FIRESTARTER de Keith Thomas (2022)

FIRESTARTER

Titre Original : Firestarter
2022 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h34
Réalisation : Keith Thomas
Musique : Cody Carpenter, John Carpenter et Daniel A. Davies
Scénario : Scott Teems

Avec Zac Efron, Ryan Kiera Armstrong, Sydney Lemmon, Michael Greyesyes, Kurtwood Smith, John Beasley, Tina Jung et Hannan Younis

Synopsis : Après avoir développé des dons de pyrokinésie, la jeune Charlie, âgée de 11 ans, est menacée par une agence gouvernementale voulant utiliser ses aptitudes comme arme. Elle doit constamment déménager et fuir avec ses parents, Andy et Vicky, jusqu’au jour où les membres du Personnel de l’agence les retrouvent, assassinent Vicky et manquent de kidnapper Charlie. Face au danger et n’ayant plus la possibilité de fuir, ni de faire marche arrière, Charlie n’a d’autre choix que d’apprendre à canaliser son pouvoir et accepter son destin.

Si la mode des remakes n’est pas nouvelle, celle des adaptations, ou nouvelles versions des adaptations plutôt de Stephen King, elle a explosé depuis le succès retentissant des deux chapitres de la saga ça, ou It. Deux adaptations finalement dans l’ère du temps, pas mauvaise, mais souffrant d’un défaut évident à mes yeux. Car savoir placer et faire monter la tension, c’est bien. Récompenser cette dite tension par un simple jumpscare, ça l’est moins, et quand on sait que le chapitre 2 durait trois heures, forcément, ça marche encore moins sur la durée. Ironiquement, la grande réussite dernièrement pour moi fut pourtant le projet le plus casse gueule, Doctor Sleep, devant à la fois adapter le livre de Stephen King, tout en le plaçant comme une suite au Shining de Kubrick, chose pas forcément aisée tant Kubrick avait changé le scénario, s’éloignant donc parfois beaucoup du roman. Et d’un autre côté, il y a les studios Blumhouse, capable du meilleur (Halloween en 2018, Insidious, Upgrade) que du pire (trop pour les citer, mais quasiment tous leurs films en 2020 furent des catastrophes, n’est-ce pas Fantasy Island, renommé Nightmare Island chez nous). Mais voilà, en ce début (milieu ?) d’année 2022, voilà que débarque une nouvelle adaptation de Firestarter. Firestarter au départ, c’était une petite série B sympa de 1984 signée par un réalisateur certes peu subtil (Mark L. Lester, réalisateur du génial Commando), mais qui avait de bien bonnes choses pour lui. La jeune Drew Barrymore au casting, des effets pyrotechniques forcément faits sur le plateau (les CGI en 1984 hein…), et une musique signée Tangerine Dream. Mais ce film, ne dépassant certes jamais le cadre de la simple série B, aurait dû être totalement différent, puisqu’un certain John Carpenter était au départ rattaché au projet, avant d’être viré par la production suite à l’échec de The Thing en 1982. Ironique oui puisque Carpenter réalisera du coup une autre adaptation de Stephen King, Christine. Ironique car Blumhouse pour ce remake a été chercher Carpenter pour signer la musique de cette nouvelle version.

Bon, c’est bien tout ça, mais est-ce qu’un remake de Firestarter était utile ? Evidemment, pas vraiment, car encore une fois, l’original n’avait beau n’être qu’une série B, pouvait-il en être autrement avec un tel sujet de base ? Sans doute pas, mais l’idée de refaire Firestarter en 2022, d’un point de vue purement marketing, voir culturel, ça coule de source. Mais si, une jeune femme qui a des pouvoirs, celui de créer le feu, et va devoir apprendre à le contrôler pour sauver sa famille, ayant eux-mêmes des pouvoirs. En 2022, une telle intrigue sonne comme un manque d’imagination alors que le genre des héros en tenue moulante et avec des pouvoirs divers et variés est partout. Et lasse. Et ne surprend plus. Le principal problème du métrage dans un premier temps, c’est qu’il ne réadapte pas vraiment le livre de Stephen King, mais semble plus être un remake beaucoup trop proche du film original, et dont la vraie différence majeure pourrait être un simple choix de montage plutôt qu’une vraie démarche artistique de la part de son réalisateur. Oui, Firestarter nous raconte la même chose, les mêmes événements, place les mêmes personnages sur la route de Charlie, et ce qui change, c’est que le tout nous est raconté chronologiquement, alors que dans le film original, la fuite de la part des parents de Charlie étaient des flashbacks. Enfin, il y a bien quelques autres petites différences, ce qui amène la durée du film à 1h34, soit 20 minutes de moins. Mais rien qui ne vient dramatiquement changer le film. Les seuls autres rares changements sont dans le final, bien plus court, et un personnage masculin qui est devenu féminin. Pas de quoi se relever la nuit. Il faudra fouiner plus pour mieux décortiquer le métrage.

On pourrait par exemple parler de son casting, qui comporte du bon et du moins bon. Ryan Kiera Armstong dans le rôle de Charlie est plutôt convaincante par exemple. On pourra aussi citer le temps d’une scène la participation de Kurtwood Smith, tueur inoubliable dans le Robocop de Verhoeven. Même s’il n’a depuis longtemps que des rôles très secondaires, ça me fait toujours plaisir de le voir. Le reste du casting est beaucoup plus anecdotique, voir totalement oubliable. Niveau points positifs, comment évidemment ne pas souligner la bande son, comme toujours signée à trois, John Carpenter et son fils Cody, mais aussi Daniel Davies. Après tout, ils étaient déjà le point fort de Halloween Kills alors que rien d’autre ne fonctionnait ou presque. Et le reste ? Comme énoncé plus haut, Firestarter est beaucoup trop proche du film original pour, dans un sens, justifier même son existence, et en plus, se fait visuellement très lisse, passe partout. Ces quelques changements sont mineurs, et en ce qui concerne les effets, si certains du film original étaient perfectibles, ici, quand c’est fait sur le plateau, c’est très convaincant, mais dés que ça utilise du numérique, ça fonctionne moins, sacrément moins. Du coup, voir Charlie en gros plan crier avec des flammes numériques autour d’elle, on essaye de retenir son rire. C’est le combo gagnant entre les flammes ratées et le choix du réalisateur de cadrer son héroïne criant face caméra qui rend le tout risible. Alors que dés que les flammes sont réelles, et que l’on voit les maquillages du résultat des pouvoirs de Charlie, c’est convaincant. En tout cas, ce remake ne marquera pas les esprits, et à titre personnel, je lui préfère même l’original. Malgré l’excellente musique.

Les plus

Ryan Kiera Armstrong, convaincante
La musique, excellente
De bons maquillages

Les moins

Un remake beaucoup trop proche de l’original, inutile donc
Les flammes en CGI, c’est moche
Les rares changements, anecdotiques
Un final qui manque un peu d’ampleur

En bref : Firestarter en 2022, ça ne fera pas oublier la version de 1984, pourtant dépassée sur bien des points, mais qui a pour lui le charme de son époque, ainsi que des effets pratiques impressionnants pour la plupart. Ici, le mélange maquillages (réussis) et CGI (ratés) ne parvient pas à convaincre, tout comme les rares changements qui ne changent finalement rien au final. Reste la musique de Carpenter et compagnie.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Ryan Kiera Armstrong, convincing
♥ The musical score, excellent
♥ The practical effects
⊗ This remake is too similar to the original
⊗ Fire with digital effects… ugly
⊗ The few changes… don’t change a thing
⊗ The final act is not glorious, it needed more impact
Firestarter, the remake from 2022, won’t make you forget about the 84’s version. Okay, the original film was not perfect, but it has the typical 80s atmosphere, some good practical effects and music. Here, the film mixes practical effects (good ones) and CG (bad ones), and the few changes to the story don’t change a think to the final film. But, the score from Carpenter is good.

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