ROCK (The Rock) de Michael Bay (1996)

ROCK

Titre original : The Rock
1996 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h16
Réalisation : Michael Bay
Musique : Hans Zimmer et Nick Glennie-Smith
Scénario : Mark Rosner, Douglas Cook et David Weisberg

Avec Nicolas Cage, Sean Connery, Ed Harris, John Spencer, David Morse, William Forsythe, Michael Biehn, Vanessa Marcil, John C. McGinley, Tony Todd et Bokeem Woodbine

Synopsis : Excédé par l’injustice de son gouvernement, le Général Hummel se rend maître de l’île d’Alcatraz et menace de lancer un gaz mortel sur San Francisco. Deux hommes sont chargés de le contrer : un expert en armes chimiques, Stanley Goodspeed, et John Patrick Mason, l’unique prisonnier à s’être évadé d’Alcatraz… Ils se rendent ensemble sur l’île afin de stopper les projets destructeurs du Général.

Pour beaucoup, dont moi, The Rock, c’est un doux retour en arrière, à une époque où Nicolas Cage était une des stars montantes d’Hollywood et avait déjà une solide carrière derrière lui, en plus d’enchaîner les films à gros spectacles durant la seconde moitié des années 90 (The Rock, Volte Face, Les Ailes de l’Enfer), mais aussi à une époque où Sean Connery, en plus d’être toujours vivant, n’était pas en retraite forcée après le carnage que fut au début des années 2000 La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, et à celle où le nom de Michael Bay était encore nouveau dans la bouche des spectateurs et critiques, et donc, pas encore synonyme de destructions et de caméras épileptiques. Pourtant, de caméra épileptique, il en sera question, notamment dans une des séquences de ce The Rock, symbolisant déjà tout le cinéma de Michael Bay : la fameuse course poursuite en voiture dans les rues de San Francisco, avec ces gros plans tremblotants, ces explosions dans tous les coins n’épargnant pas d’innocents figurants et une grossièreté sortant de la bouche des acteurs sans aucune honte. Mais voilà, là où un Transformers peut déranger voir faire baisser les yeux de honte pour certains opus, The Rock lui respire encore le savoir faire, l’amour de l’explosion mais pas forcément encore des CGI, ces acteurs contents d’être là, que ce soit pour la durée du métrage ou quelques petites minutes, pour un rôle inconsistant ou iconique, le tout sous l’œil avisé d’un Michael Bay malgré tout bosseur (on ne pourra pas lui reprocher) et sous l’oreille fine en partie d’un Hans Zimmer livrant une partition qui dans le fond, ne ressemble qu’à lui. The Rock donc, c’est 24 missiles chargés de gaz VX, installés tranquillement sur l’île d’Alcatraz par le général Hummel, impérial Ed Harris, qui en profite par la même occasion pour garder une petite centaine d’otages sur place, par précaution, et menace, comme tout bon terroriste qui se respecte, d’anéantir la population de San Francisco dans les plus brefs délais si une importante somme d’argent n’est pas versée à lui et ses hommes.

Face à lui, deux hommes ! Enfin non, forcément, une équipe de militaires envoyés sur place par le FBI, mais dont deux membres en ressortent et brillent, à savoir Nicolas Cage, agent du FBI bien plus habitué à bosser dans un bureau, et Sean Connery, vieux prisonnier étant le seul à s’être jamais évadé d’Alcatraz, et étant donc l’ultime chance pour s’infiltrer ni vu ni connu. Si c’est déjà un bien gros casting qui est en avant, les deux camps peuvent se vanter d’avoir chacun son lot de nom connus à la fois du grand public et du cinéphile. Chez les militaires kidnappeurs et terroristes, on reconnaîtra par exemple un David Morse tout juste rescapé du Crossing Guard de Sean Penn, qui retrouvera Nicolas Cage des années plus tard dans Drive Angry, mais également un encore tout jeune Tony Todd qui avait malgré tout déjà les deux premiers opus de Candyman à son actif, ainsi que Bokeem Woodbine, qui restera pour toujours à mes yeux le pauvre petit ami de Reese Whiterspoon dans Freeway, le métrage produit par Oliver Stone durant les années 90. De l’autre côté, on s’amuse à retrouver un William Forsythe vulgaire (comme toujours ?) en agent du FBI, mais aussi Michael Biehn en chef des opérations, homme sûr puisqu’il a déjà bien aidé à la révolte contre les machines dans un certain Terminator de James Cameron, puis aidera bien plus tard comme des zombies dans Planet Terror, ou même se battra contre un cyborg fou utilisant des dragons fluos dans le jeu vidéo plutôt fun Far Cry 3 Blood Dragon, à une époque où Ubi Soft ne faisait pas juste un copier coller de sa formule sur tous les jeux, tous les ans. Un casting plus que solide et qui impressionne, et qui a droit à ses moments de bravoures, parfois aussi improbables soient-ils (le monologue de Cage enfermé en cellule), mais qui n’est que la cerise sur ce gigantesque gâteau explosif qu’est The Rock. Car The Rock, ça contient tous les futurs travers de Michael Bay, tout en étant ironiquement encore sous contrôle, avec modération donc, et un certain savoir faire qui fait plus que plaisir à voir. Rythmé mais sans frôler l’overdose, explosif juste ce qu’il faut sans avoir recours à une imagerie numérique pour pouvoir encore épater et impressionner, le tout sous l’œil d’une caméra certes dynamique mais essayant encore de nous laisser comprendre ce qu’il se passe dans ses plans sans avoir recours à outrance au montage ultra cut. Oui, il y a une certaine maitrise dans The Rock.

