JOHN WICK CHAPITRE 2 (John Wick Chapter 2) de Chad Stahelski (2017)

JOHN WICK CHAPITRE 2

Titre Original : John Wick Chapter 2
2017 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h02
Réalisation : Chad Stahelski
Musique : Tyler Bates et Joel J. Richard
Scénario : Derek Kolstad

Avec Keanu Reeves, Common, Laurence Fishburne, Riccardo Scamarcio, Ruby Rose, Lance Reddick, Peter Stormare, Franco Nero, Ian McShane et John Leguizamo

Synopsis : John Wick est de nouveau obligé de sortir de sa retraite anticipée par un ancien associé comptant prendre le contrôle d’une confrérie d’assassins internationaux. Ayant juré de l’aider, John se rend à Rome où il doit affronter certains des tueurs les plus dangereux au monde.

John Wick premier du nom, s’il ne m’avait pas intégralement convaincu, notamment car semblant parfois se prendre un peu trop au sérieux malgré son accumulation de clichés, était plutôt sympathique. Le public lui a adoré, et c’est ainsi que John Wick fut un succès, rapportant entre 2 et 4 fois sa mise de départ, estimée entre 20 et 30 millions. Il était donc quasi inévitable que John Wick ai sa suite, après tout, cela faisait longtemps que Keanu Reeves n’avait pas eu un rôle qui lui collait à la peau. Et c’est le cas trois ans après la sortie du premier film. Chad Stahelski rempile à la mise en scène, Derek Kolstad reste au scénario pour continuer d’étendre l’univers créé, Tyler Bates reste à la musique accompagné de Joel J. Richard, et les quelques acteurs survivants du premier film rempilent également, à savoir bien évidemment Keanu Reeves dans le rôle titre, mais aussi Ian McShane en gérant d’hôtel spécial pour tueurs et John Leguizamo en garagiste. Le bon point, c’est que forcément, vu le succès du premier, John Wick 2 a un budget un poil plus élevé (40 millions, ce qui reste risible dans le genre), qu’il se fait bien plus généreux en action, en idée, étend son univers, multiplie les néons (comment ça ce n’est pas un argument ??), et semble bien moins se prendre au sérieux. Il suffit de voir la scène d’ouverture pour s’en rendre compte, avec Keanu Reeves en pleine course poursuite dans les rues, cash, voiture contre moto, avant de se rendre dans un entrepôt géré par la mafia Russe pour récupérer sa voiture, le tout pendant qu’un gros bonnet, dans son bureau, joué par ce bon vieux Peter Stormare, nous donne un peu de background, que l’on a bien du mal à prendre au sérieux, et que le film lui même ne semble pas prendre au sérieux. Oui, on nous rappelle que mine de rien, tout ça a débuté à cause d’un chien ! Bon, là, c’est la suite, donc c’est différent, et après avoir récupéré sa voiture, non sans avoir avant liquidé une grande partie des mafieux présents et complètement détruit sa voiture durant le processus, John Wick espère vivre quelques journées un peu plus calme, sauf qu’un ancien ami vient à lui, pour lui demander de l’aide, et lui rappeler qu’il a une dette, et une dette, ça se paye.

John Wick 2, dans un premier temps, étend son univers. On en apprend plus sur le fonctionnement de cet autre monde, sur cet hôtel, sur les tueurs, les clans, les contrats, et même sur les dettes et « petits » services entre ces gens de l’ombre. Ça ne vient pas faire de John Wick 2 un film profond, oh loin de là, mais ça donne tout de suite un peu plus d’épaisseur à son univers, et finalement, sans doute, un petit quelque chose en plus, qui vient le différencier des autres films du genre. Car dans les grandes lignes, on ne va pas se mentir, ça n’invente rien. Si John Wick premier du nom était un simple film de vengeance, sauf qu’au lieu de venger sa femme morte, il vengeait le chien (ça me fait toujours bizarre d’écrire ça), ce second opus vient puiser son inspiration dans un film bien connu des amateurs, à savoir The Killer de John Woo. Voyez plutôt. Un tueur qui accepte un dernier contrat, dangereux évidemment, et dont l’employeur va se retourner contre lui pour l’éliminer quoi qu’il arrive. Et avec son univers plus détaillé, ce retournement de situation contre John Wick va faire des étincelles, puisque ce n’est pas un ou deux tueurs après lui, mais l’ensemble des tueurs, puisqu’un contrat est posé sur sa tête, pour la bien petite somme de 7 millions (cher payé pour un contrat, mais cher payé pour mourir aussi). Et si John Wick 2, passé son introduction, met un certain temps avant de démarrer, un bon cinquante minutes quand même, ce qui me faisait très, très peur vu que je n’étais déjà pas fan du premier, il passe alors la seconde et s’en sort sacrément mieux dans sa seconde heure, sans temps mort, qui accumule les idées, de mise en scène, de chorégraphies, de montage, se fait bien violent, et surtout accumule les scènes d’action, souvent réussies, les unes après les autres. Après tout, absolument tous les tueurs sont après John Wick, et il a donc du boulot pour se sortir de toute cette histoire, qui ne peut se terminer que dans le sang.

