AMITYVILLE VAMPIRE de Tim Vigil (2021)

AMITYVILLE VAMPIRE

Titre Original : Amityville Vampire
2021 – Etats Unis
Genre : Tom Cats et Wild Eye Releasing ont un bébé
Durée : 1h32
Réalisation : Tim Vigil
Scénario : Carlos Perez

Avec des nettoyeurs, des couples, un chauve, un gros barbu, un vieux barbu, une blonde à lunettes, une blonde sans lunettes, une blonde à perruque avec des fausses dents, des bikinis, des vampires, une chaudasse et trois violeurs (Jin N Tonic, Miranda Melhado, Anthony DeArce, Randy Oppenheimer, Veronica Farren et Maggie Nolting)

Synopsis : Alors qu’un couple se rend pour un weekend romantique à un lac, les habitants aux alentours sont en proie à une vampire…

Certains, en voyant le titre Amityville Vampire, fuiraient en courant. Ce serait normalement aussi mon cas, tant ça sent le projet low cost fait par appât du gain car Amityville étant une ville, tout le monde peut faire un film avec le mot Amityville. Depuis des années, on en bouffe des produits Amityville, dont certains bien plus malhonnêtes que d’autres, tentent de se faire passer pour des opus un brin plus fréquentables, proches de la notion que l’on se fait de la saga via ses opus « principaux », à savoir donc, la saga débutée en 1979 qui a eu droit il y a quelques années à un reboot. Depuis 2017 en tout cas, les Amityville sortent à intervalle régulier, souvent directement dans les bacs à promotions, ou malheureusement maintenant, sur les plateformes de SVOD en espérant rameuter quelques clients. Amityville Prison, Amityville Mt Misery Road, Amityville Island, Amityville Poltergeist, Amityville Cult, Amityville Scarecrow, Amityville Uprising. Oui, ça attire, et même les plus gros tâcherons du « cinéma » (notez les guillemets) auront œuvrés dans le genre « Amityville », avec Marc Polonia signant un Amityville in Space (raaaaaaaaah) et Dustin Ferguson signant un Amityville in the Hood (sic). Attendez, où je voulais en venir moi déjà ? Ah oui, Amityville Vampire. Bon, ça ne fait pas envie, surtout lorsque l’on voit que le métrage est une coproduction entre, attention les yeux, Tom Cats d’un côté et Wild Eyes Releasing de l’autre. Mais là, un nom, un seul vient éveiller la curiosité. Tim Vigil. Evidemment, le grand public ne le connait pas, mais pour les plus curieux d’entre vous, ou les plus déviants, ce nom vous dira forcément quelque chose, puisque Tim Vigil, on lui doit le comics Faust, qui fut adapté par Brian Yuzna en 2001. Soit un comic ultra violent, immoral, glauque. Que fait-il ici ? Serait-ce un gage de qualité ? On va voir ça !

Une heure trente plus tard, le verdict tombe. Non, c’est bien du Tom Cats. C’est bien fauché comme les blés. Tim qu’est ce que tu as foutu ? Tu as perdu un pari lors d’une soirée poker et a été obligé de faire tes débuts de metteur en scène pour eux ? Ou alors tu n’y connais tellement rien au cinéma qu’en voyant l’équipe sympathique, tu t’es dit que des gens aussi sympas, ils allaient forcément être super doués ? Ou alors tu n’y connais vraiment mais vraiment rien et ne te doutais pas qu’un tel budget n’était pas suffisant pour que ton film ai un look au moins professionnel ? Je l’ignore, personnellement, je ne le connais pas le Tim Vigil, mais s’il connait un brin la production chaotique de Faust, l’adaptation de sa bande dessinée donc, il devrait savoir que Yuzna a galéré, que le final est totalement foiré et que le budget a manqué, alors que Faust a facilement coûté 100 fois plus que Amityville Vampire. Bon au moins, lors de la scène d’ouverture, on est rassuré, le titre n’est pas mensonger, nous avons une équipe de nettoyage dans la maison d’Amityville, et la forme des fenêtres à l’étage ne laisse aucun doute. Forcément, une de ses personnes se retrouve changée en vampire, va s’en prendre aux autres. Bon, pourquoi pas, c’est filmé horriblement, la photographie est clairement dégueulasse, les acteurs jouent extrêmement mal, mais au moins, c’est honnête envers le spectateur et envers son titre. Ça, c’est sans doute la touche Wild Eye Releasing, car la touche Tom Cats, on sait que ce n’est pas toujours ça (hein Bloody Mary 3D, alors oui, il y a de la Mary, mais ton film il pouvait s’appeler Booby Mary en réalité). Du coup, ça a beau être totalement fauché, je pensais au moins, à défaut d’être bon, que le métrage ne serait pas chiant et continuerait sur cette lancée. Tout espoir est annihilé lors de la scène suivante, de nuit, en forêt, avec un couple discutant au coin du feu, dans un champ et contre champ sans originalité, mais là n’est pas le souci. Le souci, c’est qu’en l’espace d’un instant, c’est la désillusion. Bordel, vous ratez la photographie, d’accord, mais soignez au moins le son et les raccords lumières. Donc le champ est plus lumineux que le contre champ (alors qu’il n’y a qu’une source de lumière), et la bande son a un désagréable son constant en arrière-plan (allez savoir, le générateur pour le projo ?), mais uniquement sur l’un des plans, ce qui donne l’impression d’être en salle de montage à regarder les rushes du film.

