CREATURE (The Titan Find) de William Malone (1985)

CREATURE

Titre Original : The Titan Find
1985 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h40
Réalisation : William Malone
Musique : Thomas Chase et Steve Rucker
Scénario : William Malone et Alan Reed

Avec Stan Ivar, Wendy Schaal, Lyman Ward, Robert Jaffe, Diane Salinger, Annette McCarthy, Marie Laurin, Klaus Kinski et John Stinson

Synopsis : Deux missions sont envoyées sur Titan pour recueillir les restes de créatures vieilles de près de deux siècles. Elles ne savent pas qu’elles seront accueillies par un monstre invincible.

Creature, voilà le genre de petites bobines B à tendance Z aujourd’hui oubliée de beaucoup, et que l’on trouve en DVD dans les bacs à 1 euros un peu partout, le tout dans une édition Mad Movies avec une accroche sur la jaquette assez hilarante, jugez vous-même : D’abord Il vous tue. Ensuite, la terreur commence. Voilà, tout est dit. Mais aussi maladroit ou fauché soit-il, il y a beaucoup de choses sur la création de Créature, aussi connu sous le nom de The Titan Find, son titre de production, et surtout, le titre avec lequel j’aurais vu le film pour sa ressortie en version non censurée de 1h40 (contre 1h37) et au format original respecté (2.35) supervisée par son réalisateur lui-même, William Malone. Pas un des meilleurs dans le genre, nous sommes d’accord. Mais voilà, la création du film s’avère passionnante, et peut expliquer quelque peu le résultat bien bancal à l’écran. William Malone donc, il n’avait à l’époque signé qu’un seul long métrage en 1980, Scared to Death, pour lequel il s’était également occupé de faire le design du monstre de son film. Avant cela, on ne l’avait retrouvé qu’en arrière plan sur des productions Corman, côté technique donc, sur Hollywood Boulevard, coréalisé par Joe Dante. Bon, ou Planet of Dinosaurs en 1977, mais passons. Chez Corman, ce qui est bien (était), c’est que l’on apprend (apprenait) à tourner vite, avec peu, on se démerde pour avoir un film terminé dans les délais. Et ça tombe bien, puisque dans le cas de Créature, The Titan Find donc, William Malone est approché par un producteur débutant qui lui propose de faire un nouveau film, si celui-ci copie Alien. Oui voilà, ce point là, il est présent dés le début. Malone lui sort un synopsis de deux pages, l’aventure se lance, et voilà. Un budget ridicule vu les ambitions du projet (350 000 dollars), un casting d’incapable auquel on ajoute pour une semaine de tournage seulement un Klaus Kinski réputé ingérable sur lequel William Malone devra crier après quelques jours pour rétablir l’ambiance, une créature, d’où le titre, qui a été confiée à un débutant des effets spéciaux, un certain Michael McCracken, qui n’aura pas eu une grande carrière mais aura néanmoins bossé sur Peur Bleue (d’après Stephen King, pas de requins ici) ou Leviathan.

Bon, avec tout ça, on comprend immédiatement que The Titan Find ne part pas avec les meilleurs avantages du monde pour être un film de science fiction inoubliable. Oubliez son histoire, c’est du Alien et ça a été conçu comme tel, même si on y ajoute un élément bien de son époque, à savoir la lutte entre deux sociétés, forcément, une américaine et une communiste située en Allemagne (voilà, c’est encore la guerre froide, et dans le futur, ça continue). Et dès la première scène, on comprend plusieurs choses. D’une que le budget était vraiment très bas pour un tel film. Faire un film, et un bon, pour 350 000 dollars, c’est tout à fait possible, Carpenter l’a fait bien avant, mais faire un bon film avec un monstre géant, une planète inconnue, des vaisseaux, des couloirs sombres, du gore, pleins de costumes pour une telle somme, c’est dérisoire. Doit-on rappeler que si le film copie Alien, comme beaucoup de petits films de SF de l’époque, Alien lui avait un budget de 11 millions malgré tout pour soigner son design, son ambiance, et être le film culte qu’il est devenu. Alors oui ici, les décors extérieurs sonnent faux, ça sonne comme un studio avec des murs peints en noir derrière, des rochers en mousse placés ci et là et une photographie volontairement sombre pour espérer cacher la misère. En intérieur c’est pareil, et ça se remarque surtout à la fin, lorsque nos survivants sont dans le vaisseau Allemand et traqueront la créature, puisqu’ils passeront encore et toujours dans le même couloir, avec le même virage, et la même lumière rouge d’alarme au même endroit. On peut aussi parler de la créature, pas crédible un seul instant dés qu’elle est filmée en plan large tant son animation semble inexistante, mais comme toujours, déjà plus crédible dans les plans rapprochés. Mais dés le début, on sent aussi que William Malone veut bien faire les choses. Pas de caméra à l’épaule, pas de caméra qui tremble, pas de montage ultra cut pour camoufler la misère, non, lui il a son film, et il veut le faire comme il l’entend, même s’il n’en a pas les moyens.

