LITTLE HEROES LOST IN CHINA (小鬼奇兵) de Allen Lan Hai-Han (1995)

LITTLE HEROES LOST IN CHINA

Titre Original : 小鬼奇兵
1995 – Taïwan
Genre : Comédie d’aventure
Durée : 1h32
Réalisation : Allen Lan Hai-Han
Musique : Tsang Kwong-Wah
Scénario : Liu Sung-Pai

Avec Moon Lee, Ku Leng, Louis Roth, Chan Keung, John Wesley Zadan, Yang Hou, Grayham Mason Poole, Joslyn J. Wason, Sherry Hon et Angela Chang Hsin

Synopsis : Une famille Américaine est invitée en Chine par le centre de recherche biologique et dès leur arrivée en Chine, il semble que la malchance s’abatte sur eux. Après leur guide qui n’est pas venu les chercher à l’aéroport, ils se perdent en forêt et leur fils tombe dans un ravin et évanoui. A son réveil, il va rencontrer des orphelins vivant dans la forêt et combattant de méchants bûcherons qui peu à peu coupent tous les arbres de la fôret. En parallèle à ça, 2 Gweilos cherchent, à l’aide d’une carte au trésor, la grotte secrète renfermant un artefact d’une valeur inestimable.

Un jour ou l’autre, il fallait forcément que je pose mes yeux sur Little Heroes Lost in China. Un film qui, à défaut d’être un vrai bon film, reste un métrage intéressant et surtout important. Car oui, à l’exception de quelques rapides apparitions amicales, nous sommes bien là devant le dernier film de Moon Lee. Oui, après seulement 12 années de carrière au cinéma, mais surtout quasiment 10 années à enchainer les tournages de Girls with Guns, la jeune Moon Lee s’éloigna alors du cinéma. Little Heroes Lost in China est donc d’emblée un métrage que l’on regarde avec une certaine nostalgie, envers une époque révolue quoi qu’il arrive, et donc, avec un regard forcément plus tendre qu’habituellement. Et un regard tendre, il en faudra, car Little Heroes Lost in China, dans sa construction, est presque un film étrange, puisque nous sommes là face à un film tout public, pour jeune public même, mettant en avant des enfants, et dans lequel Moon Lee apparaîtra, toutes les demi heures, souvent pour se bastonner de manière toujours aussi convaincante, mais qui semble donc aussi par extension un peu en décalage avec le reste du métrage. Surtout que parfois, ces combats, ils sont assez violents, là où le reste du métrage affiche un ton tout public, voir bon enfant, voir même parfois complètement raté et embarrassant. Et pourtant, tout commence bien, car dés l’ouverture, Moon Lee se retrouve face à des bucherons, et ça se fight, d’entrée de jeu. Certes, l’action semble un peu plus découpée que dans d’autres grands films, mais les chorégraphies sont solides, et il n’y a pas à dire, les acteurs sont à fond.

On pourrait dire, en ce qui concerne le découpage des scènes d’action, que cela est sans doute du à l’inexpérience du réalisateur, puisqu’il signe tout simplement ici son premier métrage, sur une longue carrière de trois films… Notons que son troisième et dernier métrage date de 2019, et débarque donc 17 ans après son second film. Entre temps, il aura été chorégraphe sur des films comme… Iron Man 2, ou réalisateur de scènes d’action sur Le Médaillon… Pas la meilleure carrière du monde donc. Ici donc, il réalise, tout en s’occupant également des scènes martiales, ce qui explique sans doute le fait que pour un premier film, c’était peut-être un peu trop pour lui. Mais après cette réjouissante scène d’ouverture et ce malgré des défauts, Moon Lee quitte l’intrigue, et on se retrouve en plein cœur du problème, à savoir, le film ne nous parle pas de Moon Lee contre de méchants bucherons, mais d’enfants perdus dans la forêt, dont un jeune Américain qui a perdu ses parents et qui du coup, n’a sans doute plus de piles pour jouer à sa Game Gear. Il va se lier d’amitié avec les autres enfants, et nous voilà donc face à un film léger, plein d’aventures, où les enfants sont seuls face à la nature, mais aussi les fameux bucherons de la scène d’ouverture. Et à côté, car il faut bien des grands méchants, 2 Gweilos baraqués avec une carte au trésor et qui cherchent donc… le trésor oui. Forcément, ils sont Américains, très méchants, ne respectent rien, que ce soit la nature ou les autres cultures, et tout ce bon monde, que ce soit les enfants, les bucherons, les Américains et Moon Lee vont finir par se retrouver à un moment ou à un autre, le tout pas forcément de manière crédible, mais bon. Non, de toute façon, le principal souci du métrage, c’est qu’il vise sans doute un public assez jeune, et a recours du coup à un humour souvent assez raté.

Voir embarrassant lors de quelques moments, comme lorsqu’après avoir tendu un piège à un bucheron, nos jeunes enfants se retrouvent à uriner sur sa tête. Il se dégage presque un petit quelque chose d’insouciant du métrage en réalité, et autant parfois, ça peut exaspérer, autant à d’autres moments, on ne lui en voudra pas, et on préférera retenir les prouesses de ses jeunes acteurs, diablement flexibles et rapides malgré leur jeune âge Ou à une poignée de gags qui parviennent à surnager. En tout cas, c’est certain, on ne retiendra pas du film son scénario, avec ses enfants perdus, ses méchants Américains ou encore sa grotte cachée renfermant un grand trésor oublié. Et bien évidemment, mais ça tout le monde s’en doute, on retiendra bel et bien du métrage les apparitions de Moon Lee, toutes les demi heures, et donc en tout et pour tout environ 15 minutes à l’écran, et qui ne semble avoir été amenée dans le métrage que pour ses talents martiaux, et pouvoir capitaliser sur sa renommée. Car si la plupart des combats restent solides, et évitent d’ailleurs le gros défaut des productions fauchées (l’abus de ralentis), on ne pourra pas pour autant dire que le tout s’imbrique parfaitement avec le reste du métrage. La justification de l’ensemble est le plus souvent un peu léger. Mais encore une fois, encore aujourd’hui, on peut poser ses yeux devant Little Heroes Lost in China avec un brin de nostalgie, et éprouvera une certaine tendresse envers le métrage, signant la fin de la carrière de Moon Lee, à une époque assez charnière puisque le Girls With Guns était doucement en train de mourir, que la rétrocession approchait à grands pas, et que les films fauchés tournés et financés à Taïwan étaient nombreux et à la qualité peu reluisante.

Les plus

Les combats, très sympas
Moon Lee, impliquée et énergétique
Les enfants, souples et motivés

Les moins

L’humour souvent raté
Un scénario souvent prétexte

En bref : Pour son dernier métrage, Moon Lee se retrouve dans une production Taïwanaise pour enfants, où elle se montre malgré tout toujours investie. Mais ça ne suffit pas à en faire un vrai bon film.

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