CONTROL de James Mark (2022)

CONTROL

Titre Original : Control
2022 – Canada
Genre : Suspense
Durée : 1h30
Réalisation : James Mark
Musique : James M. Findlay
Scénario : James Mark et Matthew Nayman

Avec Sara Mitich, George Tchortov, Evie Loiselle et Karen LeBlanc

Synopsis : Une mère enfermée dans une pièce sinistre est chargée par une voix inconnue de relever des défis de plus en plus difficiles si elle veut sauver la vie de sa fille.

Très petite production Canadienne, il faut bien préciser les choses dés le départ. Malgré son pitch sur une femme avec des pouvoirs télékinésiques, une pochette la mettant en avant en mode pas contente et un titre aussi simple que Control, il ne faut pas se faire avoir, Control le film de 2022 n’a absolument rien à voir avec le jeu développé par Remedy, portant le même nom, et mettant en avant une femme avec des pouvoirs télékinésiques. Pourtant j’y ai cru, ou plutôt, j’ai voulu y croire. Mais non. Control, version 2022 en film, c’est une intrigue et un concept que l’on connait à présent bien, voire trop bien. Une femme enfermée dans une pièce unique, a qui l’on demande de faire des actions dans un temps imparti sous peine de punition, la punition étant la mort de sa fille. Mi-parcours, on ajoute une autre personne dans la même pièce pour renouveler un peu le concept et la dynamique, avant un final qui se lâche un peu plus. Oui, encore un huis clos, et avec son concept de pouvoirs, on pense immédiatement à Alive de Kitamura Ryuhei, qui commence déjà à dater (début des années 2000). Mais le huis clos peut donner de bien belles choses, et permettre à une production peu coûteuse de s’en sortir. Est-ce le cas de Control ? Nous allons voir ça… non soyons honnête, si Control n’est pas le pire film de l’année, ni le pire film fait (ou vu), en réponse comme toujours à ses nombreux avis que l’on trouve sur des sites de cinéma généralistes où le public oublie qu’entre bouse et chef d’œuvre, il y a pleins d’autres genres de films (sympas, moyens, bancals, décevants, amusants, nanars), il est un film que l’on oubliera très rapidement néanmoins. Son premier défaut finalement, on le trouve dans son écriture même.

Control n’arrive pas toujours très bien à s’en sortir déjà avec son concept de huis clos. La première demi-heure par exemple suivra toujours la même formule, jusqu’à épuisement et l’arrivée donc d’un second personnage, le mari de notre super héroïne. Donc pendant 30 minutes, madame se réveille dans une pièce, une voix lui indique de faire une action dans un temps limitée, elle s’exécute un peu au dernier moment, un son se fait entendre, madame s’évanouie, on a droit à un flashback sur la plage avec sa fille, madame se réveille, et la formule reprend son petit bonhomme de chemin. Evidemment, les épreuves qu’on lui met sous le nez deviennent de plus en plus complexes (bouger le style, puis le bouger en étant attachée à une chaise, puis avec une vitre la séparant du stylo), mais le réalisateur ne parvient pas vraiment à rendre cette minuscule évolution passionnante, à la place, c’est la lassitude qui débarque, assez rapidement. Ce qui est dommage tout de même il faut l’avouer, de voir la lassitude pointer le bout de son nez dans la toute première partie du métrage. Visuellement, il n’y a pas grand-chose à en dire, le film ne se déroulant majoritairement que dans cette pièce aux couleurs changeantes, mais pièce minuscule, sans accessoires si ce n’est une chaise et une table, et le temps de quelques flashbacks donc, sur une plage. L’arrivée du mari donc vient redynamiser tout ça, ou plutôt enfin le dynamiser, avec des échanges verbaux et un manque de confiance évident entre les deux personnages.

Mais multiplier les personnages ne rend pas véritablement le film passionnant. En réalité, ce qui sauve un minimum le métrage, c’est sa toute dernière partie, très classique dans ce qu’elle veut entreprendre (madame se sert de ses pouvoirs pour tenter de s’enfuir en tuant tout le monde). Un long final qui se lâche, et qui me fait penser que le final que l’on aurait dû avoir pour le remake de Firestarter (qui avait donc un final avec 2 soldats et pouf fin), il est dans Control, avec plusieurs pièces, pas mal de soldats, une madame vraiment très énervée qui n’hésite pas une seconde à tuer, à briser des os. Dommage que tout cela s’achève par un petit twist qui m’aura fait tiquer sur certains éléments, qui mettent à mal pour moi la cohérence globale du film, notamment vis-à-vis du personnage du mari. Est-ce que je cherche trop loin ? Sans doute oui. Control restera donc bancal du début à la fin, pas non plus une catastrophe, puisqu’on pourra souligner les bons acteurs, une photographie propre (et oui, il y a des néons), mais rien de véritablement passionnant ou sortant du lot sur toute la durée, pour un film moyen, mais qui aurait pu être meilleur juste avant quelques petits changements dans son écriture, pour accrocher le spectateur.

Les plus

Le carnage final
Les acteurs, pas mauvais

Les moins

Ultra répétitif
Un twist qui coince un peu
Tout ça pour ça ?

En bref : Control est un nouveau huis clos un peu fauché, qui se traine en longueur, la faute à une narration hyper répétitive la majeure partie du temps. Reste quelques moments violents sur la fin qui font plaisir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The final part, better than Firestarter
♥ The actors are not bad
⊗ Very repetitive, always the same thing
⊗ The final twist is kinda weird
⊗ All that for… that?
Control is another low budget taking place in one room, with not much money, far too long, because of its repetitive narration most of the time. There are still a few violent moments at the end, pleasing!

3 réflexions sur « CONTROL de James Mark (2022) »

  1. N’ayant pas les mêmes références, j’ai pensé d’abord au film sur Ian Curtis d’Anton Corbijn. Et puis en lisant le début, avec cette histoire de fille retenue avec des pouvoir télékinésiques, je me suis souvenu de « Furie » de De Palma. Au final, pas grand chose avoir avec aucun des deux. Un film minimal qui rappelle les essais du genre huis-clos (THS 1138, Oxygène, Buried, Cube, le Trou, j’en passe…) mais faut avoir beaucoup de talent pour maintenir l’attention avec une telle formule.

    1. Oui évidemment, je n’ai cité que Control le jeu car, ben, le titre, la pochette et les pouvoirs, et Alive de Kitamura qui a le même pitch et qui lui aussi enferme deux personnages avec des pouvoirs pour des tests, mais l’essai du huis clos, on en a des tas, et normalement j’aime assez ça, ça force un peu le réalisateur a tenter des choses (quitte à échouer parfois), ça force aussi la narration à se renouveler. Mais là le film échoue clairement sur ce point. Déjà Oxygène avait parfois du mal (son scénario, pas la mise en scène de Aja que j’ai trouvé très bonne).

      Au moins, je vous épargne 1h30 si un jour vous tombez dessus !

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