Sa mise en scène est donc volontairement posée, il privilégie les plans larges, les plans lents, les plans longs. Ça c’est tout à son honneur, on sent qu’il recherche souvent le bon plan pour donner un bon résultat, ou une bonne ambiance à une scène. Dommage que tout cela soit gâché par la quasi intégralité du casting, totalement à côté de la plaque, qui parfois en fait des tonnes pour rien, parfois n’en fait pas assez au contraire, ou semble parfois attendre sagement dans un coin que ce soit à lui (ou elle) de parler. Seule lumière dans ce tunnel de médiocrité au casting, et bien oui, Klaus Kinski, qui en fait des tonnes, semble s’éclater, fait la grimace, et finira même en zombie contrôlé par l’alien. Il vole la vedette à tout le monde dés qu’il apparaît, ce qui en soit n’est pas bien dur, mais il prouve que même dans un petit projet comme celui-ci, il peut encore marquer les esprits. En tout cas, dans le sous genre qu’est la copie d’Alien, The Titan Find est loin d’être le pire. Si tout le monde n’est pas compétent dans l’équipe et que le budget est bien trop bas, on note malgré tout une envie de bien faire, un réalisateur qui y croit, une photographie parfois trop sombre mais qui parfois parvient à être juste et jolie, et même, et cela vous intéressera bien plus : de la nudité totalement gratuite dans une scène et du gore pour les morts, gore d’ailleurs plutôt bien fichu, avec un headshot parmi les meilleurs que j’ai vu ces derniers temps, rien que ça. Du coup oui, il est difficile de totalement détester ce film. Maladroit parfois, fauché à d’autres, clairement mal joué la plupart du temps, avec un monstre pas crédible dans les plans larges, il bénéficie pourtant d’un rythme soutenu, d’une ambiance qui parfois fonctionne, de Klaus Kinski et son sourire dévastateur, d’une touche de gore bienvenue et d’un réalisateur qui y croit en dépit de tout. Et en soit, ça c’est déjà rare dans ce sous genre.

Les plus

Le réalisateur y croit
Du gore bien fichu
Klaus Kinski
Rythmé et pas ennuyeux au final

Les moins

Le reste du casting à la ramasse
Le monstre, partiellement raté
Bien fauché, ça se voit

En bref : Loin d’être inoubliable, loin d’être le haut du panier, pour beaucoup, Créature (The Titan Find) sera même un nanar. Il faut dire que les acteurs sont à la ramasse, que les personnages sont un peu cons, que c’est bien fauché. Mais il y a une envie de bien faire derrière, quelques bons moments, c’est assez rythmé, parfois on rigole, puis on a un moment gore réussis. Dans le genre, ça se regarde.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The director believes in his movie
♥ Some good gory effects
♥ Klaus Kinski
♥ Well paced and never boring
⊗ The rest of the cast
⊗ The monster, ridiculous on wide shots
⊗ Cheap movies, and it shows at times
Far from being an hidden gem, far from being a classic monster movie, for some, The Titan Find is even a so bad it’s good flick. Actors are often bad, characters are dumb, and the money is low. But there are also a few good moments, a motivated director behind the camera, it’s well paced, and often, it’s fun. Watchable!

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