65 de Scott Beck et Bryan Woods (2023)

65

Titre Original : 65
2023 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h33
Réalisation : Scott Beck et Bryan Woods
Musique : Chris Bacon et Danny Elfman
Scénario : Scott Beck et Bryan Woods

Avec Adam Driver, Ariana Greenblatt, Chloe Coleman et Nika King

Synopsis : Après un terrible crash sur une planète inconnue, le pilote Mills découvre rapidement qu’il a en réalité échoué sur Terre… il y a 65 millions d’années. Pour réussir leur unique chance de sauvetage, Mills et Koa l’unique autre survivante du crash, doivent se frayer un chemin à travers des terres inconnues peuplées de dangereuses créatures préhistoriques dans un combat épique pour leur survie.

65, ça n’avait clairement pas l’air d’être du grand cinéma, mais ça donnait envie, pour la simple bonne raison que le métrage semblait s’inscrire dans le sillage de Life et Underwater. A savoir donc une série B de luxe, un film de « mid-budget ». Soit un budget plus élevé qu’une série B normale, mais bien moins élevé qu’un blockbuster. Un film qui n’a aucun autre but que celui de divertir avec un métrage sous haute tension, comme les deux métrages cités, qui m’avaient beaucoup plu. Life, c’était donc la survie dans l’espace face à une créature d’origine inconnue, Underwater c’était la survie sous l’eau alors que les événements se déchainent et que des créatures rodent, et 65 promettait un peu le même programme, sur une Terre il y a 65 millions d’années, peuplée par des dinosaures alors qu’un gros astéroïde menace de tout détruire. Simple, efficace, porté par une équipe qui faisait envie. Du gros B qui cochait toutes les bonnes cases donc. Scott Beck et Bryan Woods écrivent et réalisent, après avoir scénarisés le premier A Quiet Place (Sans un Bruit), Sam Raimi produit, Danny Elfman vient filer un coup de main à la musique, Adam Driver joue l’échoué sur une planète hostile, le budget est de 40 millions, la durée de seulement 1h33. Tous les voyants étaient au vert. Seulement le film semble refuser le simple plaisir qu’il promettait aux spectateurs, la faute a tout un tas de petits soucis qui en s’empilant, rendent le spectacle presque soporifique. Pas de quoi nous faire dire que Jurassic World 3 était un bon film à côté, il ne faut pas non plus pousser mémé du haut d’un building en feu alors qu’un tsunami frappe les rues en dessous, mais tout de même. Pourtant, encore une fois, les promesses de départ étaient encourageantes, puisque l’on comprend bien vite que notre héros, Adam Driver donc, n’est pas un humain comme nous.

Vivant sur une planète lointaine et évoluée, avec une fille malade, il accepte un job de transport spatial de deux ans afin de subvenir aux besoins de sa famille, mais lors de ladite mission, voilà que son vaisseau heurte des météorites et s’écrase sur Terre. Il y a 65 millions d’années donc. La Bible avait donc raison, le premier homme ayant foulé la Terre s’appelait donc Adam… Le film a alors toutes les cartes en main pour envoyer du lourd. Une planète peuplée de dinosaures, une fille à sauver puisque rappelant à notre héros sa propre fille, morte entre temps (la subtilité du scénario et des personnages), un gros gun qui sent bon le plastique made in Toys R’ Us. Sauf que… sauf qu’il faudrait parfois demander aux scénaristes et réalisateurs s’il y a des dinosaures dans leur film de dinosaures. Je veux bien qu’ils souhaitent faire monter la tension graduellement, mais le premier souci, c’est que la tension est totalement absente du métrage. Le second souci, c’est que techniquement, à cette époque, la Terre entière est peuplée de dinosaures, et nous mettre pendant 45 minutes juste 3 malheureux dinosaures qui se sauvent et 3 autres malheureux qui volent au-dessus de nos deux héros lors d’un plan, ça ne suffit pas à donner l’illusion d’une planète leur appartenant, mais ça donne plutôt l’impression d’un film assez fauché, ou qui n’essaye même pas de créer une illusion. On se retrouve bien plus à suivre un homme au regard suicidaire et une jeune demoiselle parlant une langue inconnue faire une randonnée en montagne et se faire chier qu’un film de survie en milieu bien dangereux. Sauf si faire chuter nos personnages dans de la boue où ils s’enfoncent dangereusement et leur faire perdre leur chemin car la forêt est dense donnent de la tension au récit pour vous, mais pas pour moi. Il faut en réalité attendre la fameuse scène de la grotte, teasée par la promotion du film et ses posters, pour avoir durant quelques secondes ce que l’on était venue chercher.

A savoir du gros dinosaure carnivore qui veut bouffer nos héros. Dommage déjà que la scène en question ne dure environ que 15 secondes, et encore plus dommage que le film fait preuve d’une fainéantise absolue pour mettre en scène ses dinosaures. Aucune tension, aucune originalité dans les bestioles (en gros, rien de neuf sous le soleil). Et passé ses 15 secondes, nous revoilà dans un film de couloir, ou plutôt, dans un film de grotte, avant l’acte final, qui lui se réveille enfin à coups de gros dinosaures qui se foutent sur la gueule, de compte à rebours et de météorite menaçant dangereusement la planète entière. En gros, on aura attendu 1h20 pour avoir le petit plaisir régressif que le métrage promettait, sur une durée extrêmement courte, si courte d’ailleurs que le scénario ne s’embarrasse même plus de la logique ou de la cohérence. Un Adam Driver blessé qui parvient à devancer sur une longue distance un carnivore qui dans les plans rapprochés va 5 fois plus vite que notre héros, une capsule pas dans le bon sens, mais heureusement, notre carnivore va tout remettre bien comme il faut en l’attaquant… Même dans sa bêtise plus ou moins assumée, 65 parvient à décevoir, à endormir et à faire soupirer, ce qui est un exploit en soit. On pourra bien se dire que quelques images sont jolies, que ça ne dure pas bien longtemps, que Jurassic World c’est bien pire, mais rien à faire, ça ne sauve pas les meubles…

Les plus

La promesse originale du film
Une poignée de courtes scènes

Les moins

Aucune tension
Un rythme mollasson
Des situations tellement faciles…
L’impression de voir Adam Driver en randonnée

En bref : On attendait une série B bourrine, rythmée et pleine de tension, pour se retrouver au final avec un métrage un peu fauché, sans tension, et, comble du comble, où les dinosaures sont rares.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The film was promising
♥ A few short scenes are actually nice
⊗ No tension at all
⊗ It’s so slow and boring
⊗ The situations and everything are sooooo easy
⊗ You’ll see Adam Driver go on a hike
We were expecting a loud B movie, with tension, dinosaurs, action, and in fact, we have a cheap movie, with no tension, and the dinosaurs are pretty rare on screen.

Une réflexion sur « 65 de Scott Beck et Bryan Woods (2023) »

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