UNE NUIT EN ENFER 2 : LE PRIX DU SANG (From Dusk Till Dawn 2: Texas Blood Money) de Scott Spiegel (1999)

UNE NUIT EN ENFER 2 : LE PRIX DU SANG

Titre Original : From Dusk Till Dawn 2: Texas Blood Money
1999 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h28
Réalisation : Scott Spiegel
Musique : Joseph Stanley Williams
Scénario : Scott Spiegel et Duane Whitaker

Avec Robert Patrick, Bo Hopkins, Duane Whitaker, Muse Watson, Brett Harrelson, Raymond Cruz, Danny Trejo, James Parks, Maria Checa, Tiffani Thiessen et Bruce Campbell

Synopsis : Une ancienne bande de braqueurs se reforme après plusieurs années pour braquer la banque de la frontière Sud des États-Unis. Mais ils vont rencontrer des vampires assoiffés de sang qui vont contrarier leur plan…

Il n’est jamais facile de faire la suite d’un film réputé culte, surtout quand celui-ci a prit tout le monde par surprise lors de sa sortie en 1996, et reposant énormément sur un twist arrivant mi-parcours que personne n’avait vu venir. Surtout quand, pour faire cette suite, on passe par la case DTV, et que le budget est clairement revu à la baisse. Oui, souvent, quand on fait une suite à direction des salles de cinéma, on augmente le budget, mais quand on fait une suite pour les rayons dvd, on le baisse. Une Nuit en Enfer 2 avait donc du pain sur la planche, et partait de toute façon perdant avant même qu’il ne sorte. Ça n’a d’ailleurs pas raté, puisqu’un rapide tour sur la toile permet de voir qu’autant Une Nuit en Enfer 2 que sa suite sortie la même année, le bien nommé Une Nuit en Enfer 3 ne sont pas, mais alors, pas du tout aimées du public. Parfois pour de bonnes raisons, parfois pour des raisons plus discutables, car s’il est indéniable qu’on ne peut qu’être déçu en passant d’Une Nuit en Enfer à sa suite, il faut aussi savoir comparer ce qui est comparable. Scott Spiegel n’a pas l’énergie d’un Robert Rodriguez à la mise en scène, même s’il n’est aujourd’hui qu’une parodie de lui-même, ni la plume de Quentin Tarantino. Robert Patrick, malgré toute la sympathie que l’on peut avoir pour l’acteur, n’a pas le charisme d’un George Clooney. Et surtout, un film pensé comme un film de cinéma avec un casting de premier ordre (Clooney, Tarantino, Keitel, Lewis) et un budget confortable de 19 millions ne doit pas être comparé avec un film constitué d’un casting de seconds couteaux avec un budget estimé à 5 millions de dollars. Surtout quand on sait que de base, Une Nuit en Enfer, c’était un traitement de Robert Kurtzman, ami de Tarantino, et qui s’est occupé sans doute pour un coût réduit des effets spéciaux, vu son affection pour le projet. Voilà voilà. Bon, il serait temps maintenant de parler de cette suite maudite et détestée. En commençant par l’inévitable : je n’ai pas détesté cette suite.

Alors forcément, elle ne peut être jugée comme le premier, ça, je l’ai déjà dit. Forcément, c’est du niveau d’un téléfilm, mais hey, c’est un téléfilm, un DTV fait pour être rentable sur le court terme, à la location, lors de diffusions tv. Peut-être d’ailleurs l’un des premiers DTV signés Dimension, bien avant des Feast 2 et 3, Pulse 2 et 3, et même un an avant Hellraiser Inferno. Mais Une Nuit en Enfer 2 a malgré tout quelques atouts. Quelques têtes connues de l’amateur de séries B déjà, et ce dés la scène d’ouverture. Non, le plus grand reproche que l’on pourrait faire de manière logique au film, c’est ironiquement également sa première qualité, c’est de ne pas faire de copier coller du film de Rodriguez, de tenter autre chose, tout en conservant, dans le fond, ce qui fait du film ce qu’il était, à savoir, du soleil, le Mexique, des vampires, du gore, le Titty Twister et des braqueurs. Peu importe l’ordre, voilà la formule que l’on a confié à Scott Spiegel, artisan quelque peu maudit du genre puisqu’il sera toujours resté dans l’ombre. Pote de Sam Raimi, il sera par exemple scénariste sur Evil Dead 2, mais personne ne se souvient du film pour son scénario. Puis il réalisera le slasher Intruder, où Bruce Campbell fera un petit coucou, mais le film semble aujourd’hui oublié de tous. Il écriera La Relève pour Eastwood, mais le métrage est considéré comme mineur dans sa carrière. Puis dans les années 2000, c’est un peu le drame, Spiegel étant surtout producteur aux côtés d’Eli Roth sur Hostel et sa suite, sur 2001 Maniacs, et venant faire coucou chez Sam Raimi pour des caméos dans Spider-Man 2 et Jusqu’en Enfer. Sa dernière mise en scène, c’était le mauvais Hostel 3, c’est dire. Ici, il réalise, et signe en parti le scénario. Scénario mettant en avant un groupe de braqueurs, sur un gros coup à la frontière Mexicaine, sauf que leur chef, fraichement évadé de prison, va croiser sur sa route un vampire, puis un Danny Trejo là clairement pour faire le lien avec le premier film (et même s’il est mort dans ledit film), qui va le mordre. Le nombre de vampires va augmenter dans le groupe de braqueurs, qui va garder le cap néanmoins. Polar vampirique donc, avec tous les clichés que cela comporte, avec motel miteux, sexe gratuit, violence gratuite, et Scott Spiegel oblige, sa marque de fabrique depuis Intruder, une mise en scène qui cherche toujours des angles de caméra inhabituels.

