Star Ocean The Divine Force (2022 – JRPG – Playstation 4)

STAR OCEAN THE DIVINE FORCE

Sortie : 27 Octobre 2022
Genre: JRPG
Studio : Tri-Ace
Éditeur : Square Enix
Joué et testé sur : Playstation 4 Pro
Existe sur : Playstation 4 et 5, Xbox One et Series X, PC

Synopsis : Faites la connaissance de Raymond, qui s’écrase avec son vaisseau sur une planète inconnue et se fait immédiatement attaquer par des autochtones hostiles. Il est secouru par Laeticia, la princesse héritière du royaume d’Aucérius. Ensemble, les deux protagonistes changeront le destin du royaume, et les conséquences de leurs choix se feront sentir dans toutes les galaxies…

Star Ocean est une saga qui a une place bien spéciale dans le milieu des JRPG. Déjà car son premier opus sortait à une époque où le RPG à la Japonaise se préparait à s’exporter bien plus facilement hors du Japon (mais pas encore), et que les jeux misaient à la fois tout sur le côté tour par tour des combats, mais aussi avec l’univers fantaisiste, et que le premier opus brisait déjà ses règles. Il faut dire que les développeurs de chez Tri-Ace venaient de signer, un an avant, le tout premier opus de la saga des Tales of, avant de l’abandonner, et de livrer Star Ocean, depuis disponible sur tous les supports dans une superbe version remasterisée, avec des voix, des dessins et tout ça. Star Ocean donc, c’est souvent le mix entre de la science fiction et de la fantaisie plus classique, mais c’est surtout des combats hyper dynamiques, en temps réel. Mais souvent, quand on parle de l’âge d’or de la saga, celle-ci s’arrête en 2003, avec la sortie du troisième opus sur Playstation 2, Till the End of Time, opus adoré malgré son final décrié. Ce qui viendra après aura au mieux divisé, au pire extrêmement déçu. Il y a eu le quatrième opus, The Last Hope, au départ sur Xbox 360, avant de sortir sur Playstation 3, puis plus récemment en magnifique remaster 4K un peu partout. Un opus souvent décrié, et que j’ai pour ma part adoré, et qui constitue en soit une bonne porte d’entrée pour les non connaisseurs, l’histoire racontée se déroulant, chronologiquement, en premier. Puis vint en 2015 le fameux Integrity and Faithlessness, cinquième opus qui aura déçu un peu tout le monde, sans pour autant être un jeu désagréable. Mais un Star Ocean avec une seule planète à visiter, une intrigue principale que l’on torche entre 15 et 20 heures seulement, et surtout, un choix autant technique que budgétaire qui est une fausse bonne idée. Celle du jeu sans coupe entre les combats, l’exploration et les cinématiques. Oui, l’idée est cool. Mais du coup, avec ses pauvres 3 cinématiques sur tout le jeu, ça manquait de mise en scène, de tension, d’impact.

Tri-Ace n’a pas dû être aidé par un budget et des délais impossibles à tenir de la part de leur éditeur Square Enix. Chose qui se reproduit encore en 2022 puisqu’avec le sixième opus, The Divine Force, on le sait, Tri-Ace a quelques difficultés, et le producteur du jeu (ou son réalisateur, je ne sais plus) aurait clairement dit en interviews qu’ils ont fait au mieux, avec un budget et des délais serrés. The Divine Force pourtant, après le cinquième volet, c’est clairement un gros pas en avant. Déjà, c’est une intrigue beaucoup plus longue, même s’il est vrai qu’elle met un peu de temps avant de vraiment se lancer. C’est un retour à une formule connue et appréciée (le choix des membres actifs, les quêtes annexes, la création d’objets avec le personnage récurent de Welsh, plusieurs planètes, des actions privées, 16 fins de personnages différentes), mais c’est aussi un peu de nouveauté, avec notamment la possibilité de choisir entre deux personnages au début de l’aventure, et quelques petits changements dans le gameplay qui viennent clairement dynamiser la formule. Au commencement donc, nous devons choisir entre jouer Raymond ou Laeticia. Un transporteur allant de planète en planète, ou une princesse dans une planète sous-développée. On aurait pu craindre d’ailleurs que cela ne change pas grand-chose en jeu, surtout que l’on peut changer le personnage jouable et l’intégralité de notre équipe une fois la manette en main, mais pas du tout, puisqu’à de très nombreuses reprises, les personnages vont se séparer, et donc, certaines parties de l’aventure ne seront connues que de certains personnages. De quoi rajouter un peu de replay value, même si l’absence totale de New Game Plus peut décourager (en gros, recommencer intégralement à zéro). Bref, pour ma part, j’aurais choisi Laeticia, histoire de m’imprégner de l’univers de la planète Aster IV, sur laquelle une bonne moitié au moins de l’aventure va se dérouler.

