X-MEN de Bryan Singer (2000)

X-MEN

Titre original : X-Men
2000 – Etats Unis
Genre : Super Héros
Durée : 1h44
Réalisation : Bryan Singer
Musique : Michael Kamen
Scénario : David Hayter

Avec Patrick Stewart, Hugh Jackman, Ian McKellen, Halle Berry, Famke Janssen, James Marsden, Bruce Davison et Rebecca Romjin-Stamos

Synopsis : 1944, dans un camp de concentration. Séparé par la force de ses parents, le jeune Erik Magnus Lehnsherr se découvre d’étranges pouvoirs sous le coup de la colère : il peut contrôler les métaux. C’est un mutant. Soixante ans plus tard, l’existence des mutants est reconnue mais provoque toujours un vif émoi au sein de la population. Puissant télépathe, le professeur Charles Xavier dirige une école destinée à recueillir ces êtres différents, souvent rejetés par les humains, et accueille un nouveau venu solitaire au passé mystérieux : Logan, alias Wolverine. En compagnie de Cyclope, Tornade et Jean Grey, les deux hommes forment les X-Men et vont affronter les sombres mutants ralliés à la cause de Erik Lehnsherr / Magnéto, en guerre contre l’humanité.

X-Men premier du nom a une place assez spéciale dans l’industrie cinématographique, mais également au sein du monde des super héros. Et pourtant, le projet d’adaptation, il ne date pas d’hier. Dés 1984, Orion Pictures devait s’en occuper, mais soucis financiers, comme souvent. Fin des années 80, c’est Carolco qui planche dessus, avec James Cameron à la production. Mais, ironie du sort, Carolco fait faillite, et les droits repartent chez Marvel jusqu’en 1994, où les droits sont achetés et que Andrew Kevin Walker, futur scénariste de Seven et 8MM, doit écrire un script. Les scénarios s’enchainent, les idées sont là, certaines qui seront d’ailleurs dans le film terminé, et les années passent. Des scénaristes de plus sont embauchés pour des réécritures, dont un certain Joss Whedon. Finalement, en 1996, le projet change de studio et arrive chez la Fox, qui pense en premier lieu offrir le projet à un certain Brett Ratner, de quoi tuer la licence dés le début quoi. Finalement, Robert Rodriguez est envisagé, mais il refuse, tout comme Paul W.S. Anderson. Enfin, le film trouve son réalisateur, tout juste sortant du succès de Usual Suspects, et au départ intéressé pour réaliser, dans le domaine de la science fiction, le quatrième opus de la saga Alien, avant d’être aiguillé par les producteurs vers X-Men. Des années plus tard, 75 millions de budget plus tard aussi, soit un investissement couteux et risqué mais aujourd’hui ridicule pour le genre, et X-Men débarque sur les écrans en Juillet 2000. Et c’est un succès, récoltant quasi 300 millions. Si je vous disais que le premier X-Men avait une place importante, c’est tout simplement car il s’est concrétisé à une époque où le genre super héroïque n’avait pas le côte, descendu dans l’estime des fans, des cinéphiles et des producteurs grâce à Joel Schumacher et ses splendides Batman Forever et Batman & Robin. Mais en faisant le film avec sérieux, Bryan Singer, et par extension, la Fox, prouve que le genre peut intéresser, et fonctionner, autant pour les fans que pour les autres, et X-Men, en quelque sorte, lança la nouvelle mode des super héros, puisque des films comme Superman Returns (aussi signé Singer), Hulk, Batman Begins et j’en passe virent le jour peu de temps après. Et tout cela, c’était avant le fameux MCU.

