SHEROES de Jordan Gertner (2023)

SHEROES

Titre Original : Sheroes
2023 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h31
Réalisation : Jordan Gertner
Musique : Hendric Buenck et Skid Robot
Scénario : Jordan Gertner

Avec Sasha Luss, Wallis Day, Isabelle Fuhrman, Skai Jackson, Jack Kesy, Sahajak Boonthanakit, Prinya Intachai, Claudia Krause, Albina Minakova et Apiwat Bunchalaksi

Synopsis : Quatre amies partent en vacances sur un petit paradis terrestre, en Thaïlande. Elles se retrouvent rapidement dépassées par une série d’événements, après un malentendu qui met entre leurs mains une grosse quantité de cocaïne. Seulement le cartel s’en rend compte, et kidnappe l’une des demoiselles en représailles, sans se douter que le reste du groupe fera tout ce qui est en leur pouvoir pour récupérer leur amie.

Sheroes ne sentait pas bon, et d’ailleurs, il n’a pas bonne réputation. Des moyennes assez… moyennes partout, des avis parfois désastreux, et en voyant son titre, oui on peut lever un sourcil, et se dire, « encore ». Oui, encore un métrage voulant se la jouer 2023 en rabaissant les hommes et en mettant les femmes en avant. Mais au moins, Sheroes ne reprend pas une licence existante en changeant le sexe de ses personnages, et part même avec quelques bons points en réalité, quand on le regarde de loin. Une comédie d’action, légère, courte (1h31), sorte de Charlie et ses Drôles de Dames moderne (et, on l’espérait, meilleur que le reboot de 2019), tournée en Thaïlande pour offrir de beaux décors (et économiser sur le budget, sans doute), un réalisateur qui signe son premier film donc le doute est possible, même s’il travaille comme producteur depuis des années, sur des films aussi variés que Virgin Suicides, Spring Breakers, Séduction Fatale… Et puis, on ne va pas se mentir, il y a le casting. Nos trois drôles de dames en vacances en Thaïlande et qui vont devoir sauver leur amie kidnappée par le cartel local sont jouées par Sasha Luss (Valérian), Wallis Day (des séries comme Krypton ou Batwoman) et surtout Isabelle Fuhrman (Esther, The Novice). Voilà qui motive immédiatement bien plus. Sans oublier que le film est R-Rated, et que les femmes que l’on retrouve à l’écran font comme nous. Elles boivent de l’alcool, elles utilisent le mot en F, elles ne disent pas non à la drogue, et elles aiment casser des bras et botter des culs. En bref, ça ne sentait pas le grand film, mais ça ne pouvait pas être pire que d’autres essais du genre. J’aurais bien aimé savoir le budget du film, car on ne va pas se mentir, ça a souvent des airs de DTV.

D’ailleurs, Sheroes est, il me semble, un DTV, voilà qui expliquerait tout. Alors nous suivons donc ici quatre amies, avec leurs petits tracas, qui partent en vacances en Thaïlande, avec le jet privé de l’une d’elle, car son père est un acteur connu. Quelques tensions dans le groupe, notamment car Ezra (Isabelle Furhman) a couché avec le père de Diamond (Sasha Luss), et que Daisy (Skai Jackson) a un petit souci de drogue. Souci qui va empirer lorsqu’elles vont se rendre compte qu’en arrivant, un de leur sac a été échangé par accident contre un sac de cocaïne. Et le cartel, il veut récupérer la drogue, et va donc kidnapper Daisy. C’est donc à Diamond, Ezra et Ryder d’arranger la situation. N’importe qui aurait appelé la police, ou suivi les indications à la lettre, mais non, pas ici, puisqu’ici, c’est direct on va dans la Panic Room pleine de flingues du papa, et on commence à planifier comment flinguer du méchant, kidnapper des big boss et jouer du sniper. Et au final, ce n’était pas très bien. Déjà car souvent, Sheroes parait fauché. La première partie semble juste nous présenter des gosses de riches qui profitent de la vie d’une manière qu’on ne peut même pas imaginer (villa de rêves, soucis de riches), et il ne s’y passe en réalité pas grand-chose. Lorsque Daisy se fait kidnapper, on se dit que le métrage va vraiment démarrer, mais même pas vraiment, car tout le métrage paraît le plus souvent invraisemblable. Une seule journée, et voilà nos riches jeunes femmes devenir des machines à tuer, pro du sniper, à faire des plans complexes, à prendre des bases d’assauts. Le tout pourrait alors être une parodie ? Pourquoi pas d’ailleurs, vu le nombre de références balancées via les dialogues, envers James Bond, envers Taken et d’autres films du genre. Mais Sheroes n’est que rarement drôle, et du coup, là c’est dommage.

Quant à l’action, ce qui aurait réellement pu sauver le film, ce n’est pas glorieux, mais pas mauvais pour autant. Disons que c’est dans la moyenne de ce que les DTV nous fournissent parfois, peu importe le pays d’ailleurs (oui Chine, je pense à toi). Mais l’action en elle-même reste rare, les scènes se comptant sur les doigts d’une main. Qu’est ce qui peut alors faire surnager Sheroes au-delà de la masse de contenu à disposition tous les mois ? On peut dire que techniquement, ce n’est pas si mauvais que ça, même si passe-partout et sans génie. En réalité, le moment de choix du métrage, on le doit à Isabelle Fuhrman, qui en plus de sembler s’amuser à être grossière tout le long à coups de Fuck, nous livre une scène de drague / strip-tease qui est un plaisir pour les yeux, et nous fait dire qu’Esther a définitivement grandie. Suffisant pour conseiller le film ? Absolument pas, mais hey, on se rattrape comme on peut, et on est marqué par ce que le film a à proposer. Et dans le cas de Sheroes, Isabelle Fuhrman ne trouve ni son meilleur rôle, ni un bon film pour montrer ses talents d’actrice, mais elle est clairement le meilleur élément du film en toute circonstance.