AVATAR LA VOIE DE L’EAU (Avatar The Way of the Water) de James Cameron (2022)

AVATAR LA VOIE DE L’EAU

Titre Original : Avatar The Way of the Water
2022 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 3h12
Réalisation : James Cameron
Musique : Simon Franglen
Scénario : James Cameron, Rick Jaffa et Amanda Silver

Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Kate Winslet, Cliff Curtis, Joel David Moore, CCH Pounder, Edie Falco, Brendan Cowell et Jemaine Clement

Synopsis : Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, AVATAR : LA VOIE DE L’EAU raconte l’histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu’ils endurent.

Treize années, c’est le temps que les fans du premier Avatar auront attendu avant de voir cette première suite de ce qui est désormais une licence, qui si elle reste fidèle à elle-même créativement, a vu des changements à d’autres niveaux. Puisqu’entre 2009 et 2022, la 20th Century Fox a changé de nom, et de visage, ayant été racheté par Disney. Et vu l’état actuel des sorties Marvel (un désastre depuis le début de la phase 4), les pertes d’argent (Ant Man 3 est un cuisant échec) et en prime, les critiques souvent désastreuses sur les adaptations live des classiques Disney et la perte d’abonnés sur Disney +, et bien Avatar devient en quelque sorte la nouvelle franchise de Disney, et leur plus grand succès de ces dernières années. De là à dire que Disney va aller mendier devant Cameron pour en faire des séries sur Disney +, il n’y a qu’un pas, mais j’espère me tromper. Et parler d’Avatar La Voie de l’Eau plusieurs mois après sa sortie est un exercice périlleux, déjà car autant ses fans que ses détracteurs ont déjà vu le métrage depuis sa sortie en Décembre, et que l’on connait donc la finalité de tout ça. Oui, Avatar 3 devrait arriver fin 2024. Oui, le film a été un gros succès au box-office. Oui, le métrage dure 3h12 et de nouvelles technologies parfois bluffantes furent créées spécialement pour l’occasion, et des essais parfois moins concluants suivant les avis. N’étant pas fan du premier Avatar tout en lui reconnaissant évidemment son potentiel divertissant, car Cameron quoi qu’on en pense sait filmer, je n’attendais pas cet Avatar 2, mais bien évidemment, en tant que cinéphile, j’étais tout de même curieux. Cameron allait-il corriger les défauts du premier métrage tout en repoussant encore une fois les limites ? Bon, on le sait à présent, mais oui, si Avatar en 2009 avait impressionné en ayant bien 10 ans d’avance visuellement, et bien Avatar 2 est encore plus bluffant, plus en avance, et peut faire honte à Marvel et même plus globalement à toutes les autres productions actuelles. Encore plus lorsque l’on se penche sur la plus récente production actuelle de Disney, se déroulant elle aussi sous l’eau pour un rendu… se passant souvent de commentaire.

Avatar La Voie de l’Eau corrige-t-il les défauts du premier film ? Et bien non. Mais il les atténue, tout en, ironiquement, ne racontant pas grand-chose de nouveau dans les grandes lignes. Il change quelques données, réassemble ses pions, mais grosso modo, même méchant, mêmes humains qui viennent sur Pandora faire des trucs de méchants, et même découverte initiatique pour les personnages principaux, mais dans un environnement différent, la mer remplaçant la forêt, mais rien d’étonnant puisque Cameron, on le sait depuis Abyss, il adore l’eau. Moi moins, mais c’est un détail. Narrativement, ce qui change, c’est que le film parfois se montre moins manichéen en ne mettant pas toujours les mêmes éléments en avant. Jake par exemple ne fait plus figure de héros sauveur d’un peuple comme dans le premier, mais est père de famille, et une fois que l’aventure délocalise vers les peuples de l’eau, Jake passe carrément en arrière-plan pour laisser ses enfants devenir les héros de leurs propres arcs narratifs. Bon point, puisque Kiri sera le meilleur personnage du métrage. Ironie puisque cette adolescente est jouée par Sigourney Weaver, loin d’être une adolescente donc, mais son personnage, en plus d’être intéressant, a ce petit quelque chose qui la rend attachante. Niveau protagonistes donc, le film opère des changements, même si la structure narrative reste plus ou moins identique. Par contre, de l’autre côté de la barrière, pour les antagonistes, il est dommage de voir que le métrage semble vouloir rendre Quarrich (Stephen Lang) moins manichéen en le faisant revenir dans un avatar, mais pourtant, dans les grandes lignes, limité par un simple et unique désir de vengeance, et puis c’est tout.