Cinq minutes après, monsieur abandonne madame, et bam, morte. Personnages suivants et… et en fait, merde, voilà la structure du film. Mais au moins oui ça ne ment pas, il y a du vampire. Nous faisons donc la connaissance de crâne chauve et gros barbu, dont ce dernier veut emmener sa copine en camping. Puis de boucles châtains et brunette qui discutent dans un parc. On notera d’ailleurs que boucles châtains adore utiliser son téléphone, scroller des trucs et écrire des messages, sauf que l’écran est éteint, tant pis. On apprend que boucles châtains est la copine de gros barbu, donc go camping. Wooohooo, vous êtes impatients vous aussi, sachant que l’on se doute, au choix, que ce seront nos héros, ou alors qu’ils vont finir comme le couple précédent. Mais vous prendrez bien cinq minutes en voiture avant, pour un long trajet en forêt ou, suivant l’angle, le temps est nuageux ou super ensoleillé, sans oublier l’un des plans tourné sur fond vert (l’équipe s’est-elle aperçue en post production qu’il manquait juste un plan pour dynamiser le tout ?). Attendez, ce n’est pas inutile tout ça, c’est pour nous montrer la différence de son entre… euh je veux dire pour que gros barbu nous raconte l’histoire sanglante du camp. En voix off… clairement enregistrée en studio et sans aucun mixage pour l’intégrer au reste. Qu’est ce qu’on s’amuse hein, et ho, il reste encore 1h10 quand même… Donc on nous présente ensuite blonde à lunettes et blondes sans lunettes, à qui il faudra dire que lorsque l’on tape sur son ordinateur, on doit, au choix, l’allumer, ou ne pas le laisser sur le fond d’écran, sinon on tape un peu dans le vide… Bref, passons, sinon nous sommes encore là dans trois semaines. Je vous dirais juste que l’instant d’après, blonde sans lunettes rencontre blonde à perruque. Que de blondes ! Oh mais tiens, tout est lié, blonde à perruque, c’est Jin N Tonic, miss perruque rose de Titanic 3 ! Du coup je te préviens film, tu as intérêt à me refiler du plan boobs gratuit !!

Bon, passons tout ça en accéléré, blablabla, sous-entendus lesbiens car exploitation, forêt, faux raccords lumières, vieux barbu dans la forêt qui kidnappe des femmes pour leur prendre du sang (en les attachant en sous-vêtements dans la cave bien évidemment), tout ça pour le compte de blonde à perruque, qui aime les monologues. Ceci dit, Miss Titanic 3 est sans doute la plus convaincante du film, donc autant en faire quelque chose. Dommage que ses longs, très longs monologues, sont souvent gâchés par une photographie moche, un mixage audio affreux, une musique qui en fait des tonnes tout le temps, un montage aux fraises, un caméraman qui est paumé dès qu’on lui empreinte le pied de caméra. Du coup, face à ce carnage artistique, madame la vampire (à perruque blonde donc) en a marre, boit un coup, et le film nous rappelle grand barbu et boucles châtains, qu’ils sont toujours là, en voiture (notons en passant qu’il faisait nuit lorsque la blonde sans lunettes fut capturée, puis enfermée dans une cave, et qu’il refait jour maintenant). Et c’est là, lors d’interminables dialogues, que mon doigt s’est doucement, sournoisement approché de la télécommande. La logique voulait appuyer sur stop, mais ce fut l’avance rapide, pour voir le jeu très Shakespearien d’un vieux aux cheveux bouclés se lançant dans un monologue endiablé devant une tombe. Par contre, y aller à fond, c’est bien, mais les regards caméra, si tu peux éviter. 40 minutes de film et on nous introduit toujours de nouveaux personnages, qui en bonus, ne se rencontrent même pas.

