TOKYO LIVING DEAD IDOL (トウキョウ・リビング・デッド・アイドル) de Kumagai Yûki (2018)

TOKYO LIVING DEAD IDOL

Titre original : Tôkyô Ribingu Deddo Aidoru – トウキョウ・リビング・デッド・アイドル
2018 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h22
Réalisation : Kumagai Yûki
Musique : Hakamata Akiko
Scénario : Kumagai Yûki

Avec Asakawa Nana, Abe Yumeri, Asami, Fukuda Yu, Hoshimori Sana, Izawa Yûki, Katô Masato et Koizumi Chisato

Synopsis : Tokyo 27-Ku est le groupe de Jpop le plus connu du moment. Mais lorsque la chanteuse Miku Kamiya est mordue par un zombie, elle passe du top dans le monde des idoles au top dans la liste des personnes recherchées. Elle a 72 heures pour trouver un antidote pour la guérir avant qu’il n’y ai plus de retour en arrière possible et qu’elle soit la proie de tueurs de zombies professionnels.

1h22 au compteur, un mélange d’humour, de Jpop et de zombies, le tout avec une sortie en Blu-Ray en Amérique et donc des sous titres anglais, que demander de plus ? Que le film soit bon oui. Tokyo Living Dead Idol en tout cas part d’un principe totalement stupide et improbable, et donc, forcément, ça m’a fait de l’œil. Une idole mordue par un zombie après un concert réussi auprès d’otaku en furie (euh, de fans !), avant qu’un scientifique en fauteuil roulant et avec un œil en moins ne vienne nous expliquer que la période d’incubation est de 72 heures, et nous voilà lâché dans l’aventure, à peine 5 minutes après le début, et après un sympathique headshot. Et nous ne sommes pas lâchés en territoire inconnu, loin de là, puisque l’actrice principale, jouant notre idole infectée, est jouée par Asakawa Nana, déjà vue dans les bis Bloody Chainsaw Girl, ou les deux très sympathiques Black Maiden. Et forcément, dans un second rôle, Asami, encore et toujours présente dés qu’un film bis se profile à l’horizon. Quand au réalisateur, un illustre inconnu, Kumagai Yûki, qui doit donc faire ses preuves ici. Bon, ce n’est pas au niveau de la réalisation que l’on encensera le film, même si au final, dans son genre, c’était plutôt sympathique. Le budget est bien entendu un peu plus élevé qu’un vulgaire film de V-Cinema, et cela s’en ressent dés l’ouverture, avec des idoles, des figurants, des effets spéciaux. Le film a un bon point pour lui, c’est sa relative générosité, et le fait qu’il ne se perd pas dans d’interminables dialogues pour camoufler un manque de budget. Un bon point donc, on ne s’ennuiera pas devant le métrage.

Même si, dés qu’il faut filmer un dialogue, la réalisation ne fait pas franchement d’étincelles, abusant du champ / contre champ, ou de plans larges, et les faisant durer durant tout le dialogue. Après le prologue, sympathique, le film se doit de mettre son histoire et ses personnages en avant, placer tout ça. En 15 minutes heureusement, c’est plié. Notre héroïne est mordue, recherchée de tous (mais se déplace librement dans la rue en plein jour, petit budget oblige), mais parvient à s’échapper et à trouver refuge chez un détective privé. Ensembles, les voilà dans l’aventure, à tenter de trouver un vaccin pour la jeune femme, qui a donc 72 heures avant de se transformer, et alors que la présence de zombies augmente à Tokyo et que tout le monde en a après elle, flics comme citoyens ordinaires. Sans oublier bien entendu en fond un complot gouvernemental, tout ça tout ça. Alors, ça ne se prend pas une seule seconde au sérieux. Avec des flics pas doués, des chasseuses de zombies habillées en écolières armées de katana. Et ça aurait pu être très fun, le métrage se faisant très rythmé, ayant pas mal d’idées pour tenir sur la courte durée (1h22 donc, générique compris), et se faisant immédiatement mieux réalisé lorsque l’action débarque, avec des plans iconiques en pagaille, un montage fluide et dynamique, et on peut même le dire, certains combats m’auront rappelé Onechanbara. Le premier hein, le sympathique, pas le second, catastrophique. C’est fauché, mais généreux, dynamique, avec des chorégraphies parfois sympathiques compte tenu du budget. Ce qui est dommage, c’est qu’en mettant en avant des idoles, le film se fasse si sage. Pas de grosses giclées de sang, de démembrements, de cerveaux mangés. Non, c’est très sage, à un ou deux plans près, et lorsque le sang doit gicler et que les katanas fendent le vent et la chair, malheureusement, nous retombons dans la facilité, dans l’ère de la giclée de sang numérique pas très jolie qui ne salie ni les murs, ni le sol, ni les acteurs et actrices.