Comme si les idées étaient là, mais que les scénaristes étaient encore trop timides pour s’éloigner du cadenas narratif du premier métrage. Alors ils tenteront des choses évidemment, comme ce plan typé Shakespeare où Quarrich se retrouve face au crane de son ancien corps, humain, mais le métrage n’en fera pas grand-chose, et finalement il faudra attendre le tout dernier tiers pour voir une réelle évolution de l’antagoniste, ce qui amènera, je l’espère, de bonnes choses par la suite. C’est sans doute pour cela que les 40 premières minutes, se déroulant en forêt, m’auront paru, sans être ennuyeuses, comme de trop, trop semblables au premier métrage. Avant la délocalisation tant attendue en mer, où le film trouve un second souffle, non pas narratif, mais visuel. Car même finalement au sein de cet univers intégralement digital où les rares humains paraissent presque de trop, car bien trop communs, normaux, Cameron reste attaché à certaines valeurs traditionnelles, notamment en ce qui concerne le découpage, là où des petits malins (en apparence) auraient sans doute poussés le vice en se jouant de l’aspect digital du tournage pour nous faire un plan séquence de 3h12 pour épater la galerie. Non, Cameron découpe et pense son cinéma, même si digital, toujours de la même manière. Il fait évoluer par contre les technologies employées. Disons-le, tout ce qui concerne l’eau dans cet Avatar est bluffant, et la seconde partie du récit, qui met alors les enjeux en pause et ose la contemplation dans un film dépassant les 3 heures et ayant pour vocation d’être THE blockbuster, aura été ma préférée.

Jake et sa femme passent en arrière-plan, les différents enfants prennent de l’importance et en ce sens, pourraient enfin apporter un vrai changement narratif pour la suite. Alors tous ces enfants, au nombre de quatre, ne sont pas développés sur un pied d’égalité (l’un paraît trop simple et cliché, et a par extension moins de développement que les autres). Le dernier acte, mettant le paquet niveau action, est impressionnant visuellement, et propose quelques moments épiques lors d’un très long final de 40 minutes, où Cameron semble se citer lui-même (du Abyss, du Titanic), et tout ça en donne pour notre argent, même si les enjeux restent encore une fois, globalement, plutôt maigres. Maigres oui, mais en multipliant le nombre des enjeux, Cameron parvient, en tout cas pour moi, à m’intéresser plus durablement, et Avatar 2 possède des moments plus marquants que le premier métrage. Niveau montage par contre, on peut également trouver à redire sur ce dernier acte, avec des personnages qui s’absentent longtemps sans que personne ne se pose de questions, ou bien même une guerre épique, mais en l’espace d’une scène de quelques minutes, il n’y a plus personne, le film resserrant son propos sur une poignée de personnages comme si le monde autour d’eux n’existait alors plus. Il est possible ceci dit que des coupes dans le film justifient ces éléments. Bref, des séquences épiques, une technique bluffante, un second acte contemplatif très réussi, dans le fond, j’ai même préféré ce second Avatar au premier, alors qu’il en conserve pas mal de défauts, et ils sont évidents. Sans parler du fait que James Horner, forcément, n’a pas pu travailler sur le film pour des raisons évidentes et que la musique est ce coup-ci composée par Simon Franglen, et… et bien non c’est de l’excellent travail en fait.

Les plus

Visuellement somptueux
Le personnage de Kiri
Le second acte, contemplatif, qui met tout en pause
L’action du dernier acte
Des petites nuances sympathiques dans le propos
Musicalement inspiré

Les moins

Mais globalement, ça avance peu narrativement
Toujours assez manichéen
Quelques éléments étranges dans le montage sur la fin

En bref : Avatar 2, c’est exactement comme le premier, avec quelques ajustements sympathiques et un rendu visuel à la pointe, mais toujours avec quelques défauts gênants, narrativement.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Visually stunning
♥ Kiri, a great character
♥ The second part, slow, atmospheric, great
♥ The action during the last part
♥ Nice little nuances in what the film tells us
♥ Good musical score
⊗ Still, the story is a bit the same right?
⊗ Still quite Manichean
⊗ A few strange things in the editing near the end
Avatar 2, it’s exactly like the first one, but with a few tricks, visually stunning… still with some flaws, but it’s a great entertaining film.

