RENFIELD de Chris McKay (2023)

RENFIELD

Titre Original : Renfield
2023 – Etats Unis
Genre : Comédie horrifique
Durée : 1h33
Réalisation : Chris McKay
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Ryan Ridley et Robert Kirkman

Avec Nicholas Hoult, Nicolas Cage, Awkwafina, Ben Schwartz, Shohreh Aghdashloo, Brandon Scott Jones, Adrian Martinez, Camille Chen, Bess Rous et Jenna Kanell

Synopsis : Renfield est l’assistant torturé du maître le plus narcissique qui ait jamais existé : Dracula. Renfield est contraint par son maître de lui procurer des proies et de pourvoir à toutes ses requêtes, mêmes les plus dégradantes. Mais après des siècles de servitude, il est enfin prêt à s’affranchir de l’ombre du Prince des ténèbres. À la seule condition qu’il arrive à mettre un terme à la dépendance mutuelle qui les unit.

C’est une certitude, on le sait depuis longtemps, et c’est flagrant depuis des années avec des studios qui ne s’en cachent même plus, ce qui marche, ce qui rassure les investisseurs, ce sont les franchises, les univers déjà établis et ayant fait leurs preuves. Rien d’étonnant donc à voir Dracula revenir sur grand écran en 2023, le tout avec un concept on ne peut plus d’actualité pour parler aux jeunes générations, à savoir, la dépendance et les abus. Mais on ne va pas se mentir non plus, si j’ai vu Renfield, ce n’était pas pour une énième variante de Dracula, ni pour son cocktail mélangeant horreur et humour, mais car Nicolas Cage joue Dracula, et cela permet de boucler la boucle, lui qui pour beaucoup a été remarqué dans Embrasse-Moi Vampire en 1988. Cage joue donc le prince des ténèbres en personne, et rien que pour ça, oui, Renfield méritait d’être vu. Est-ce que le film est à la hauteur de ce simple élément, et de la prestation de Cage, qui semble bien s’amuser dans son rôle de créature de la nuit un brin manipulatrice ? Malheureusement non, même si en soit, le spectacle n’est pas désagréable, mais juste… clairement dans l’ère du temps, et donc, sans réelle prise de risque, sans jamais véritablement surprendre. Car on le sait aussi depuis quelques temps, mais les studios ont compris que le public, il aime bien les films saignants, il en a marre que tout soit tout beau, tout propre. Après tout, Disney prend déjà assez de place dans l’industrie pour ce qui est de ce genre de « produits ». Renfield part donc de ce postulat, et se retrouve à sa tête avec Chris McKay, grand réalisateur de… Lego Batman et The Tomorrow War. Loin donc du petit réalisateur talentueux et surtout animé par une réelle volonté, mais plus un artisan qui s’exécute. On lui demande donc une comédie sanglante centrée sur Renfield, l’homme à tout faire de Dracula, et il s’exécute, livrant ni plus ni moins que ce qui était promis.

Mais justement, on aurait pu espérer plus, quand on se retrouve avec Nicolas Cage jouant le prince des ténèbres, avec un casting confirmé autour de lui, un budget confortable et la promesse d’une comédie horrifique. Alors, avant de tirer sur l’ambulance, on peut le dire, Renfield n’est pas désagréable. Il est parfois amusant, certains gags font mouche, l’ouverture met dans le bain et fait clairement envie, Nicolas Cage est clairement dans le bon ton, ça saigne souvent en tranchant des bras, des têtes, en explosant des corps. Mais au final, tout cela s’avère clairement inoffensif. Parfois drôle oui mais jamais tordant car n’osant pas aller plus loin que les quelques gags qu’il délivre, sanglant oui mais jamais vraiment gore voire même surprenant, se contentant de délivrer ce qu’il pense que le public veut dans une ambiance à la cool. C’est en réalité là tout le cœur du souci, le film se contente d’offrir aux spectateurs ce qu’il pense qu’ils veulent justement, et de ce fait, ne vient jamais surprendre, choquer, ou faire exploser de rire. Certains gags restent bien vu mais ne vont pas assez loin pour la plupart, Dracula est bien tel qu’on pourrait l’imaginer, séducteur parfois, manipulateur à d’autres, vieux jeu sur certains points, et le fait de traiter du sujet vampirique avec le point de vue de la dépendance, même si ce n’est clairement pas nouveau (The Addiction de Ferrara, sur la drogue), et des relations destructives, mais ça ne va jamais bien loin dans son propos, s’en servant plus comme point de départ à toute cette intrigue lorgnant vers une banale enquête policière avec guerre de gangs plutôt que pour porter une réelle réflexion sur son sujet et l’exploiter. Un petit film comme Ava’s Possession parvenait à bien mieux s’en sortir en traitant le sujet de la possession démoniaque et en surprenant par son point de vue, en parlant de l’après-possession.

