BAD CITY (バッド・シティ) de Sonomura Kensuke (2022)

BAD CITY

Titre Original : バッド・シティ
2022 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h58
Réalisation : Sonomura Kensuke
Musique : Morino Nobuhiko
Scénario : Ozawa Hitoshi

Avec Ozawa Hitoshi, Lily Franky, Yamaguchi Yoshiyuki, Dan Mitsu, Katase Rino, Mimoto Masanori, Sakanoue Akane, Takagi Katsuya, Sakaguchi Tak, Matsunaga Arisa, Suwa Tarô, Namioka Kazuki, Shimazu Kentarō, Katō Masaya et Motomiya Yasukaze

Synopsis : La ville de Kaiko est en proie à la pauvreté et à la criminalité. Lorsqu’un homme d’affaires corrompu décide de se présenter à la mairie et commence à éliminer les opposants de la mafia rivale, un ancien capitaine de police purgeant une peine pour meurtre est secrètement libéré et chargé d’un groupe de travail spécial pour l’arrêter.

Bad City était attendu au tournant par certains connaisseurs. Car il s’agît du second long métrage réalisé par Sonomura Kensuke, habituellement réalisateur de scènes d’action, qui après un très sympathique Hydra en 2019, montrait qu’il était également à l’aise en dehors des scènes d’action. Ce n’était pas parfait bien entendu, mais plutôt encourageant pour la suite. Et justement, avec ce Bad City, il n’a pas fait les choses à moitié, s’entourant d’une sacrée équipe, devant et derrière la caméra. Car malgré un budget sans doute toujours digne d’un V-Cinema (mais d’un bon V-Cinema n’est-ce pas, pas celui torché dans un garage non chauffé avec des actrices dénudées), Bad City parvient à réunir une équipe à même de faire rêver le spectateur. Car devant la caméra, les noms se bousculent, petits et grands, connus et moins connus, d’aujourd’hui et d’hier. Le rôle principal, bien investis on y reviendra, est tenu par nul autre que Ozawa Hitoshi, et rien que citer quelques titres serait là réduire une gigantesque carrière et passer à côté d’autres titres qui auraient mérités d’être cités. Mais autour de lui, on trouve en politicien véreux Lily Franky qui fera d’ailleurs son petit sport dans son jardin et fera sourire l’amateur de Battle Royale (où celui l’ayant revu il y a peu, comme moi), Dan Mitsu (Be My Slave) malheureusement en toute petite forme mais ça aussi on y reviendra, Mimoto Masanori, héros de Hydra qui revient ici en flic, Sakaguchi Tak en bad guy qui n’hésitera pas une seconde à donner plus de coups de couteaux que de lignes de dialogues… Mais ça, c’est pour les rôles importants, car jusqu’aux petits rôles, ça se bouscule à coups de Namioka Kazuki (13 Assassins, Why Don’t You Play in Hell, Tokyo Sonata), Kato Masaya (Crying Freeman, Aniki mon Frère), Motomiya Yasukaze (Outrage Coda, Shield of Straw, ou le yakuza perché de Baby Assassins), et même des petites apparitions de Suwa Taro (Cold Fish, Dark Water, Shin Godzilla) ou Shimazu Kentarô, éternel yakuza perché de The Machine Girl que l’on aura vu dans quasiment tous les films de Iguchi et sa bande.