En fait, on a parfois l’impression qu’en salle de montage, le monteur n’a retrouvé que la première et dernière bobines de six films différents, et donc a mixé le tout pour en faire un nouveau film. Bon je suis méchant car nous avons bien notre vampire, de temps en temps. Le plus hallucinant au final, c’est qu’on se dit qu’au bout d’un moment, même par accident, il y a bien quelqu’un dans l’équipe qui va correctement faire son travail. Oh tiens, Jin N Tonic revient, sans perruque blonde maintenant, bordel l’idée des surnoms, c’était pas pratique en vrai. Dommage, là, le réalisateur a sans doute voulu la faire jouer totalement différemment pour les différencier, sauf que bon, l’idée de faire une pause dans les phrases tous les trois mots, ça donne l’impression d’oublie de texte, ou bien de troubles mentaux. En plus, moitié du film, et même pas un téton ! Par contre, tiens, tout à coup, éclair de génie, l’éclairage derrière les personnages, avec petite brume et teinte bleutée, il est joli… ça a dû se voler sur un tournage voisin ça ! Mais au moins, là, il y a une démarche artistique, et bordel, après 45 minutes plates comme… non pas les actrices, mais bien plates, et bien ça fait plaisir. Du coup, je te pardonne Tim d’étirer ta scène sur de looooooooooooooooooooooooooooooooooooooooongues putain de minutes, car même l’atmosphère sonore est bien sympathique là… probablement quelque chose libre de droit choppé quelque part. Attendez… elle est où la maison d’Amityville du coup en fait dans tout ça ? Oui bon, faites comme si je n’avais rien dis…

Mais pour revenir à cette scène bien trop longue, elle est au moins la seule jusque là à faire preuve d’une vision artistique. Mieux cadrée, des idées d’éclairage, un son potable, des thématiques abordées plutôt logiques. Alors oui c’est long, mais face au long vide qui précédait, ça fait du bien non ? Surtout que le dénouement de ce que l’on pourrait finalement appeler un sketch dans un film à sketchs, il est plutôt bien vu. Par contre, niveau boobs, c’est toujours l’arnaque. Deux studios qui n’ont jamais honte de dénuder leurs actrices, une actrice peu prude et un réalisateur auteur de comics violents et chocs, et personne n’ose déshabiller qui que ce soit ! Autant les effets spéciaux, le bas budget (budget inexistant ?) l’excuse, mais là, ils auraient fait des économies en costumes en plus ! Toujours est-il qu’à 58 minutes, ENFIN. Non, pas des boobs, mais du sang, des effets spéciaux. Et ils sont convaincants. Du coup ils se sont foirés sur le son, avec des vampires faisant des sons de chats, une victime qui continue de crier même lorsqu’il est mort et que sa bouche ne bouge plus, et des bruitages tellement clichés qu’ils semblent sortir d’une banque sonore gratuite. Mais passé ce que l’on appellera le sketch du prêtre et de sa femme malade, le film retombe totalement dans ses travers. Nouveaux personnages, longs tunnels de dialogues interminables, un plan boobs (enfin, dommage que niveau beauté, on a vu mieux), et notre couple du début reprend la route vers le fameux camping. Oui, ils passent environ une heure du film sur la route, passons. Alors, ce grand final ? Le monde du cinéma a-t-il été bouleversé ? Non, le monde du cinéma devrait s’en remettre. Moi, pas sûr car j’ai tout de même bien failli piquer du nez plusieurs fois, réveillé par les nombreuses erreurs du film. Mais comme vous voulez tout savoir, et bien notre couple en voiture pendant une heure, il va parler de bondage, puis nous aurons une demande en mariage, avant que monsieur ne se fasse égorger et madame violée hors champ sur une musique de cirque… Quelle récompense pour avoir tenu jusque-là… Ah, sinon, Joe Castro (Terror Toons) fait les effets spéciaux.

Les plus

Jin N Tonic y croit (c’est la seule)
L’équipe a eu un élan artistique mi-parcours pour une scène

Les moins

Un film amateur dans sa conception
Pas de budget
Pas de directeur de la photo
Un preneur de son à la ramasse (et le mixeur aussi)
Avare en boobs
La caméraman devait être fatigué aussi

En bref : La malédiction d’Amityville touche même les films qui osent mettre Amityville dans leur nom. Après, le film n’est pas aidé par un budget absent, un réalisateur qui n’en est pas un, une équipe technique sans doute constituée de stagiaires…

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Jin N Tonic believes in it (she’s the only one)
♥ The crew had some artistic flash near the middle of the film
⊗ An amateur movie since it’s first idea
⊗ No budget at all
⊗ No cinematographer
⊗ Where was the sound guy?
⊗ Not enough boobs
⊗ The cameraman should have been tired during the shoot
The Amityville’s curse touches even the films daring to use the name Amityville. The film isn’t helped by its super low budget, a director who isn’t one in the first place and so much more…

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