KITE (A カイト) de Umetsu Yasuomi (1998)

KITE

Titre Original : A カイト
1998 – Japon
Genre : Animation
Durée : 1h02 (version non censurée), 45 minutes (version censurée)
Réalisation : Umetsu Yasuomi
Musique : An Fû
Scénario : Umetsu Yasuomi

Avec les voix de Naruse Kotomi, Oyamada Shingo, Shibusawa Gorô, Matoba Tatsuo, Aida Hiroshi, Yamaguchi Michiko et Hiramatsu Takayuki

Synopsis : Sawa est une enfant quand ses parents se faire assassiner. Le commissaire Akai la prend sous son aile, pour abuser d’elle sexuellement, mais aussi pour la former à devenir une tueuse professionnelle, en lui promettant un jour de retrouver la trace des tueurs de ses parents.

Kite, si c’est totalement méconnu pour le grand public, c’est néanmoins culte. Méconnu oui, car forcément, quand on sait un peu le contenu de ce film d’animation, son histoire, et la manière frontale de représenter son contenu, pas étonnant que le grand public n’est pas forcément prêt, mais avec les années, Kite a eu droit à son petit statut de film culte, son cercle de fans, et même, de manière très surprenante donc, une adaptation en film live, avec Samuel L. Jackson. Ce qui paraît, il faut bien l’avouer, très étrange, car si Kite est connu pour certains, c’est pour sa représentation glauque et frontale d’une violence radicale et sommaire, mais aussi sa représentation tout aussi frontale de thèmes sexuels comme des viols, l’abus de mineur et j’en passe. On s’en doute, et on le sait depuis, le film Kite est déjà oublié de tous, en plus de livrer du coup un contenu beaucoup plus clean au niveau de la violence, et surtout, expurgé de toute sexualité. Du coup, pourquoi avoir décidé d’adapter Kite si c’est pour retirer ses principaux arguments et en livrer une version presque made in Besson dans son déroulement ? Le mystère restera entier. Kite, le film d’animation en tout cas, a eu une vie compliquée, puisqu’il existe en trois versions différentes, et a donc eu droit à trois sorties aux Etats Unis, et deux au Japon. Une version très courte, expurgée de sa violence et de toutes scènes de sexe, pour une durée de 45 minutes, puis une version Director’s Cut d’une heure réintégrant tout ça, et enfin une version intégrale de quelques minutes de plus. Vu ses sujets et ses images, il n’est pas étonnant de savoir non plus que le film a tout simplement été bannis dans certains pays, notamment la Chine, l’Inde, la Russie, la Norvège et Israël.

Et pour une fois, vu son univers, je ne leur en veux pas, même si purement interdire une œuvre est malgré tout un peu abusif à mon sens. Une simple interdiction aux moins de 18 ans (ce qui est déjà le cas) est tout à fait suffisant pour limiter la distribution du titre, et puis bon, nous parlons malgré tout d’animation Japonaise, en 1998, pas du dernier blockbuster en date que le monde entier voudra voir. Passons. Kite dans son propos en tout cas, c’est une intrigue tout ce qu’il y a de plus classique. Sawa est une tueuse, on lui donne des contrats, elle s’exécute. Ses commanditaires, il y a dans le lot l’inspecteur Akai, qui couvre donc les traces de sa protégée une fois sur les scènes de crime. Evidemment, ça ne s’arrête pas là, même si le propos du film reste simple, et après tout, il ne dure qu’une heure. Sawa a perdue ses parents très jeune, et a été recueillie par Akai, qui en profite déjà pour abuser sexuellement d’elle (oui, rien ne nous sera épargné dans le métrage, âmes sensibles s’abstenir), et la force très jeune à devenir une tueuse. Sawa accepte donc les contrats, son arme tirant des balles qui explosent quelques secondes après l’impact et son monde va quelque peu changer après sa rencontre avec Oburo, avec qui elle effectue un contrat. Un jeune tueur, comme elle, manipulé par Akai et son acolyte, avec qui elle va peu à peu se lier d’amitié, voir plus. Kite ne fait donc pas dans la dentelle, son univers est sombre, la plupart des personnages sont des pourris, des tueurs, des pédophiles… Il y a très peu d’humanité dans le métrage, très peu de sentiments, mais plutôt juste de la haine, de la manipulation, du désespoir, de la première scène avec ce meurtre dans un ascenseur jusqu’à sa scène finale, sans espoir également.

