PRÉDICTIONS (Knowing) de Alex Proyas (2009)

PRÉDICTIONS

Titre Original : Knowing
2009 – Etats Unis
Genre : Catastrophe
Durée : 2h01
Réalisation : Alex Proyas
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Ryne Douglas Pearson, Juliet Snowden et Stiles White

Avec Nicolas Cage, Rose Byrne, Chandler Canterbury, Ben Mendelsohn, Lara Robinson, D.G. Maloney, Nadia Townsend, Alan Hopgood et Adrienne Pickering

Synopsis : Pour fêter l’anniversaire d’une école, une cérémonie est organisée au cours de laquelle une capsule temporelle contenant des messages écrits par des enfants 50 ans auparavant est déterrée et ouverte. Chaque enfant emporte chez lui un message, mais celui du petit Caleb est illisible, car il s’agit d’une suite incohérente de chiffres. D’abord amusé, son père, statisticien, essaye de trouver une signification. Horrifié, il découvre peu à peu que chaque séquence de chiffres correspond à la date exacte d’une catastrophe récente. Lorsqu’il comprend que les 3 dernières séquences prophétisent des cataclysmes à venir, une course contre la montre commence.

Il est toujours bon de revenir des années en arrière sur certains films injustement boudés ou critiqués par le grand public, puisque cela permet de comprendre certaines choses. En 2009 sortait Prédictions, ou Knowing en Anglais, un film catastrophe où Nicolas Cage, jouant un professeur calé en science, tombe grâce à son fils sur une série de chiffres écrits 50 ans plus tôt et qui prédisent avec précision les plus grandes catastrophes ayant eu lieu, ainsi que plusieurs à venir, dont une catastrophe qui mènerait à l’extinction de l’espèce humaine. Rien que ça. Un film avec un brin de science fiction, et qui s’avère, osons le mot, plus que solide, mais un film qui fut, au choix, défoncé, ou tout simplement qui passa inaperçu. Et il y a plusieurs raisons à cela, mais lorsque l’on voit des moyennes tournant autour de 4,9/10 sur des sites comme senscritique, on en vient à se dire que le grand public, il aime casser du sucre sur le dos de Nicolas Cage, peu importe au final la qualité du film. Mais dans le cas de ce Prédictions, il y a également Alex Proyas, le réalisateur, qui rentre en compte. Non pas car Alex Proyas est mauvais, mais sa carrière n’a, semble-t-il, fait que régresser au fur et à mesure des années. Car après The Crow et Dark City, soit deux films adulés par public et critiques, Proyas aura signé un très moyen I Robot, avant de signer ce Prédictions. L’avenir, on le connaît, il s’appelle Gods of Egypt… Réalisateur peu actif donc au final (7 films en tout, en un peu plus de 30 ans), ce qui rend la fossé entre ces premiers films et ces derniers films plus grands. Et oui, Prédictions est très loin de la qualité de ces premiers métrages. Sans pour autant être honteux. Il en est de même pour Nicolas Cage, l’acteur est loin d’être mauvais dans son rôle, il est même bon, et entouré d’un casting solide, notamment Rose Byrne (Sunshine, 28 Semaines Plus Tard) et Ben Mendelsohn (Lost River, The Dark Knight Rises, Ready Player One).

Prédictions, c’est certes un récit un peu classique, avec la découverte par un professeur et son fils d’une série de chiffres écrite 50 ans plus tôt et prédisant donc les plus grandes catastrophes, avec la date exacte, le nombre de morts et même la position géographique via coordonnées, mais c’est un récit qui fonctionne, en étant une sorte de course contre la montre pour notre personnage et ses proches, avec l’inévitable fin du monde. Un récit ponctué de quelques rebondissements qui rappellent sans mal Dark City avec ses personnages mutiques habillés en noir qui apparaissent dans plusieurs scènes et qui semblent cacher quelque chose, mais qui est aussi ponctué de séquences catastrophes qui se veulent impressionnantes, et qui le sont, même si, avec un peu plus de 10 ans dans les dents, on remarque sans mal les CGI qui, sans être mauvais, manquent parfois un peu de naturel. Le crash de l’avion fonctionne encore très bien, avec cette caméra en mode réaliste suivant le personnage sans aucune coupe. L’accident du train lui par contre, sans être déshonorant, accuse aujourd’hui le poids des années, surtout si on le compare à des accidents de train fait sans CGI quelques années plus tôt et qui elles sont toujours aussi poignantes, comme la scène du train dans Une Journée en Enfer, 15 ans plus tôt. Oui, avec moins de CGI, Prédictions aurait mieux traversé les années. Mais le résultat n’est pas honteux pour autant, c’est même plutôt solide. Et en le prenant surtout pour ce qu’il est, à savoir un film catastrophe mâtiné de science fiction sans réelle grande prétention, mais plutôt dans l’ère du temps (Emmerich s’amuse bien depuis le milieu des années 90 à détruire le monde, et il continue encore aujourd’hui), Prédictions est un bon divertissement.

Parfois également peu subtil, notamment dans son utilisation musicale (forcément, la fin du monde approche, on nous met du Beethoven dans les oreilles), ou dans quelques retournements de situations assez prévisibles (le personnage de Rose Byrne qui panique et pense à la sécurité de sa fille avant tout), mais rien de dramatique également. Surtout que scénaristiquement, il y a fort à parier que dans une telle situation, plus d’une personne réagirait ainsi. Non, à mes yeux, s’il faudrait réellement trouver des points faibles solides à Prédictions, ce serait déjà en effet, comme déjà dit, dans quelques CGI, pas mauvais, mais vieillissants, puisqu’ayant déjà plus de 10 ans et que la technologie évolue à vitesse folle, déjà, mais surtout dans son final. Sa scène finale plus précisément, clairement de trop, et bien trop frontale pour pouvoir être prise au sérieux par le spectateur. L’intention est claire de la part du réalisateur avec cette scène, ce plan, mais il n’évite pas une certaine niaiserie de mauvais goût avec ce plan. Et comme bien entendu, on reste souvent sur l’impression du final au cinéma, cette scène vient abaisser le verdict d’un film tout ce qu’il y a de plus solide jusque là. Et sans doute le pire dans tout ça, c’est que les très nombreux avis négatifs glanés un peu partout ne parlent jamais de cet élément, ou si peu. Prédictions donc, c’est un film solide, qui ne renouvelle rien, mais qui fait plutôt bien les choses, et a été fait avec sérieux, par une équipe compétente à la fois devant et derrière la caméra. Un bon moment.

Les plus

Un rythme soutenu
Bon casting
Quelques scènes impressionnantes
Un film solide du début à la presque fin

Les moins

La scène finale
Un certain abus de CGI, pas mauvais, mais voyants

En bref : Prédictions, n’en déplaise à beaucoup, est un divertissement tout ce qu’il y a de plus solide, autant par son scénario prenant, sa mise en scène bien fichue et son casting. Il en fait parfois un peu trop, mais ça n’en fait pas un mauvais film.

Une réflexion sur « PRÉDICTIONS (Knowing) de Alex Proyas (2009) »

  1. Un bon film oui, injustement tombé dans l’oubli – ou la moquerie des usagers d’IMDB. On y sent poindre çà et là des relents de Scientologie mais peu importe, moi j’ai beaucoup apprécié le voyage proposé.

    Je me souviens encore de la découverte de DARK CITY au ciné… Je m’étais dit : « ce réal va devenir l’un des techniciens les plus importants de l’industrie pour les 20 prochaines années ».
    Eh bien je me suis trompé ahahah !

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