Mais aujourd’hui, est-ce que X-Men fonctionne toujours autant ? Ce qui est sûr, c’est que le film a son charme, et a été réalisé avec le plus grand des sérieux, on ne pourra jamais lui retirer. Bryan Singer a une mise en scène certes simple, qui évite les plans trop tape à l’œil, mais qui fonctionne. Et le casting réuni à l’écran fonctionne également bien, même si l’on sent déjà l’envie du studio de mettre en avant un personnage plus que les autres, à savoir donc Logan, alias Wolverine, alias Hugh Jackman. Le reste du casting est en tout cas bon voir très bon, avec en tête Patrick Stewart (Star Trek) et Ian McKellen (Le Seigneur des Anneaux), et non loin derrière, Halle Berry, Famke Janssen et James Marsden, même si le développement de ces trois derniers est assez minimal, Halle Berry étant surtout là pour piloter un avion et utiliser ses pouvoirs, Famke Janssen pour installer une tension amoureuse avec Hugh Jackman, et James Marsden pour être son rival donc. Ça se ressent, c’est assez dommage, mais c’est ainsi, dés ce premier opus. Premier opus qui en tout cas fait bien les choses, pour nous présenter son univers, ses personnages principaux, en sachant prendre son temps, sans non plus en profiter pour s’étirer en longueur, et ça, il faut le saluer, X-Men ne durant au final que 1h44, ce qui est risible vu les standards de nos jours dans le genre. On y suit ici donc l’arrivée de Wolverine et de Rogue (Anna Paquin) dans l’école de Charles Xavier, professeur d’une école pour mutants. Je ne vous ferais pas l’affront de vous dire les pouvoirs de Wolverine, Charles ou encore Magneto, tant ces personnages sont à présent dans l’inconscient collectif et que n’importe qui les connaît. Et même si Wolverine est en avant, finalement, ce premier métrage met surtout en avant la petite guerre entre Charles et Magneto.

Soit un esprit positif dans un corps en fauteuil roulant et ayant la possibilité de lire et contrôler les esprits, et un esprit forcément opposé, négatif, dans un corps certes vieillissant mais qui fait le travail avec son fabuleux pouvoir de mouvoir le métal. Voilà finalement que je vous les détaille ces fameux pouvoirs. X-Men a comme grande qualité de traiter son sujet avec le plus grand des sérieux. La différence, l’intolérance, le rapport avec la grande guerre, impossible à louper vu la scène d’ouverture, excellente, ou un jeune Magneto, Erik donc, est séparé de ses parents dans un camp de concentration en 1944. X-Men utilise des thématiques fortes et universelles, et on sent que cela fait plaisir au réalisateur. Ce qui passe moins de nos jours, ce sera clairement quelques effets visuels fait par ordinateurs qui n’ont pas bien vieillis, et font même grincer des dents. Ne soyons pas non plus méchant, certains passent bien, comme les transformations de Mystique, grâce à quelques effets de mise en scène (travelling, flou en arrière plan), et d’autres beaucoup moins, comme ce fameux effet lors du final ou une « masse » transparente s’abat sur New York. Encore une fois, les techniques n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui, pas aussi évoluées en 2000, et le budget bien que confortable reste petit pour un film du genre avec des scènes d’action, des effets, un gros casting et un long final dans la statue de la liberté. Mais X-Men nous laisse un peu sur notre faim, c’est clair. Il nous invite à pénétrer dans son univers, mais il est très court, et fait certains choix laissant beaucoup de choses en plan, ou en arrière plan, pour se focaliser sur son intrigue, sa rivalité entre nos deux mutants, et surtout Wolverine. Et c’est franchement dommage. Il reste un très bon divertissement aujourd’hui, mais n’a plus le même impact qu’il pouvait avoir à l’époque.

Les plus

Un bon casting
Un film traitant son sujet sérieusement
Quelques moments marquants
Les débuts d’une longue saga

Les moins

Pas mal de personnages trop en arrière plan
Quelques CGI qui ont bien vieilli

En bref : X-Men a relancé le genre super héros au cinéma après une fin des années 90 peu glorieuses, grâce à son sujet traité sérieusement par Bryan Singer, et un bon dosage entre l’histoire et l’action. Pas parfait évidemment, et accusant parfois un peu le coup des années, mais du bon divertissement.

