THE WEREWOLF GAME: THE BEAST SIDE (人狼ゲーム ビーストサイド) de Kumasaka Izuru (2014)

THE WEREWOLF GAME: THE BEAST SIDE

Titre original : Jinroh Gemu Bisutosido – 人狼ゲーム ビーストサイド
2014 – Japon
Genre : Suspense
Durée : 1h52
Réalisation : Kumasaka Izuru
Musique : Spanko
Scénario : Yamazaki Ai

Avec Tsuchiya Tao, Morikawa Aoi, Aoyama Misato, Fujiwara Kisetsu, Sakuma Yui, Ono Karin, Kato Ryo, Ikunosuke, Kunishima Naoki et Sakurada Dori

Synopsis : 10 lycéens sont amenés dans une pièce, et à leur réveil, sont contraints de jouer au jeu du loup-garou. Parmi eux, Kabayama Yuka, qui se retrouve avec une carte de loup-garou. Elle doit cacher son identité et éliminer les 8 villageois un par un durant la nuit.

Le tout premier film The Werewolf Game, baptisé The Villagers Side, ne m’avait pas emballé plus que ça, voir pas du tout. Le concept était là, quelques idées aussi, mais il lui manquait clairement quelque chose, et je ne fais pas référence à son manque évident de moyens, mais plutôt à son concept bien trop timide pour pleinement fonctionner. Comment nous tenir en haleine, durant presque deux heures en plus, lorsque l’on ne connait aucun personnage, qu’ils ne se connaissent pas eux-mêmes, et qu’on se retrouve en prime avec un personnage principal presque dépressif, qui durant plus de la moitié du métrage, refuse de jouer et vote toujours pour elle chaque jour. Oui, ça manquait de conflits, de coups bas. Et bien un peu comme si l’équipe du film m’avait écouté (dans ce cas, il y a vraiment un souci temporel, ce second film datant de 2014, et je le découvre en 2022), nous voilà avec ce second opus, baptisé The Beast Side, avec un film qui commence enfin à comprendre les énormes possibilités de son concept. Sans pour autant chambouler la formule… ni le budget d’ailleurs. Évacuons tout de suite certaines tares du titre. Oui, c’est toujours assez pauvre visuellement, avec des décors souvent vides, de grandes pièces… et bien vides aussi, mais on peut noter malgré tout par moment un certain petit effort pour habiller tout ça de manière un peu plus convaincante, et ce dés l’ouverture, et donc, le réveil de nos personnages. Dans le même ordre d’idées, n’attendez toujours pas de prestations dignes d’oscars au niveau du casting, même si on pourra encore noter un certain effort ici, avec quelques têtes connues, notamment Tsuchiya Tao (vue dans la saga Kenshin à partir du second opus, dans la série Alice in Borderland, ou encore le film Kasane).

En terme de mise en scène, c’est un peu le même constat, le film fait le choix de filmer tout ça de manière assez brute, sans jamais abuser d’effets de styles, sans mouvements de caméras un peu fantaisistes, avec une musique souvent minimaliste. Oui, autant d’éléments qui étaient déjà là dans le premier film, et qui ne jouaient pas toujours en sa faveur. Mais par contre, en terme de contenu, d’intrigue, et de ce que cela implique, The Beast Side fait enfin bien les choses. Si bien que le film en devient même bon. Rien qu’en changeant deux petites données dés la scène d’ouverture. Déjà, en nous indiquant clairement dés le départ que le personnage principal est dans le camp des loups, ce qui implique forcément de devoir tuer une personne tous les soirs, et de devoir mentir en permanence pour cacher son identité et amener le reste du groupe à l’erreur. L’autre élément qui relance clairement l’intérêt, c’est finalement que l’ensemble des personnages se connaissent en dehors de l’aventure racontée par le film. Et donc, qu’il y a déjà forcément des amitiés parmi eux, ainsi que des conflits, qui vont venir en quelque sorte rendre leur prise de décision un peu plus complexe. Et tant mieux, c’est exactement de ça dont il s’agît. Un jeu de manipulation, où il faut mentir, et tenter de découvrir qui est qui. Car le jeu place aussi bien plus d’importance dans les sous rôles alloués aux villageois, comme celui qui peut protéger quelqu’un chaque soir, ou savoir l’identité de la personne de son choix, également une personne par soir. Tous ces choix amènent des rebondissements, une dynamique de groupe, des coups bas, des petites manipulations, certaines que l’on voit venir puisque l’on a quelques informations que le groupe n’a pas (l’identité des deux loups), et d’autres que l’on ne voit pas venir, et qui du coup, fonctionnent.

C’est un réel grand pas en avant pour la saga, bien que cela ne justifie certainement pas la présence de huit films au total, en plus d’un drama en 2018. Quoi qu’il en soit, la saga trouve enfin une manière bien plus ludique et intéressante de raconter ces histoires, et ce arrivé seulement au second opus, ce qui est plutôt positif en soit. On est encore très loin du vrai bon film, mais ce Beast Side parvient à tenir en haleine, à intéresser pendant 1h50, tout en proposant quelques meurtres gentiment graphiques. Un jeu de massacre gentil donc, qui a clairement son gros lot de défauts, mais dans le haut du panier dans son genre, et avec le public visé en tête. On passe un bon moment, on se demande bien comment tout cela va finir, ou comment tel ou tel personnage va parvenir à se sortir d’une situation compliquée. Bien évidemment, pas mal de petits moments sont assez prévisibles, on se doute aussi que le personnage que l’on suit ne va pas périr prématurément, mais il y a ici un réel effort pour que le tout tienne la route sur la durée, que les rebondissements arrivent quand il faut pour relancer l’intérêt, que les interactions entre les personnages aient un minimum de sens. Et pour moi, modeste cinéphile sachant apprécier ce genre de métrages, ça a fonctionné. Espérons que le changement de réalisateur dés le troisième opus apporte un plus techniquement parlant, tout en gardant un propos qui tient la route.

Les plus

Des personnages plus intéressants
Un rythme soutenu
Des rebondissements, coups bas, trahisons
Gentiment sanglant

Les moins

Techniquement toujours assez pauvre
Cela reste assez prévisible

En bref : Deuxième opus pour la saga The Werewolf Game, et un grand pas en avant, dans le bon sens. Plus intéressant, avec plus d’enjeux, des choix rendant le métrage clairement meilleur, c’est un grand pas en avant, même si toujours pas la joie techniquement.

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