BLOODY MUSCLE BODY BUILDER IN HELL (地獄の血みどろマッスルビルダ) de Fukazawa Shinichi (1995)

BLOODY MUSCLE BODY BUILDER IN HELL

Titre Original : Jigoku No Chimidoro Muscle Builder – 地獄の血みどろマッスルビルダ
1995 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h02
Réalisation : Fukazawa Shinichi
Musique : Notzan Act
Scénario : Fukazawa Shinichi

Avec Fukazawa Shinichi, Kai Masaaki, Kai Masahiro, Mai Aki et Nosaka Asako

Synopsis : 30 ans après la disparition de sa mère, un jeune homme passionné de bodybuilding retourne dans la maison familiale pour résoudre le mystère. Accompagné de son ex-petite amie et d’un médium, il va très vite être confronté à des forces maléfiques.

Si Evil Dead en 1981 a montré en quelque sorte la voie a beaucoup de cinéastes amateurs, en montrant qu’avec peu d’argent, mais beaucoup d’idées et beaucoup de système D, il était possible de plaire au public et aux critiques, et d’avoir un produit qui devint immédiatement culte, il faudra étonnement attendre l’aube des années 2010 pour que la folie des remakes officiels ou non et des produits « dérivés » n’explose. La Cabane dans les Bois, Wither, le vrai remake de Evil Dead, la mise en chantier de trois saisons de Ash VS The Evil Dead. C’est sans doute ce boom qui a d’ailleurs fait sortir de l’ombre le film du jour, Bloody Muscle Body Builder in Hell, obscur métrage Japonais tourné en 1995 mais resté longtemps inédit partout. Il faut attendre 2012 pour que le film sorte sur un DVD-R (donc en soit, un truc pas très légal et pro), et 2014 pour que le Japon ne sorte officiellement le film en DVD en se disant qu’après tout, pourquoi pas, eux aussi ils ont leur version d’Evil Dead. A l’international, il faudra attendre 2017 pour que l’Angleterre ne se décide à sortir le titre en DVD, et aujourd’hui, on peut carrément trouver des éditions Blu-Ray collector avec une flopée de bonus, et en prime, des commentaires audio de l’équipe, mais aussi de connaisseurs du genre sans doute fans, comme Adam Green (Hatchet) et Joe Lynch (Mayhem, Détour Mortel 2). Oui, quasiment 30 ans après sa mise en boite, Bloody Muscle Body Builder in Hell fait parler de lui, non pas pour ses qualités, mais pour son hommage à Evil Dead, sa générosité, et avouons-le, son petit côté amateur totalement attendrissant. Car ça a beau dater de 1995, il suffit de voir quelques images pour se dire « mais, non, ça date de 1980 ? ». Oui, le format d’image 4/3, le grain d’image bien voyant de la pellicule qui fait clairement penser à un tournage en 16mm.

Incompétence donc ou hommage très appuyé à Evil Dead, dont le film reprend donc la trame générale (des méchants esprits dans une maison abandonnée qui prennent possession des corps), certaines scènes (les possessions, les doigts écrasés alors qu’ils bloquaient une porte) et même une certaine idée de l’artisanal pour les effets spéciaux, difficile à dire où s’arrête l’hommage, ou le remake non officiel, et où commence l’incompétence de son réalisateur, également scénariste et acteur principal du métrage. Le tout est bien entendu transposé au Japon, donc n’attendez pas une cabane dans les bois, on a ici une maison Japonaise typique avec portes coulissantes, ni de Ash armé de tronçonneuse et de fusil à cannons sciés, on a donc un body builder et voilà. D’ailleurs, il faut noter que durant ses 20 premières minutes, malgré un charme indéniable, le métrage fait peur, puisque tenant absolument à nous présenter son trio de personnages principaux, à savoir le body builder, sa copine, et un médium. Bon, vouloir leur donner un peu d’épaisseur, pourquoi pas, mais aucun personnage n’est réellement intéressant, et on sourira bien plus face aux faux raccords, au look volontairement vieillot du métrage, autant visuellement que musicalement. Mais oui, ça lui donne un gros capital sympathie. Heureusement, le métrage déjà ne dure qu’une petite heure, et passé cette présentation avec visite de la maison, voilà notre première possession, celle du médium, histoire d’anéantir toute tentative d’exorcisme, et c’est le gore façon système D qui débarque alors dans le métrage, quasiment non plus, pour ne plus le quitter. Car après tout, un démon, ça ne meurt pas facilement, et du coup le film peut s’en donner à cœur joie. Egorgements, œil arraché, décapitations, c’est un vaste spectacle qui ne s’arrête pas une seule seconde, où les possédés surjoue, ou la moindre coupure pisse le sang pour repeindre les murs et les acteurs, et où même sans tête, un corps est toujours une menace, ce qui amène, et bien, comme dans le Evil Dead de Sam Raimi, des démembrements.

C’est graphique, tout est montré frontalement, parfois c’est cool, parfois c’est rudimentaire au possible, surtout que ça ne joue pas très bien, et qu’un lancer de hache au ralenti défie les lois de la gravité en plus de défier les lois des raccords entre les plans, mais oui, tout ça, ça fait sourire, l’amateur est aux anges. De préférence s’il peut regarder le métrage avec d’autres potes ayant les mêmes goûts déviants et voulant eux aussi passer un bon moment. En plus, avec sa durée d’une heure, Bloody Muscle Body Builder in Hell se cale très facilement en soirée, et sa générosité passé sa première partie fait que jamais on ne s’y ennuiera. Evidemment, on est extrêmement loin du film de Sam Raimi en terme de qualité, la mise en scène étant amateur, malgré le charme de la photographie et des musiques typées années 80. Les effets vont du bon au totalement foiré, sans oublier les effets en image par image qui donneraient presque une dizaine d’années de plus au métrage. Donc en gros, un métrage gore fauché de 1995, qui ressemble à un métrage tourné dans les années 80, mais a parfois recours à des éléments qui lui donnent l’apparence d’un film des années 70, le tout découvert par un œil cinéphile plus de 20 ans après sa sortie. Puis bon, voir le cliché du héros chargeant son fusil avec zoom de la caméra à chaque cartouche chargée, avant de lancer un « groovy », ça n’a pas de prix non ? Surtout que dans sa générosité, le film ne recule pas devant quelques idées bien Z pour faire « vivre » des membres tranchés ! Rires garantis !

Les plus

Très sanglant
Un cachet attachant
Des idées débiles
Hyper court

Les moins

Bon ça reste fauché et torché
Du Z, rien du plus

En bref : Remake non officiel d’Evil Dead, Bloody Muscle Body Builder in Hell est un grand moment. C’est fauché, c’est très Z, souvent filmé n’importe comment, mais c’est très généreux, ça regorge d’idées, et finalement, on passe un bon moment d’une heure.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Very bloody
♥ You can’t stop from liking it in a way
♥ Dumb ideas
♥ Super short
⊗ No matter what, it remains a very low budget exploitation flick
⊗ Yes, it’s what we called a « Z » movie
Unofficial remake of Evil Dead, Bloody Muscle Body Builder in Hell is a good time. No budget, very « Z », often filmed in a « weird » way, but it’s very generous, it’s full of ideas, and finally, we have a good time during one hour.

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