8 réflexions sur « X-MEN de Bryan Singer (2000) »

  1. Je ne l’ai pas revu depuis longtemps mais cette première expérience mutante garde dans mon esprit cette patine agréable qui caractérise les anciennes séries B. Le film est plutôt bien mené je trouve, avec son lot de scènes toujours mémorables (l’affrontement dans la rame, la cage, et quelques autres). Les personnages sont tous crédibles et bien transposés (sauf peut être Sabertooth) Et puis ce fut un tremplin pour cet Australien encore méconnu du public dans le rôle de Wolverine. La note est un peu sévère je trouve.

    1. Je vais te donner envie de revoir l’intégrale tu vas voir 😉
      Ça reste super plaisant, même si surpassé dans cette trilogie originale par le second opus. Et tu sais bien que dans le paysage super héroïque, X-MEN c’est un peu ma saga.
      Après la note la note, le plus important, c’est l’avis, les points positifs et négatifs, ce qui fonctionne ou pas 😀 Je trouve ça de plus en plus difficile de noter un film, de réduire une oeuvre à un simple chiffre.

      1. Sur ce dernier point, je ne peux être que d’accord avec toi. Moi je n’ai jamais essayé de noter les films.

        Tu aurais donc un gène mutant ? Moi je vais essayer de ne pas choper un de ceux qui traînent dans les parages, ce sera déjà bien. 😉

        1. J’en parlais avec Oli, mais c’est vrai que beaucoup de gens sont habitués à avoir un système de notation, de manière générale, que ce soit sur 10, sur 20, plus, ou avec 5 étoiles ou autres. Certains, c’est ce qu’ils regardent en premier, avant de lire (ou pas) le texte.
          Alors que bon, forcément, mettre une note sur une oeuvre, ce n’est pas simple, vu qu’il y a ce qui est objectif, ce qui est subjectif, que tu as plus d’affinités avec des genres ou d’autres, et que certains films jouent sur le visuel, d’autres le dialogues, l’ambiance… Mais bon, j’essaye de jouer le jeu. Pas toujours simple mais bon.

          Ah, je devrais donc faire plus attention à mes douleurs de dos sous peine de me faire appeler Professeur X ??!

          1. Le problème est aussi qu’on ne peut comparer que ce qui est comparable. On ne peut pas appliquer la même grille d’évaluation sur un gros blockbuster et un film indé, ou un film qui vient de sortir et un classique du muet, un film gore qui tâche et un drame d’auteur. Sans compter que cette appréciation n’est jamais figée et peut évoluer en bien comme en moins bien au fil du temps.

            1. C’est ça. Pour la plupart des blockbusters, tu peux oublier la profondeur scénaristique déjà, surtout chez Disn….. Ah non merde j’avais dis que je dirais du bien sur eux la prochaine fois 😀
              Non mais oui totalement, pour ça que des fois ça fait bizarre si tu vois un TOXIC AVENGER avoir la même note qu’un PULSIONS, ou un X-MEN tiens justement pour revenir sur le sujet ^^
              Et en plus, notre avis peut être altéré par pleins de petits éléments. Pour ça quand avec un ami cinéphile, on se fait une petite soirée avec 2/3 films, on adore en débattre après, voir comment chacun de nous, on a pris tel ou tel élément.

  2. J’avais adoré ce film à l’époque. L’ambiance, les acteurs, les personnages. Un film qui n’hésitait pas, aussi, à prendre son temps, parfois. Je ne l’ai pas revu depuis une quinzaine d’années. Ta chronique me donne envie de replonger même si tu précises qu’il a pris un petit coup de vieux – « plus le même impact qu’à l’époque ».

    1. C’est dans certains CGI où ça a vraiment prit cher en fait. Tu sens que même si budget confortable, ça reste petit pour un film de super héros, et avec autant d’effets surtout pour un film de 2000, où la technologie n’était pas encore maitrisée (l’est-elle seulement aujourd’hui d’ailleurs ?). Mais ça reste un bon film, avec sa suite supérieure. Je te les passerais si tu veux, je crois que je les ai tous.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading