explique très probablement son échec.

Les plus

Des acteurs pas si mauvais
Parfois bien violent

Les moins

Une intrigue clichée et prévisible
Ça fait souvent fauché
Une mise en scène de vidéo clip

En bref : Adaptation assez libre, Kite a tout du classique polar matiné d’action, le tout avec sa dose de violence. Mais malgré un casting sympathique, ça tombe très souvent à l’eau, faute de moyens, de vraie mise en scène, de scénario solide.

4 réflexions sur « KITE de Ralph Ziman (2014) »

  1. Incroyable toutes ces actrices qui ont la tête d’Emilia Clarke… L’attaque des clones ?
    Ça ne m’a pas l’air fameux ce Kite. Tu évoques les adaptations manga US, mais tu oublies que la France n’est pas en reste : Crying Freeman, Nicky Larson…

    1. Oh bordel maintenant que tu le dis!!! (En parlant de clones… j’ai vu Star Wars 9… pas du tout aimé. Je developperais sur ton blog une fois rentré du boulot).
      Oui mais de mémoire (souvenirs de plus de 15 ans), Crying Freeman était trés bon 🙂

      1. Même avis lointain sur Crying Freeman.
        Damned, tu n’as pas été emporté par « l’ascension de Skywalker »! Je prépare mon armada de croiseurs pour te donner la réplique 😉

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