5 réflexions sur « AVATAR LA VOIE DE L’EAU (Avatar The Way of the Water) de James Cameron (2022) »

  1. Cameron refait surface après de longues années à naviguer sous les radars. Franchement, je redoutais la sortie de ce film, je me disais que ces êtres bleus appartenaient désormais au passé, qu’on n’en avait plus rien à faire. Mais Cameron sait quand même raccrocher son univers au préoccupations actuelles. Certes, tout ça est transposé à gros traits, de manière sans doute très simpliste, mais au profit d’une efficacité narrative et visuelle assez époustouflante (surtout au ciné). Et on en avait bien besoin.
    Encore un film que je dois remettre sur ma pile.

    1. Il faut dire que 13 ans pour nous fournir une suite, qui a été retardée à de très nombreuses reprises, ça pouvait faire peur, Cameron ou pas. Et au final, même moi, j’ai préféré cet opus au précédent, malgré les défauts que je lui trouve. Surtout, son film débarque pile au bon moment, à l’heure où tous les blockbusters se ressemblaient, et où la qualité visuelle se dégradait.

  2. J’ai revu TRUE LIES hier, et je suis un peu triste. Ça m’a fait penser à AVATAR. Pourquoi ? Parce que j’aime beaucoup TRUE LIES, et que je me suis dit que l’on n’aurait peut-être plus de films de Cameron comme ça, comme T2, comme ABYSS, comme ALIENS… Cameron semble parti pour dédier une grosse partie de sa fin de carrière à AVATAR, et je ne peux m’empêcher de le regretter après avoir vu le deuxième film, si décevant. AVATAR le 1er film se suffisait à lui-même je trouve. Le 2 n’apporte rien (RIEN), au contraire : le scénario n’avance pas (je pensais que la saga tournerait autour de la colonisation) et singe celui du premier film. C’est pareil en moins bien (le héros n’est plus torturé entre son corps humain et son avatar, l’effet de surprise ne joue plus, dans la suite je suis désolé mais on se fiche globalement du sort des personnages, même ceux qu’on avait bien aimés avant).

    Le pire c’est que dans les 5 premières minutes, on se paie trois facepalms ! On nous balance sans crier gare que (spoiler) :
    1> Sigourney Weaver qui est morte a eu une fille en avatar (?!?)
    2> le méchant qui est mort a été cloné dans un avatar (?!?)
    3> le méchant qui est mort avait en fait un fils qui est toujours là (?!?)

    Narration assassinée.

    Après j’avoue, je n’ai pas passé un mauvais moment, c’est un peu comme un voyage, une visite guidée sur une lointaine planète…

    1. C’est même certain. A moins qu’il ne parvienne à boucler sa saga plus tôt que prévue, mais comme Cameron est bien plus habitué à prendre son temps et donc du retard… On risque de le voir de temps en temps producteur comme pour ALITA BATTLE ANGEL, mais pas plus.
      Je me dis que j’ai bien fais de ne pas revoir le premier AVATAR (pas revu depuis le découverte en 2010 donc), car ces soucis de scénario dés le début ne m’avaient pas choqué, j’ai accepté beaucoup de choses, parfois certes avec un « ah, encore un truc que j’ai dû oublier », mais voilà, je suis rapidement passé à autre chose. Par contre oui je maintiens aussi que Cameron reste très doué pour nous faire voyager et nous faire croire à ce qu’il nous montre alors que tout est virtuel.

      1. Contrairement à toi, je suis content d’avoir revu le 1er juste avant le 2ème. Ça m’a permis de me forger un avis définitif (AVATAR au ciné ça commence à dater, ma mémoire n’est plus aussi bonne ahah), et je préfère largement le 1er.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading