FAST X de Louis Leterrier (2023)

FAST X

Titre Original : Fast X
2023 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h21
Réalisation : Louis Leterrier
Musique : Brian Tyler
Scénario : Dan Mazeau et Justin Lin

Avec Vin Diesel, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Ludacris, Jason Momoa, Jason Statham, Jordana Brewster, Nathalie Emmanuel, Charlize Theron, John Cena, Sung Kang et Brie Larson

Synopsis : Après bien des missions et contre toute attente, Dom Toretto et sa famille ont su déjouer, devancer, surpasser et distancer tous les adversaires qui ont croisé leur route. Ils sont aujourd’hui face à leur ennemi le plus terrifiant et le plus intime : émergeant des brumes du passé, ce revenant assoiffé de vengeance est bien déterminé à décimer la famille en réduisant à néant tout ce à quoi, et surtout à qui Dom ait jamais tenu.

Après la vision du catastrophique Fast and Furious IX, je m’étais juré d’arrêter les frais, d’arrêter tout, de laisser la saga à sa place, au fond du caniveau où elle serait tombée après un accident de la route. Mais que voulez-vous, l’être humain est curieux, même lorsque c’est malsain. Et avec son budget record de 350 millions de dollars (pourquoi ?), ses soucis de production avec le départ de Justin Lin une semaine après le début du tournage et son remplacement par Louis Leterrier (pas un gage de qualité) et son échec au box-office (702 millions de récoltés seulement) comme quasiment tous les blockbusters de 2023, j’étais curieux de voir le désastre de mes propres yeux. Ou alors j’étais juste masochiste. Mais mettons les choses au clair dés le départ. Si la saga Fast and Furious a su s’améliorer d’opus en opus jusqu’au cinquième film, ce fut ensuite la dégringolade d’opus en opus, jusqu’au désastreux et surtout très chiant neuvième film, qui se prenait bien trop au sérieux, et, pire que tout, ne parvenait jamais à intéresser ni même à intéresser lors des scènes d’action. La saga semblait en réalité avoir atteint ses limites, symbolisées par l’envoi d’une voiture dans l’espace, le top de la crétinerie assumée mais que le film nous disait que si si c’est sérieux. Alors du coup, rassurez-vous immédiatement, ce Fast X relève le niveau. Il n’est pas pire que le 9. On pourrait même dire qu’il est meilleur que le 2, le 4 et le 9 réunis. Pas si mal non ? Malgré toutes les emmerdes de production, on pourrait même dire que la mise en scène de Louis Leterrier, à défaut d’être géniale ou même d’avoir de la personnalité, est fonctionnelle. Mais bon, ça a un peu toujours été le cas avec lui. A ce niveau-là donc, c’est assez surprenant de voir un film aussi efficace. En parlant d’efficacité, on le retrouve aussi dans l’action.

Là où le neuvième était avare en action, peu original, et manquait de peps, ce dixième opus met les bouchées doubles. Explosions de partout, voitures explosées dans tous les coins, scènes à Rome, à Londres, à Rio, en Antarctique, partout. C’est assez rythmé, assez généreux, et dans le fond, on n’a pas franchement le temps de s’ennuyer devant le spectacle décérébré proposé. Un autre bon point donc, qui lui aussi fait mieux que le précédent. Dernier point qui relève le niveau, le grand méchant du film, Dante, joué par un Jason Momoa en roue libre et totalement taré, qui en fait des tonnes, et qui en devient salvateur pour le film tant il semble être le seul conscient de la connerie abyssale de la saga. Entre ses vêtements, sa gestuelle, ses dialogues, ses actions, bref tout est exagéré comme pas possible, et au final, ça fait du bien. Seulement niveau qualité, on ne va pas non plus envoyer trop de fleurs au métrage car ça s’arrête clairement là. Pour le reste, on navigue entre le bof, le déjà-vu et le honteux. Le scénario n’a jamais été la force de la saga, ce ne sera toujours pas le cas ici. Ça part dans tous les sens, ça s’étire, ça ramène encore des personnages à la vie car « ta gueule c’est magique », ça fait revenir des personnages juste le temps d’une scène, (Jason Statham, Scott Eastwood), histoire de, et ça en rajoute d’autres par-dessus sans jamais prendre ne serait-ce qu’une seconde pour les développer un minimum. Le comble de tout ça ? Le film se la joue toujours hyper sérieux avec son concept de famille. La famille de Dom, oui, mais niveau personnage, on n’aura droit à la fille de Mister Nobody (Kurt Russell, toujours disparu depuis le huitième film), Brie Larson à l’écran, et la sœur de l’ancienne amoureuse de Dom (Elsa Pataky), lâchement tuée par Cypher (Charlize Theron) dans le septième film, et toujours là également, même si on ne sait toujours pas trop pourquoi. Et ça devient usant, surtout ce décalage constant entre le sérieux avec lequel l’ensemble est traité, la connerie de l’ensemble justement, mais aussi le fait que les acteurs ont l’air de tous en avoir marre de cette saga, et le cabotinage de Momoa en contradiction avec tout le reste.

Car oui, si tout le monde revient et que beaucoup de nouveaux venus sont là aussi, il faut bien l’avouer, certains ont clairement l’air de se demander ce qu’ils font là et semblent en faire le minimum. Déjà dans le précédent, Michelle Rodriguez semblait peu investie, mais là on pourrait dire la même chose de Jason Statham ou de Tyrese Gibson. Sont-ils fatigués de cette saga ? Dans le fond, on les comprend. Avec tout ça, on pourrait se dire que l’on tient là le plaisir coupable parfait, à condition de ne surtout pas brancher son cerveau. Par moment, c’est le cas d’ailleurs. Mais à d’autres moments, on a juste cette impression de patchwork maladroit, d’envie de livrer un premier opus d’un final qui nous rappellera tous les anciens opus, quitte du coup à ne plus jamais surprendre. C’est ainsi que chaque scène d’action viendra rappeler certains des meilleurs moments de la saga. La scène à Rome rappelle la fin du 5, la scène finale rappelle la poursuite du tank dans le 6… Le côté best of se retrouve même hors action, avec une évasion de prison rappelant le septième film, ou un sous-marin en Antarctique (encore le 7)… La saga tourne en rond depuis bien trop longtemps, et si dans le fond, ce dixième opus a au moins le mérite de nous offrir un divertissement rythmé, ça n’en reste pas bon pour autant, et on a juste envie que tout cela se termine pour enfin se dire que l’on a vu toute la saga, et que oui, un peu comme chez Paul Anderson avec Resident Evil, une saga, ça se planifie à l’avance, et ça ne s’écrit pas au fur et à mesure en fonction des envies du jour.

Les plus

Rythmé et donc pas ennuyeux
Jason Momoa en roue libre
Quelques scènes ont de la gueule

Les moins

Scénario toujours plus crétin
Le casting semble s’ennuyer, ou ne pas vouloir être là
Se prend trop au sérieux avec sa famille
Trop d’hommages et clins d’œil

En bref : Fast X remonte un peu la barre (ce n’était pas dur), mais s’avère malgré tout être un divertissement bien moyen. Rythmé certes, regardable, mais déjà-vu, long pour pas grand-chose, beaucoup trop stupide et vain.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Well paced, so it’s not boring
♥ Jason Momoa totally in freestyle
♥ A few scenes look good
⊗ Script still stupid
⊗ The cast seems bored
⊗ It takes itself too seriously with the family
⊗ Too many tributes
Fast X is a bit better (not hard) but remains a lazy entertaining film. Well paced, watchable, but too long, too stupid.

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