Renfield apparaît donc comme gentillet, peu importe le nombre de bras qu’il tranche, mais reste néanmoins agréable à regarder. Sans génie, sans point de vue marqué, mais agréable à suivre, avec des scènes d’action à intervalle régulier, des personnages rapidement établis malgré de nombreux clichés, et un casting qui semble s’amuser, et on les comprend. Par moment, on rigole devant certains gags, devant les mimiques de certains acteurs. Mais jamais le film ne déviera de sa feuille de route bien trop prévisible, allant jusqu’à sombrer durant son dernier acte, passé la scène d’action avec le SWAT, dans un final prévisible et surtout totalement foiré, où l’action manque d’ampleur, où les idées sont absentes (un combat entre serviteurs, vraiment ?), et où on se dit que finalement, que les personnages soient des vampires ne change pas grand-chose à toute cette intrigue, tant finalement nous n’avons qu’un vulgaire combat entre les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. On pourrait presque dire que ça ressemble à un final bas de gamme de n’importe quel polar DTV des années 90, où tout est bien qui finit bien, augmentant l’impression d’avoir en effet vu un petit film inoffensif. Alors, voir Nicolas Cage en Dracula reste un petit plaisir, une poignée de scènes sont cool mais ne dépassent jamais leur cadre de scènes cool se voulant cool (la scène d’action dans le bar, l’ouverture), et on ressort de tout ça avec un petit goût amer en bouche, cette impression d’un film que l’on oubliera et qui rate donc un peu son but. Ça manque un peu de mordant même si sur le moment, la recette peut fonctionner.

Les plus

Un métrage agréable
L’ouverture
Quelques scènes amusantes
Nicolas Cage en Dracula

Les moins

Amusant, mais jamais vraiment drôle
Jamais surprenant dans sa proposition
Sanglant mais gentillet dans son approche
Le final bien foiré

En bref : Renfield est une comédie horrifique plutôt inoffensive, qui fait passer un bon moment avec un Nicolas Cage convaincant en Dracula, et en ponctuant le tout de quelques scènes amusantes et sanglantes, mais ça ne va jamais plus loin que ça.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ An entertaining movie
♥ The opening sequence
♥ A few fun scenes
♥ Nicolas Cage as Dracula
⊗ At times funny, but you won’t laugh out loud
⊗ Never really surprising
⊗ Bloody but too soft
⊗ The finale
Renfield is a nice horror comedy, you’ll have a nice time with a convincing Nic Cage as Dracula, and a few bloody scenes, but it never delivers more than this.

6 réflexions sur « RENFIELD de Chris McKay (2023) »

  1. Si au moins on passe un bon moment, c’est déjà ça. Et puis revoir Nic Cage en salle plutôt que dans un obscur nanar en vidéo, c’est aussi une bonne nouvelle. Mais je comprends, le projet était si prometteur…

    1. Depuis deux ans, nous avons la chance de pouvoir le revoir en salles (PIG et THE UMBEARABLE WEIGHT OF MASSIVE TALENT). Ce RENFIELD est de moins bonne tenue, mais il reste néanmoins un divertissement honnête. Rien qui ne donne envie de sortir de la salle en pleine projection, juste l’impression qu’avec un tel sujet, ça aurait pu être bien meilleur.

        1. Oui non c’était une énorme déception lui, quitte à voir un Cage récent, tu as le choix et bien mieux. Et surtout quitte à voir un Sono Sion, tu as aussi bien mieux.

  2. Ouaip, c’etait pas terrible mais ça se laisse voir une fois, c’est pas mauvais juste complètement inoffensif et sans surprise. A voir pour le cast.

    1. Oui, pas terrible mais jamais désagréable pour autant, juste dommage qu’avec son concept et de tels acteurs, le film ne sache pas trop quoi en faire en réalité. Maintenant, il te reste à voir le petit cousin, THE LAST VOYAGE OF THE DEMETER, soit l’autre film de vampires du même studio mais qui lui veut être sérieux.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading