TIGER ON THE BEAT (老虎出更) de Lau Kar-Leung (1988)

TIGER ON THE BEAT

Titre Original : 老虎出更
1988 – Hong Kong
Genre : Buddy Movie
Durée : 1h30
Réalisation : Lau Kar-Leung
Musique : Teddy Robin Kwan
Scénario : Chang Twok-Tse

Avec Chow Yun-Fat, Conan Lee, Nina Li Chi, Shirley Ng, James Wong Jim, Ti Lung, Gordon Liu, Norman Tsui, Phillip Ko Fei et Shing Fui-On

Synopsis : Francis Li, un policier plus concerné par les filles que par le crime, se voit adjoindre un coéquipier survolté, répondant au nom de Michael Tso, avec qui le courant passe assez mal. Bon gré mal gré, le duo va se retrouver sur une affaire de meurtre liée à un important trafic de drogues et c’est là que les vrais ennuis commencent…

Tiger on the Beat, il m’aura demandé des années avant que je ne me motive à le voir. Pourtant oui, je la connaissais sa fameuse scène à la tronçonneuse, qui a fait la renommée du film. Evidemment, le casting est en or, autant dans les premiers rôles que dans les seconds. Oui, en sortant un buddy movie en 1988 avec deux flics que tout oppose, on se doute que Hong Kong a voulu faire son Arme Fatale. Mais malgré tout, Tiger on the Beat, au-delà de la scène déjà mentionnée, n’a pas non plus marqué les esprits, et du coup, forcément, mon envie de le voir a été reléguée au second, voir troisième plan. Mais voilà, à un moment ou à un autre, il faut finalement se lancer. Et Tiger on the Beat, si l’on peut aisément dire que par certains aspects, surtout vu l’équipe devant et derrière la caméra, c’est une déception, il faut aussi avouer qu’il est difficile de bouder notre plaisir face à un film à la fois léger et blindé de gags, et une action parfois férocement violente et marquante… En même temps, on a bien là dans un sens une des spécialités du cinéma de Hong Kong, le mélange de genres et de tonalités. Tiger on the Beat donc, c’est un buddy movie. D’un côté nous avons Francis Li, joué par nul autre que Chow Yun-Fat, que l’on retrouvait de toute façon à l’époque dans un polar sur deux depuis Le Syndicat du Crime en 1986. Dragueur, incapable de se caser, se pissant littéralement dessus lors des premières scènes lorsqu’on le menace avec une arme à feu… pour autant, il est sergent dans la police. Et on lui met un coéquipier dans les pattes, Michael, flic de base, avec un grand sens de la justice, qui n’hésite pas à prendre les devants et à lever la jambe, et à mettre sa vie en danger pour faire sa mission, combattre le crime !

Une équipe que tout oppose, check. De l’humour potache très présent, check. Un Chow Yun-Fat qui en fait souvent des caisses (sans pour autant atteindre le niveau de cabotinage des Associés de John Woo), check. Il ne reste plus qu’à mettre dans leurs pattes l’histoire d’un trafic de drogue suite au meurtre d’un Philippin, une jolie jeune femme en la présence de Nina Li Chi qu’il faudra draguer, mais aussi de laquelle il faudra obtenir des informations, et si possible, tabasser gratuitement dans une scène, et tout un tas de seconds rôles que l’on reconnaîtrait à 300km afin d’assurer un quota d’action qui envoie du lourd à intervalle régulier. On se retrouve donc, outre le casting principal, avec Ti Lung pour une rapide scène de baston dans un bar, Gordon Liu en homme de main qui se fera plaisir lors du final, mais aussi Phillip Ko Fei et Shing Fui-On, deux têtes les plus identifiables du cinéma HK de la seconde moitié des années 80 dés qu’il faut jouer les bad guys ! Il n’y a plus qu’à ajouter derrière la caméra un réalisateur qui sait ce qu’il fait et a une réputation, en plus de devoir bien rebondir depuis les changements de mode à Hong Kong, et nous voilà avec Lau Kar-Leung (ou Liu Chia-Liang, au choix), réalisateur culte qui, il faut bien l’avouer néanmoins, aura eu beaucoup de mal, notamment à partir de ce film ironiquement, a convaincre. Car si Tiger on the Beat est un bien sympathique divertissement, il enchaînera avec les mauvais Aces Go Places V (Mad Mission 5) et Tiger on the Beat 2, avant de faire l’énorme Drunken Master 2 (malgré les tensions avec Jackie Chan), pour enchaîner sur un de ces métrages les plus catastrophiques, Drunken Master 3. Mais pour Tiger on the Beat, il y croit. Et tant mieux. Car si le scénario n’est pas d’une grande subtilité, que certains gags tombent à l’eau ou tentent d’en faire trop, et que l’on a droit à un passage à tabac aussi gratuit qu’étrange narrativement (car Chow Yun-Fat qui tabasse Nina Li Chi, pourquoi pas, mais si c’est pour les voir tous doux l’instant d’après…), Tiger on the Beat, niveau action, fusillades, combats et cascades, ça le fait clairement.

Si comme d’habitude, l’ensemble commence doucement, avec des petites scènes qui viennent à intervalle régulier nous rassurer sur le métrage, avec quelques cascades de la part de Conan Lee, une rapide poursuite à pieds dans la rue et j’en passe, et bien lorsque le film décide de passer la seconde pour sa dernière demi-heure, plus rien ne l’arrête, et l’heure n’est clairement plus aux blagues, qui désertent le métrage et devient alors un polar sombre comme on les aime, avec des innocents qui sont abattus froidement à bout portant (bien que cette scène soit d’un prévisible), du flinguage de figurants par paquets de dix, Chow Yun-Fat avec son fusil à pompe comme sur la pochette du métrage, et donc, le fameux combat entre Conan Lee et Gordon Liu, tous les deux armés d’une tronçonneuse. Le plus fou, c’est qu’alors que le film alternait tout du long la comédie et le polar, il se lâche pour son final, enchaînant durant quasiment vingt bonnes minutes les fusillades, les duels, les mises à mort, sans jamais s’arrêter. Tout cela nous donnerait presque l’impression de voir un film deux en un au final. Est-ce au final ce qui l’empêche de marquer si durablement le spectateur qui ne retiendra que son final et oubliera probablement tout le reste ? Sans doute oui, car aucun doute, ses acrobaties, cascades folles, combats d’anthologies, ils marquent. Ses gags, sa bonne humeur, le numéro de Chow Yun-Fat, même si souvent c’est très plaisant, on l’oubliera.

Les plus

Le très long final
Le casting, autant principal que secondaire
Le ton parfois léger du film

Les moins

Certains gags ratés
Plaisant, mais malgré tout souvent peu marquant

En bref : Tiger on the Beat, c’est un buddy movie où Chow Yun-Fat en fait encore des tonnes, mais aussi un film qui se lâche dans son final mémorable (contrairement au reste du film). Très plaisant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The action packed finale
♥ The cast, all of them
♥ A light tone most of the time, pleasant
⊗ Some jokes are just not funny
⊗ Nice, yes, but far from being a must see
Tiger on the Beat, it’s a buddy movie with Chow Yun-Fat doing his show as usual, but also a film with a memorable finale (unlike the rest of the film). Entertaining!

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