THE CURSED LESSON (가학원: 죽음의 쿤달리니) de Juhn Jai-hong et Kim Ji-han (2020)

THE CURSED LESSON

Titre original : 가학원: 죽음의 쿤달리니
2020 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Juhn Jai-hong et Kim Ji-han
Musique : Park Inyoung
Scénario : Juhn Jai-hong

Avec Choi Cheoi-ho, Cheon Hee-joo, Jo Jung-min, Mi Youn Kan, Kim In-seo, Lee Chae-young, Han Se-min et Kim Seo-hyeong

Synopsis : Yo-jung travaille comme mannequin depuis plusieurs années mais son physique ne correspond plus aux critères de beauté actuels et elle se retrouve mise à l’écart. Elle décide alors de suivre des cours de yoga d’un genre nouveau afin de redevenir désirable. Toutes les participantes doivent rester sur place le temps du traitement, alliant méditation, yoga et régime.

The Cursed Lesson, sorti en Corée en Novembre 2020 et présenté pour la première édition numérique du festival de Gérardmer début 2021 chez nous, avait tout pour plaire au grand public, toujours friend de films Coréens à l’esthétique irréprochable, il est vrai. Et pourtant, l’accueil fut plutôt tiède, pour ne pas dire glacial. Il suffit de jeter un œil aux sites de cinéma généralistes pour voir des moyennes basses (4,5/10 sur Senscritique, 4,8/10 sur iMDb), et aux différentes reviews après son passage en festival pour voir des notes encore plus basses. Le public en aurait-il enfin marre du cinéma tout joli mais un peu superficiel ? Ou bien The Cursed Lesson est vraiment un ratage sur toute la ligne ? Nous allons voir ça, car rien (ou presque) ne me fait peur. Le lecture du pitch en tout cas est plutôt encourageante, et dans l’ère du temps. La beauté, sa recherche éternelle, sa mise en avant dans notre société. Les films traitent du sujet ne sont pas nouveaux, tout comme les films traitant du sujet en utilisant une plastique irréprochable (The Neon Demon). Que la Corée s’y attarde, ce n’est pas une mauvaise chose en soit, c’est même plutôt pertinent en fin de compte. Maintenant, vous pouvez rayer mes précédentes phrases, puisqu’il va falloir fouiller et plisser les yeux pour voir un traitement de ses éléments dans le dit film. Et pourtant là aussi, la scène d’ouverture est assez encourageante, bien que très éloignée de son pitch et de nos attentes, puisque nous assistons à l’arrestation d’une jeune femme qui tue ses voisins, à coups de couteau, la nuit, sauvagement. Une scène à l’horreur presque glaçante et qui pourtant met déjà en avant le principal souci du film, celui de vouloir bouffer à tous les râteliers. Ça commence comme de l’horreur pure et dure, avant de partir dans une pseudo enquête avec deux flics, puis ça part dans du flashback pour nous dire que la beauté nanana, que l’héroïne est trop âgée tout ça, avant de partir dans un centre de yoga étrange, et nous abreuver de jumpscares, de visions horrifiques clichées (bouh un fantôme aux cheveux longs), en baignant aussi tout ça dans une pseudo ambiance érotique chic…

Le tout bien évidemment avant de repartir en arrière pour continuer l’enquête de nos flics, puis nous parler de secte, de serpents, de cultes étranges, puis se permettre pour développer ses personnages d’utiliser des flashbacks au sein d’un film déjà à 70% constitué de flashbacks. Ce qui nous donne, bien évidemment, un film partant dans absolument tous les sens, voulant tout faire, parler de tout sans jamais rien développer, sans même choisir un thème général auquel greffer le reste, et avec un montage aux fraises, qui parvient parfois à nous faire perdre le fil (entre tous ces flashbacks aussi…), et ne venant finalement provoquer qu’une seule chose chez le spectateur, même celui qui tentera, comme moi, de s’accrocher aux branches : l’ennui ! Il faut dire que lorsque l’on passe d’un personnage à un autre, d’une époque à une autre, d’un genre ou un thème à un autre, sans rien pour nous raccrocher à l’ensemble, et que le montage ainsi que dans un sens, la mise en scène est aux fraises, ça n’aide pas. Une preuve ? On en parle de cette héroïne qui se réveille en sursaut après un jumpscare, toutes les 15 ou 20 minutes du film, en levant sa tête toujours face caméra ? Ça ne donne pas un aspect de répétition pertinent ici, mais plutôt un côté feignant. Ou la preuve que les deux réalisateurs, car oui ils sont deux, n’étaient pas forcément intéressés par la même chose. Ce qui expliquera pourquoi le film parfois part pendant 5 ou 6 minutes dans une scène de danse érotique plutôt réussie d’ailleurs en soit, bien qu’un brin gratuite, avant de nous abreuver d’un jumpcare avec un autre personnage, utilisant le classique fantôme aux longs cheveux noirs, avant de repartir dans le présent pour l’enquête, et ainsi de suite. On ne s’attache à personne, rien ne passionne puisque rien n’est développé malgré les très nombreuses pistes. Car oui en grattant bien, on trouve des points qui auraient été passionnants.

Comme cette école de yoga qui sonne plus comme une secte qu’autre chose, ses mythes ésotériques avec ces éléments connus au moins de loin par le public, comme le 3ème œil, le mythe du Serpent dont le nom m’échappe également. Mais le tout est tellement vide de substance qu’on en vient à se dire que s’il faut voir un film avec un mythe sur des serpents, mieux vaut voir le bancal et un peu nanar Le Repaire du Ver Blanc de Ken Russell ! Là, on a juste une très belle coquille vide, avec des plans certes très jolis, une photographie qui flatte toujours la rétine, mais une mise en scène qui peine à se renouveler déjà, mais qui peine à donner une cohérence d’ensemble au film, à cet enchainement de plans. Et qui peine à nous maintenir éveillé en plus. Une ultime preuve ? Le dernier tiers du film, qui enchaîne alors les révélations, et se sent obligé de vraiment tout nous expliquer. Ce qui est dans le cas présent logique évidemment, tant le film accumule les éléments sans savoir comment faire passer son message sur ces dits éléments. Et l’éternelle jeunesse, cette quête de beauté ? Elle ne sert finalement que de prétexte scénaristique au film pour justifier que même quand tout est étrange, voir pervers et meurtrier, les personnages décident de rester à l’institut pour suivre le programme. La preuve que oui, vouloir traiter de la beauté, ça ne demande pas ironiquement que de livrer des images léchées. Il faut aussi un propos et savoir capter l’attention du spectateur. The Cursed Lesson ne le fait pas !

Les plus

Une jolie photographie
Quelques belles scènes prises à part

Les moins

Un montage chaotique
Un film ennuyeux
Ça part dans tous les sens sans rien raconter
L’abus de jumpscares à répétition

En bref : Vous pouvez passer votre chemin, The Cursed Lesson n’a rien à proposer au-delà de la beauté plastique de ces images. Le propos est mince et ne se pose jamais, les pistes sont nombreuses et jamais explorées, le film est bancal, et pire que tout, le film ennuie très vite.

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