Notre princesse, toujours suivie de son fidèle chevalier, est témoin du crash d’une navette sur sa planète, dans laquelle se trouve Raymond. Ils vont faire équipe, chacun ayant besoin de l’autre pour atteindre ses propres objectifs, avant que l’intrigue ne se complexifie par la suite, et nous emmène enfin hors d’Aster IV pour rejoindre les étoiles. Raymond va devoir explorer la planète, retrouver son équipage perdu, tandis que Laeticia va l’accompagner, l’aider, alors que son royaume est en proie à la guerre contre l’empire, qui est à ses portes. Comme souvent avec Star Ocean, et ce malgré nos personnages venant d’ailleurs, la première partie est très axée fantaisie, avec les royaumes, les rois, les complots, avant que le tout ne prenne véritablement de l’ampleur. Est-ce que c’était bien ? Serais-je objectif sachant qu’il s’agît là de ma saga de JRPG préférée ? On va essayer. The Divine Force a après tout beaucoup d’atouts dans sa poche, mais aussi malheureusement certains défauts que l’on ne peut pas passer sous silence, même si pour certains, nul doute qu’ils seront corrigés rapidement par des patchs, en tout cas je l’espère. En tout cas, malgré des gros défauts, et un début qui se traîne un peu en longueur, avec notamment quelques allers retours qui peuvent faire soupirer, et bien le plaisir de jouer est heureusement bien présent lui. Si comme pour le précédent, l’exploration reste somme toute assez limitée, l’équipe de Tri-Ace a su mettre en avant ce qu’ils maitrisent le mieux, à savoir le gameplay.

Si le style des combats de The Last Hope reste toujours pour moi le meilleur, tout simplement jouissif avec ses esquives à exécuter au bon timing pour renverser carrément le cour d’un combat, The Divine Force lui ajoute le DUMA dans la balance, à savoir un petit robot en forme de sphère que l’on trouve très rapidement, au bout de 30/45 minutes de jeu, et qui lévite autour de nous, nous permettant de léviter, de foncer vers un ennemi, voir au dernier moment de le prendre un revers, et donc, de délivrer des attaques éclairs, des attaques surprises, et de foncer d’un bout à l’autre de la zone de combat avec la simple pression d’une touche. Grisant, jouissif, on en abuse, surtout qu’en plus des compétences des personnages et de leurs coups que l’on débloque via l’expérience, on pourra composer nos propres combo (mettre trois coups par touche, ainsi qu’un coup pour si l’on maintient la touche), mais également se servir de DUMA pour gagner plus de points en esquivant pile au bon moment, ou en utilisant un bouclier pour prendre moins de dégâts. Manette en main, les combats sont funs, intuitifs, et tant mieux, car ils sont nombreux. A vous de créer les meilleurs combos, d’équiper les techniques passives qui conviennent à votre style de jeu, en sachant que chaque coup, chaque technique, tout comme chaque compétence de DUMA pourra évoluer en dépensant des points d’expérience. Les possibilités sont énormes, et il faudra parfois faire des choix. J’aurais par exemple accepté de perdre 100% de ma défense et constitution en échange d’un gain d’expérience de 200%, grâce à une technique passive équipée et montée au niveau 10.

Voilà, le gameplay de The Divine Force, en combat, il fonctionne, il est fun. Le reste du gameplay, comme l’exploration des différentes villes et plaines, elle… fonctionne. L’exploration n’a rien d’exceptionnelle, mais avec la possibilité de léviter et donc de jouer sur la verticalité des lieux, c’est plutôt sympathique. Dommage que le jeu souffre de gros défauts dans son design même. On ne parlera pas des quêtes annexes, souvent des quêtes Fedex sans intérêt, mais qui ont au moins la décence de nous donner beaucoup d’expérience, mais plutôt, au début du jeu, de ces incessants allers et retours entre deux lieux. Un médecin nous envois dans tel village, mais sur place, on nous renvois au point de départ, puis on accepte de nous aider si on va chercher un fameux objet. On pourrait se dire que le jeu nous offre très rapidement les voyages rapides via la carte, et donc que ce n’est pas grave, sauf que monumentale erreur, puisqu’utiliser le voyage rapide équivaut à zapper tous les combats (funs) optionnels, et donc, pas d’expérience, pas de montée de niveaux, et donc grosse raclée contre certains boss qui ne pardonnent pas. Dans ce design-là, Star Ocean est malheureusement resté dans les années 90 et début 2000. Donc du coup, on fait des allers, puis des retours. Heureusement aussi que sans être diablement beau, The Divine Force n’est pas moche non plus, surtout pour un JRPG aujourd’hui de niche. Pas extraordinaire, mais pas honteux. Notons niveau technique qu’outre quelques soucis pas vraiment gênants, certains niveaux, notamment plus « SF » sur la fin, amèneront quelques rares baisses de framerates, et que dans les villes, les PNJ ont la fâcheuse manie d’apparaître au dernier moment devant nous. Pareil pour le gameplay, si tout est bien pensé, qu’on évolue assez vite, le jeu a quelques lacunes, dont une qui sera, on l’espère bien, rapidement corrigée. En effet, quand un personnage quitte notre groupe, et bien, le jeu lui retire les accessoires équipés. Il faudra donc rééquiper les accessoires une fois le personnage de nouveau là. Un détail, mais sur un jeu de plus de 40h, assez chiant.