Ça reste toujours plus fun à regarder que dans un High School Girl Zombie (pour le coup, du vrai V-Cinema peu passionnant et assez risible) et moins visuellement hideux que du Onechanbara 2 et ses giclées de sang XXL numérique assez honteuses. Mais on regrette vraiment ce côté trop soft, trop clean dans lequel le film baigne en permanence, jusqu’à l’arrivée de scènes dramatiques un peu ratées. Car à côté, il y a beaucoup de zombies, des katanas, des écolières en jupes courtes, des idoles en tenue discutables (des idoles quoi), des fans totalement ridicules qui veulent faire appel à la force pour aider leur idole… Et durant la dernière demi-heure, le film se lâche totalement avec des zombies qui font du break dance et sont attirés par les gros seins, qui deviennent doués de conscience, des combats, des fans idiots qui meurent bêtement, et enfin un peu plus de sang… Ça se réveille, ça part un peu plus dans le n’importe quoi, mais c’est finalement exactement ce que l’on voulait de lui. Et il faut bien l’avouer, cette alternance d’humour débile sur la fin et de nombreux combats, notamment contre Asami, ça m’aura fait plaisir. Ce n’est pas un grand film, ni un grand film de zombies, ni une grande comédie, tant le film semble bridé, mais il sait garder ce capital sympathie, ce qui est finalement assez rare ces dernières années. C’est maladroit oui, comme le prouve ces plans qui s’éternisent et nous font crier « mais coupe » au monteur du film, c’est limité oui, par son budget, mais tout n’est pas à jeter. Dans un univers parallèle, Tokyo Living Dead Idol est une comédie gore, celle qu’elle aurait du être. Avec un meilleur budget, et plus de générosité, on lui préfère bien entendu I Am a Hero.

Les plus

Court, généreux et rythmé
Les combats, plutôt sympathiques
Parfois l’humour fonctionne bien, notamment sur la fin

Les moins

Beaucoup trop propre, trop clean
Le sang en CGI
Pendant la première partie, c’est calme

En bref : Tokyo Living Dead Idol, tout est dans le titre. Comédie horrifique qui a du potentiel, mais a trop peur de salir ses idoles. Certains moments restent fun malgré tout, même si on est loin des meilleurs films du genre.

2 réflexions sur « TOKYO LIVING DEAD IDOL (トウキョウ・リビング・デッド・アイドル) de Kumagai Yûki (2018) »

  1. Merci pour la review. Je l’ai vu trainer celui-là, mais je n’ai jamais osé sauter le pas. Je ne savais pas qu’il y avait Asami.

    1. Je pense que tu serais un peu moins clément que moi, sans pour autant avoir envie de le descendre. On sent qu’il est limité sans doute car la production veut viser un public assez large, donc c’est assez clean. Mais vraiment, je n’ai pas passé un mauvais moment.
      Asami apparait très tardivement en fait, elle fait presque office de boss de fin, ou sous boss de fin, pour ça que son nom ne doit pas forcément apparaître sur les pochettes, détails et j’en passe 😉 Mais après, vu la taille de sa filmo maintenant, dés que tu vises un certain cinéma, tu as 8 chances sur 10 qu’elle soit dedans 😀 J’ai quelques films fauchés du genre à voir (les suites de BLOODY CHAINSAW GIRL par exemple), j’y mettrais tous mes doigts à couper qu’elle sera dedans !

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