Oui devant la caméra, ça se bouscule. Et derrière, aussi, puisqu’outre Sonomura à la réalisation et aux scènes d’action, Ozawa Hitoshi, qui joue donc notre héros bad-ass, signe aussi le scénario et produit, tandis que l’on retrouve le compositeur attitré de Kitamura, Morino Nobuhiko, ou encore le directeur de la photographie Iju Moritada, qui a déjà œuvré sur les deux Baby Assassins, mais qui a aussi bossé sur quelques titres fauchés de Shiraishi. Bref, Bad City prend avant même de commencer des allures de best of de ce que l’on pourrait attendre d’un bon gros polar de V-Cinema, et c’est exactement ce qu’il est. Un film dont le scénario, en soit, n’invente rien. Une équipe de flics dont le capitaine est dans de beaux draps, un politicien véreux, des yakuzas en pagaille, des trahisons, des morts dans les deux camps, une violence séche et frontale, et finalement, un spectacle qui malgré sa durée de deux heures, passe comme une lettre à la poste. On aura bien un ou deux petits levers de sourcils, par moment, notamment lors de l’apparitions de Dan Mitsu, paraissant beaucoup plus maigre (malade ?) qu’à la belle époque où elle nous faisait rêver, il y a 10 ans, quelques moments tellement prévisibles qu’ils en deviennent obligatoires (un mort dans l’équipe pour les faire redoubler d’envie de casser des gueules et boucler l’enquête)… certains iront jusqu’à dire que Sakanoue Akane (Alice in Borderland, Ultraman X) dans le rôle de la rookie qui semble un peu fragile est peu crédible, mais le film sachant rebondir dessus en la laissant par moment sonnée après un grand coup, ça ne me dérange absolument pas. Mais ces petits éléments prévisibles, attendus, ou parfois peu crédibles (ou tristes, dans le cas de Dan Mitsu), on fait rapidement l’impasse tant Bad City respire l’hommage sincère à ce cinéma-là, aux yakuza eiga, aux films sans artifices, sans CGI, où ça pète des dents à la moindre occasion, où les flics sont à bout et les criminels sans pitié.

Bad City n’a aucunement l’intention de réinventer le genre, comme Hydra avant lui d’ailleurs. Mais il livre aux spectateurs un métrage bien filmé, impressionnant pour son budget, qui respirerait presque les années 80/90, et où l’action, bien répartie dans le récit (comme dans Hydra, le réalisateur retarde parfois volontairement les explosions de violence), détonne, avec la formule habituelle du réalisateur. Pas de coups improbables, de CGI, de doublures numériques, de câbles, non, juste de la simplicité, des combats réalistes, des choppes, des contres, et devant la caméra, des artistes qui s’y connaissent. A ce niveau d’ailleurs, mention particulière au combat dans le couloir entre Sakaguchi Tak, que l’on a plaisir à voir dans un vrai film (non, car Crazy Samurai Musashi, c’est une bande démo pour moi), et Mimoto Masanori. Intense, technique, violent. Dans son dernier acte évidemment, tout s’accélère, et le réalisateur multiplie les affrontements, les dangers, les situations, enchaînant du 4 contre 100 avant de livrer des combats plus intimistes à 1 contre 1 du plus bel effet, même si encore une fois, dans ses grandes lignes, ça reste prévisible. Mais après un Hydra solide et allant souvent à l’essentiel, dans son propos, dans son déroulé, dans sa durée très courte même, Bad City fait preuve de classicisme mais de maitrise à tous les niveaux pour tenir la route durant deux heures. Et en réalité, au sein d’un système actuellement préoccupé par ses budgets (bas ici), la diversité (ben, des Japonais quoi), le grand spectacle en CGI ratés (absents ici), Bad City fait du bien.

Les plus

Du cinéma à l’ancienne
De belles scènes d’action
Quel casting bordel
Des personnages simples mais attachants
Deux heures qui passent très bien

Les moins

Dans le fond il est vrai, simple et prévisible
Dan Mitsu, la pauvre…

En bref : Bad City, c’est du cinéma à l’ancienne, avec des coups qui font mal, des yakuzas avec une bonne gueule, des héros attachants, des morts… Bref, du cinéma simple, prenant, jouissif.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some old school cinema
♥ Nice action scenes
♥ What a cast!
♥ Simple but likeable characters
♥ It’s a 2 hours flick, but it’s not too long
⊗ Yes, it’s true, it’s simple and predictable
Dan Mitsu, poor lady…
Bad City, it’s a callback to the early days of V-Cinema, old school cinema, with punches that hurt, yakuzas with crazy faces, likeable hero, deaths… Simple, but highly effective.

Une réflexion sur « BAD CITY (バッド・シティ) de Sonomura Kensuke (2022) »

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