Autre point fort d’ailleurs comparé au premier opus, le film n’hésite pas à mettre des personnages charismatiques devant John Wick, livrant ainsi quelques scènes marquantes. Common par exemple, qui va traquer Wick lors de plusieurs scènes, et aura droit à un combat franchement bien fichu dans le métro, ou Ruby Rose, dans une scène magnifique visuellement, où tous les murs sont des miroirs. Autant les idées qui sont plus variées et intéressantes que l’équipe qui semble plus à l’aise avec le métrage font de John Wick 2 un métrage un gros cran au dessus du premier. Mieux filmé, plus épique, plus violent, avec plus d’acteurs (Keanu Reeves retrouve d’ailleurs Laurence Fishburne) marquants ayant leurs moments de bravoure. Et puis, on a enfin droit à un meurtre au crayon ! On nous en parlait depuis le premier film, il était temps de voir John Wick se servir de tout ce qui lui passe sous la main pour survivre. Et cette stylisation parfois à l’extrême de la violence est salvatrice, elle donne un côté de B movie au cœur du film, généreux sans se prendre trop au sérieux, réussissant parfois même à rendre crédible les moments les plus improbables du film, où deux tueurs peuvent s’affronter au couteau dans un train, laissant sur le quai des cadavres dans une marre de sang sur un carrelage blanc sans que cela ne vienne déranger personne, où John Wick peut faire un massacre dans un musée en laissant une bonne quarantaine de morts derrière lui sans que la police n’intervienne (on est en plein centre de New York quand même). Bon, il y a bien dans les derniers instants une suspension d’incrédulité sacrément haute pour une scène se déroulant dans un lieu public à New York encore une fois, même si visuellement, cela rend bien. Mais John Wick a trouvé avec ce second opus sa voie, son rythme, sa philosophie en quelque sorte, celle du film d’action qui en met plein la vue, ne recule pas devant la violence des affrontements, qui a son univers bien à lui, essaye d’éviter au maximum le numérique, et ça fait du bien !

Les plus

Keanu Reeves toujours à fond dans son rôle
Mise en scène soignée (et pleine de néons)
Généreux et varié en action
L’univers est plus détaillé que dans le premier

Les moins

Un petit temps avant de vraiment démarrer
Quelques moments un peu gros

En bref : John Wick 2 est clairement supérieur au premier film. Un peu moins sérieux, plus généreux en action, plus vif également, plus varié, mais toujours aussi violent et bien filmé.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Keanu Reeves gives his best
♥ Visually stunning (and there are many neon!)
♥ The action is there, various and well done
♥ The extension of the world created in the first one
⊗ It takes a while before it really starts
⊗ A few moments are a bit too much
John Wick 2 is clearly better than the first film. Less serious, more generous in action, and still well filmed and very violent.

6 réflexions sur « JOHN WICK CHAPITRE 2 (John Wick Chapter 2) de Chad Stahelski (2017) »

  1. Pour ma part, « John Wick: Chapter 2″ est un très bon film d’action offrant de nombreuses scènes d’action magnifiquement orchestrées. Loin d’être un surhomme, le personnage de John Wick, bien qu’en morflant sérieusement durant toute cette nouvelle histoire, est particulièrement redoutable et efficace. Keanu Reeves trouve ici un rôle qui n’a rien à envier à Ethan Hunt ou à John McClane. Le rythme est soutenu et l’intrigue est constante. La photographie est plaisante, offrant des visuels dynamiques comme la séquence dans les catacombes ainsi que la tuerie dans le musée. L’ensemble est un très bon divertissement et une suite plaisante au premier film, la fraîcheur en moins.

    1. La scène du musée, avec ensuite la salle des miroirs, est une des meilleures séquences du film, visuellement, mais aussi au niveau sonore. Gros taf effectué par l’équipe sur ce second opus, qui a cherché clairement à nous en donner pour notre argent en allant beaucoup plus loin que le premier métrage. C’est rarement surprenant, mais ça fait clairement du bien !

      1. D’une manière générale, c’est exactement ce type de film que je souhaite voir sur l’écran. Cela dit, j’ai bien aimé le troisième opus aussi, surtout le long passage avec les chiens…

        1. J’ai beaucoup aimé le trois aussi, même si ironiquement, je trouve qu’il aurait mérité plus de « pauses », c’est quasi non stop dans le 3. Mais d’un autre côté, c’est ce qu’on voulait, et le casting fait tellement plaisir, entre Dacascos, les acteurs de The Raid 2. Juste un élément m’a vraiment dérangé en fait dans le 3, mais je pense qu’on aura l’occasion d’en parler très prochainement ici même ^^

  2. « une bonne quarantaine de morts derrière lui sans que la police n’intervienne (on est en plein centre de New York quand même). Bon, il y a bien dans les derniers instants une suspension d’incrédulité sacrément haute pour une scène se déroulant dans un lieu public à New York encore une fois »

    Pour moi tout ça, ça passe comme une lettre à la poste. Car… les films ne se déroulent pas dans notre monde. C’est un univers parallèle, une uchronie, une dystopie, que sais-je, mais le monde décrit dans JOHN WICK ne correspond pas au nôtre, il est légèrement différent, ce qui rend, tour de force, crédible tout un tas de trucs qui seraient ridicules dans d’autres films. Dans ce sens-là, je trouve l’écriture de cette série vraiment fine et maline – pour des blockbusters d’action j’entends.

    Vive JOHN WICK. J’adore les trois. J’attends le 4 de pied ferme.

    1. Oui je comprend parfaitement ton point de vu, intéressant et qui se tient clairement. Après je chipote, et j’avoue que certains moments me font sourire (le final en plein lieu public), sans pour autant me faire sortir du film. Pour preuve, je n’ai pas hyper adhéré au premier, et quand je me suis enfin motivé pour voir le 2, j’ai vu le 3 dans la foulée 😉 Et le 4, avec le court teaser qui a débarqué et Donnie qui a méga la classe avec un sabre et un flingue, bon forcément, je l’attends ! Il a intérêt à ne pas décevoir, même si au bout d’un moment, il faudra aussi savoir s’arrêter, car ça mettra la barre tellement haute que ce sera dur de faire mieux, et donc de ne pas décevoir par la suite.

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