De celle que les derniers blockbusters des années 90 réussissaient encore à avoir, puisque si les CGI étaient déjà dans nos maisons, ils n’en étaient qu’à leur débuts, et leur qualité était encore plus que discutable (rappelez-vous ce crocodile numérique dans l’Effaceur pour en être persuadé). Même si doucement, les réalisateurs cultes des années 80 laissaient place à une toute nouvelle génération de cinéastes, pas toujours pour le meilleur, beaucoup provenant de l’univers du clip (ce qui n’est pas toujours une mauvaise chose en soit, regardez David Fincher), The Rock a encore ce doux parfum des années 90, de celles où on faisait vraiment tout péter pour impressionner le spectateur quitte à en faire un peu trop (le tramway, encore une fois dans la scène de poursuite dans les rues de San Francisco), mais le tout mené tambour bâtant par un duo investi, un rythme sans failles, des personnages appréciables (ça change la donne comparé au duo de Bad Boys ou au « héros » de Transformers), et une action bien entendu qui détonne et sait varier les plaisirs. Oui, la caméra à l’épaule et le montage cut qui feront le cinéma de Bay sont déjà là, mais plus ou moins maitrisés, et son respect envers les forces armées, ou plutôt le personnel des forces armées, est déjà là. Car bien souvent, beaucoup diront que le cinéma de Michael Bay, à l’image de beaucoup de tacherons, est très patriotique. Et autant souvent, je suis d’accord, avec ces gros réalisateurs ne faisant que tout exploser pour le compte des gros studios, mais le cas Michael Bay est un poil plus complexe que ça, puisque Michael Bay aura souvent critiqué les forces armées. Mëme dans ce The Rock, les terroristes sont des militaires qui ont en marre des injustices du gouvernement, et de la manière dont les militaires sont traités. Bon oui, certains ne sont là que pour l’argent, mais voilà. Dans 13 Hours, Michael Bay continue de nuancer son propos (mais pas sa mise en scène), car s’il n’évite pas toujours le larmoyant (il n’est pas subtil), il ne glorifie pas l’armée en général, mais plutôt les hommes qui eux se battent pour une bonne cause. Et puis, même sans chercher aussi loin, un film où Michael Bay fait tout exploser, et avec en prime Nicolas Cage en tête d’affiche, ça vaut de base le détour, non mais oh !

Les plus

Un casting prestigieux
Rythmé et généreux en action
Zimmer à la musique
Bay maitrise son film à 90%

Les moins

Les travers de Bay sur les 10% restants

En bref : The Rock, c’est un de ses films d’action culte des années 90, avec un Michael Bay encore à ses débuts, un casting solide, et de l’action en veux-tu en voilà !

6 réflexions sur « ROCK (The Rock) de Michael Bay (1996) »

  1. Culte en effet. Un grand film d’action. Tu as raison : grandiose à 90%. La course poursuite en voiture que tu cites d’ailleurs, hideuse, est dans les 10% restants. Mais qu’est-ce que c’est jouissif, avec des personnages réussis en plus – Mason pourrait même être James Bond dans le film, la chronologie tient la route j’avais vu une vidéo sur YT à ce sujet.

    Le meilleur film de Bay, de très, très loin.

    Et cette zik !

    1. Deux Cage de suite où nos avis sont identiques, c’est beau !
      La course poursuite dans les rues de San Francisco, je ne la déteste pas, mais elle est clairement dans les 10% ratés oui.
      Dire que pendant des années, un Rock 2 était envisagé, toujours avec Bay, Cage et Connery, j’aurais été pour… Mais bon, trop tard maintenant.
      Mason en James Bond ? Pourquoi pas, c’est vrai que même sans trop fouiller, ça tient la route, un ancien agent Britanique enfermé depuis des années et renié par son pays, c’est typiquement le genre de choses qui arriveraient à un agent si capturé par un autre gouvernement.

      Le meilleur de Bay oui, son plus maitrisé, son mieux écrit aussi. Même si j’aime beaucoup et tu le sais ses PAIN & GAIN ainsi que 13 HOURS. Le reste va du plaisir coupable (le premier TRANSFORMERS, ça passe honnêtement) au rejet total (BAD BOYS, les suites de TRANSFORMERS). Jamais vu PEARL HARBOR, ARMAGGEDON m’ennuie malgré son bon gros casting.

      1. PAIN & GAIN et 13 HOURS sont pas mal, en effet. THE ISLAND correct. Jamais vu ARMAGEDDON ni PEARL HARBOR, le premier BAD BOYS aucun souvenir, et le premier TRANSFORMER j’ai pas tenu, je n’ai d’ailleurs jamais vu les autres.

        1. Ah mais oui, THE ISLAND je l’oublie souvent dés qu’on parle de Bay (alors que c’est le premier film de lui que j’ai chroniqué ici). Sans doute car je le considère comme un film deux en un. La première heure est assez surprenante et calme malgré un montage discutable, la seconde c’est Bay qui fait tout péter. Mais ça reste sympa oui.
          Le premier BAD BOYS, je l’ai retenté il y a plusieurs mois car tout le monde me disait qu’il était sympa. je me suis ennuyé, j’ai arrêté au bout de 30 minutes. TRANSFORMERS 1 est le moins pire de la saga. Si tu n’as pas tenu, tiens toi très éloigné des autres, surtout le 2 (catastrophique et à l’humour lourd) et au 5 (insupportable).

    1. En tant que film d’action et de divertissement, c’est sans doute le Nicolas Cage préféré de beaucoup de monde au final. Quoi que, il y a VOLTE/FACE qui lui fait de la concurence, et bien qu’un peu plus nanar mais j’aime beaucoup aussi, LES AILES DE L’ENFER. La fin des années 90, c’était quand même encore un grand moment pour le ciné d’action US qui n’utilisait pas des CGI à outrance vu que ça commençait seulement.

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