À sa sortie d’ailleurs, j’avais été étonné par la mise en scène, pas excellente, mais avec tous ces angles, se plaçant parfois dans la bouche des personnages pour faire apparaître les canines, dans des petits orifices, ou fixée sur un coffre de banque et tournant à 360 degrés sur elle-même lorsque celui-ci doit être ouvert. Aujourd’hui, je serais moins clément sur ses effets de style, tant Scott Spiegel en abuse tout le long. D’ailleurs, c’est simple, si l’on met de côté ses préjugés, la première longue partie du métrage, avant le fameux braquage, ne fonctionne pas trop mal. C’est cliché, les dialogues sont tous juste fonctionnels, la mise en scène pas immonde (mais pas franchement bonne non plus), mais on passe un bon moment, avec des caméos amusants (Bruce Campbell dans la scène d’ouverture), de magnifiques jeunes femmes nues, quelques plans gores fait sur le plateau, un Robert Patrick qui a la classe (le seul ?), et même une bande son blindée de guitares électriques. Oui, ce n’est pas du grand cinéma, mais ce n’est pas si mal, surtout que ça ne se prend pas vraiment au sérieux, du coup certains moments peuvent amuser. C’est foutraque, jamais subtil, ça sent bon le Z. Puis malheureusement arrive la dernière partie, là où le réalisateur tente forcément d’en faire trop, alors qu’il n’en a ni les moyens, ni le talent, avec police, braquage, fusillades, explosions. Ça vire encore plus au n’importe quoi, avec des vampires apeurés par des croix peintes sur des ambulances, des effets gores toujours réussis mais qui se mélangent très mal avec des CGI clairement ratés faute de temps et de moyens adéquats, et puis surtout, ça veut en mettre plein la vue, mais rien ne se dégage de ses quelques scènes musclées. Ça fusille, ça explose, ça meurt, ça saigne, mais ouais, on ne se sent pas concerné, surtout que le scénario, bien bis jusque là, tend encore plus vers le Z, avec des hasards qui débarquent comme de par hasard (oh tiens, le jour se lève, tuons les vampires, ah mais non pas de bol, éclipse solaire juste à ce moment là). Dans le fond, je ne vais pas mentir, je comprends parfaitement cette haine envers le film. Une suite foutraque, Z, fauchée, n’ayant ni l’énergie ni la bonne humeur du film original. Mais j’ai une certaine affection pour le film, pour le courage qu’il a sans doute fallut pour oser mettre sur pellicule une suite, pour le fait d’avoir tenté de s’éloigner le plus possible du premier métrage, quitte à bien décevoir.

Les plus

Robert Patrick, charismatique
Quelques petits caméos (Campbell, Trejo)
Des angles de caméra inhabituels
Première partie foutraque mais plaisante

Les moins

Les effets de style, usant à la longue
Le long final totalement foiré
Les CGI, foirés aussi
Oui, ce n’est qu’un DTV fauché

En bref : Une Nuit en Enfer 2, on le sait, c’est beaucoup moins bien que le premier. DTV fauché tourné rapidement avec une équipe de seconds couteaux, tout n’est pas pour autant à jeter. C’est du Z tendance nanar qui s’assume, et tente des choses, quitte oui, à se planter souvent.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Robert Patrick, so much charisma
♥ A few famous faces (Campbell, Trejo)
♥ Some unusual camera angles
♥ The first part is actually nice
⊗ Too many unusual angles
⊗ The last part is terribly bad
⊗ The CGI are bad too
⊗ Yes, it’s just a low cost straight to video
From Dusk Till Dawn 2, we all know it, it’s not as good as the first, far from it. Straight to video with a low budget shot quickly, not everything is garbage. It’s clearly Z, but it tries a few things.

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