Et oui, après le cinquième volet ultra court, The Divine Force fait bien les choses, avec une intrigue principale qui demandera, en ligne droite, un bon 30 heures, et bien plus si l’on veut débloquer les autres fins, faire les 55 quêtes annexes, gagner au mini jeu de plateau (très fun bien que trop facile) présent dans le jeu. Avec trois fins obtenues, 50 quêtes annexes de faite, j’aurais pour ma part eu besoin de 55 heures de jeu avant de poser ma manette, et de me demander si j’y replongerais, dans quelques mois, si un new game plus apparaît, afin de connaître la route de Raymond. Bref, c’est très honnête pour un JRPG de 2022, surtout de niche, autant en ligne droite qu’en prenant son temps. Et si il est vrai que le début se traîne en longueur, le jeu a pas mal de bonnes idées en poche, comme par exemple quand, après 17 ou 18 heures de jeu, nos personnages annoncent que la bataille finale est proche, et qu’on commence à craindre une arnaque comme le jeu précédent, avec un contenu SF trèèèèès tardif et pauvre, et un jeu très court, mais non, tout se relance, et la partie SF prendra quasiment autant de temps que la partie fantaisie. Peu importe que vous jouiez Raymond ou Laeticia. Justement, il reste deux points à aborder, notamment en ce qui concerne la musique, et les différents personnages de l’aventure. La musique, ce sera rapidement, le compositeur habituel de la saga est toujours là, et les musiques en exploration sont agréables, et les musiques en combats toujours aussi dynamiques.

Les personnages, et bien Tri-Ace reste dans un sens dans sa zone de confort, tout en améliorant certains aspects de leur formule, et cela fait plaisir. Si on retrouve tous les archétypes de personnages de la saga, avec le héros au grand cœur, la princesse qui veut le bien de son peuple, le chevalier prêt à sacrifier sa vie, les traitres, les magiciens curieux, la fédération pangalactique, les scénaristes savent les mettre en avant, et les rendre attachants, autant en approfondissant leur passé qu’en nous faisant passer du temps avec eux via les événements privés, qui se débloquent dans les villes du jeu, à certains moments précis (et forçant aussi à revenir encore et toujours dans les villes déjà visitées) Mais voilà, l’intrigue et les personnages ne sont pas du tout manichéens, les personnages doutent, les antagonistes ont malgré tout des motivations souvent claires, même si on n’échappe pas à certains clichés. Par contre, Tri-Ace a fait quelques choix bénéfiques, notamment en évitant d’en faire trop. On est habitué, et pour dire la vérité, souvent exaspérés devant quelques moments tragiques mais surjoués et donc tombant à côté de la plaque dans les JRPG. The Divine Force lui, passé son identité visuelle qui n’a pas changé, fait preuve de beaucoup plus de sobriété, et en vrai, cela rend l’aventure et notre attachement envers les personnages encore plus appréciable. Voilà, vous le sentez bien, Star Ocean The Divine Force m’aura séduit, me prenant quasi 60 heures de ma vie sur environ 20 jours, et malgré ses défauts évidents, je n’ai pas de regrets. Il m’a donné ce que j’attendais de lui, à savoir une aventure prenante et dense, longue, des personnages attachants, des combats hyper dynamiques, et une envie d’aller, comme à chaque opus, aller affronter les boss post-game pour me faire maltraiter un coup !

Les plus

Des combats funs et explosifs
L’exploration via DUMA, limitée mais agréable
Des personnages attachants
Les musiques
Une intrigue assez longue
Du contenu annexe (quêtes, le jeu Es-Owa, le donjon post game)
Pas magnifique, mais agréable à l’œil et varié

Les moins

Le début, un peu longuet avec beaucoup d’allers et retours
Les quêtes annexes, clairement des quêtes Fedex
Quelques ralentissements
Les accessoires à rééquiper dés qu’un perso quitte l’équipe

En bref : The Divine Force, c’est un peu le jeu de la dernière chance pour la saga Star Ocean, après un The Last Hope qui a divisé mais a ses fans (moi), et Integrity and Faithlessness beaucoup trop court et limité. Si c’est bancal sur certains aspects, comme la technique, ou les quêtes annexes inutiles, il nous offre encore un système de combat très bien pensé, de nouveaux lieux très agréables à explorer et des personnages attachants. Pas le jeu de l’année, ni le meilleur de la licence, mais un très bon JRPG pour ma part.

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