C’est sombre, c’est crade, c’est lugubre, les rues sont mal famées, les enfants sont des tueurs, les adultes ne valent pas mieux, et le métrage ne rate jamais une occasion de surenchérir dans la violence graphique ou dans le sexe tout aussi graphique. Ça n’a beau n’être que de l’animation, certaines scènes restent assez dures à encaisser d’ailleurs. Tandis que les contrats effectués par Sawa, gore au possible, vont parfois tellement dans la surenchère qu’ils en deviendraient presque fun, comme ce contrat dans les toilettes qui finit dans un bain de sang, avec membres explosés et chutes mortelles improbables. Le plus étonnant étant que malgré son contenu, Kite est un film d’animation très correctement emballé, et pour son époque, très correctement animé. Seules finalement les scènes sexuelles les plus chocs semblent moins bien animées, comme si elles étaient faites par une seconde équipe. Et finalement surtout, au milieu de ce bain de sang et de foutre, on retiendra Sawa, ses yeux rouge sang, son charisme, son mutisme par moment, et son parcours résolument tragique, ainsi que sa relation beaucoup plus douce avec Oburo. De plus, avec sa courte durée, autant en version courte que non censurée, Kite va vite, très vite, et prouve également que parfois, l’on n’a pas besoin de plus ou d’étirer un concept pour être efficace. A réserver clairement à un public mature et bien accroché, mais du coup, contenant tout ce qui manquait à son adaptation live et en fait également une œuvre unique.

Les plus

Un univers sombre et dépravé
Ne recule devant rien
Les contrats, archis violents

Les moins

Alors oui, parfois, ça va trop loin
Clairement pour un public mature

En bref : Kite, c’est culte, c’est violent, gore, immoral, sexuel, et du coup, clairement pas pour tout le monde. Il est facile d’être choqué par son contenu, par ses images où ne naviguent que des tueurs, des violeurs, des raclures. Sawa reste pourtant un personnage intéressant et l’aventure est courte et bien rythmée. Il faut juste supporter ces gros excès.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A dark and depraved world
♥ The film doesn’t stop at anything
♥ The contracts, violent and bloody (gory)
⊗ But sometimes, it probably goes too far
⊗ Clearly for a very mature audience
Kite is cult, violent, gory, immoral, sexual and clearly not for everyone. It’s easy to be shocked by its content, by the imagery with all those killers, rapists and scumbags. Sawa remains an interesting character and the adventure is short and well made. You just have to survive its excess.

2 réflexions sur « KITE (A カイト) de Umetsu Yasuomi (1998) »

  1. Wow, ça en met plein la tronche. Encore un anime qui voulait montrer que tout ce qui est dessiné n’est pas à mettre devant tous les yeux.
    Je ne connaissais pas. Son côté sulfureux la rendu culte certainement.

    1. La fin des années 90 mettaient le paquet dans des films d’animation clairement matures, avec ça, ou encore bien que plus soft, PERFECT BLUE. Les deux sont cultes aujourd’hui. KITE n’est pas inintéressant en tout cas passé ses excès, et sa courte durée en plus en fait une vision « facile ». L’opposé de son adaptation cinéma live avec Samuel L. Jackson (donc forcément, il ne viole plus, c’est Sam quoi). Une adaptation que les Américains avaient voulu faire pendant bien 10 ans…

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