GODZILLA MINUS ONE (ゴジラ-1.0) de Yamazaki Takashi (2023)

GODZILLA MINUS ONE

Titre Original : ゴジラ-1.0
2023 – Japon
Genre : The king is back
Durée : 2h05
Réalisation : Yamazaki Takashi
Musique : Satô Naoki
Scénario : Yamazaki Takashi

Avec Kamiki Ryunosuke, Hamabe Minami, Yamada Yuki, Aoki Munetaka, Yoshioka Hidetaka, Ando Sakura et Sasaki Kuranosuke

Synopsis : A la fin de la seconde guerre mondiale, Shikishima Kôichi, un pilote kamikaze, est l’un des seuls survivants de l’attaque de Godzilla sur une petite île. De son retour au pays, Kôichi souffre de trauma, de culpabilité, et s’installe avec Noriko, avec qui il adopte une petite fille qui a perdu ses parents durant les bombardements. Godzilla refait alors surface.

Autant le dire tout de suite, et même si ceux qui viennent souvent sur ce site le savent, je suis un grand fan de Kaiju Eiga, et donc un grand fan de Godzilla. Tout en reconnaissant que tous les films ne sont pas bons, car Fukuda Jun aura fait énormément de mal au roi des monstres durant les années 60, en lui donnant un fils, en lui faisant affronter Jet Jaguar, Megalon et j’en passe. Autant dire que vivant maintenant au Japon, l’opportunité de voir Godzilla sur grand écran était grande, et à ne pas rater. Quelques jours à peine après sa sortie, j’y étais, confortablement installé au cinéma de Roppongi, prêt à en prendre plein les yeux, plein les oreilles, et à être conquis. Surtout qu’après passage en festival, et avec les premiers retours Japonais, l’espoir est là, ce Godzilla est même l’un des mieux noté de toute la saga. Pourtant, je suis à la fois totalement conquis par certaines choses, intrigué par d’autres, et déçu par certains éléments. Godzilla Minus One fait en tout cas un choix qui n’avait jamais été fait dans la saga, à savoir être un film d’époque, se déroulant juste après la seconde guerre mondiale. En ce sens, l’on pourrait même dire que le métrage est une relecture du Godzilla original. Ce côté relecture, on ne le retrouve pas que par la période où se déroule le métrage (de 1945 à 1947), mais aussi par la volonté du métrage, passé son ouverture qui en met déjà pleins les yeux, de retarder le retour de la bête, de nous faire patienter, de nous le faire craindre en réalité, exactement comme le personnage principal, survivant de la première attaque, et traumatisé depuis. Mais bon, avant de parler de ce qui nous intéresse tous, à savoir Godzilla et la destruction, parlons de tout ce qui entoure le roi des monstres, car il y a beaucoup de choses à dire. Des bonnes, des un peu moins bonnes, mais rien qui ne fasse du film un mauvais film. Passé donc une première attaque, le métrage va s’axer en premier lieu, pendant quasiment une bonne heure, sur les personnages humains.

Il y a donc le survivant, Kôichi, souffrant du trama, de la culpabilité également, surtout qu’il est, à la base, censé être un pilote kamikaze, qui a donc échoué puisqu’il est toujours en vie. L’idée du personnage, de son trauma, de son installation avec Noriko avec qui il a une relation platonique, l’adaptation d’une petite fille orpheline après la guerre, tout ça, c’est du tout bon sur le papier. Nous avons là enfin un Godzilla qui s’axe sur un tout petit groupe de personnage, et les développe, contrairement à beaucoup d’opus (bons ou pas). Beaucoup de choses sont intéressantes dans le propos, dans le développement. Là où ça coince malheureusement un peu à ce niveau, c’est dans l’interprétation. Kôichi est interprété par Kamiki Ryunosuke, que l’on avait vu affronter Kenshin dans les opus 2 et 3, avant de faire un petit retour dans le quatrième film, ou dans la dernière adaptation de XXXholic. Le rôle qu’on lui donne, l’alchimie qu’il doit avoir avec les autres, les émotions qu’il doit véhiculer, on a parfois l’impression que c’est un peu trop pour lui. Lors de certaines scènes, il parvient à être convaincant et à rester sobre, alors qu’à d’autre, il manque quelque chose. À l’opposé, j’aurais trouvé Hamabe Minami (Shin Kamen Rider) très convaincante dans le rôle, même si le scénario lui fait parfois prendre quelques décisions étranges, notamment lors d’une scène clé, qui m’aura du coup fait un poil sourire, en me disant que non, la situation aurait pu être évitée très simplement. Tout ça, c’est un peu dommage pour un film qui veut autant mettre ses personnages en avant. Rien qui ne rende le film pleinement mauvais, mais un casting qui sent parfois un peu plus le choix de studio pour avoir des têtes d’affiche bankable plutôt qu’un choix de réalisateur en tout cas. Ou alors, c’était un peu trop pour le réalisateur d’écrire le scénario, réaliser, mais aussi s’occuper des CGI. Car venons-en au cœur du film, Godzilla.

Autant le dire, les scènes où Godzi apparaît sont pour la plupart excellentes, la bête est majestueuse, impressionnante, et d’ailleurs, en sortant de la séance, on se sera dit, un ami et moi, que le Japon pour le coup a fait de gros progrès visuellement, en CGI. C’est très propre, beau, un soin particulier a été porté à la fois à Godzilla, à la destruction environnementale et aux explosions. Cerise sur le gâteau, vu dans de bonnes conditions (donc, au cinéma avec le son qui pète), chaque utilisation du rayon atomique de Godzilla donnera des petits frissons aux fans. C’est simplement grandiose, et la caméra sait parfaitement capturer et iconiser le monstre, si bien que c’est un réel plaisir pour les yeux. Certes, du coup, les apparitions de Godzilla ne sont pas si nombreuses, mais incroyablement marquantes. Il est de nouveau la bête destructrice de l’après-guerre qui vient terroriser. Et comme le film a l’audace de se terminer sur un deus ex machina qui est au final tout sauf un vrai happy ending, on a bien envie de lui pardonner ses défauts. Ils sont présents, on les voit, mais en fonction de notre affinité avec le genre, et de ce que l’on est venu chercher, ça nous donne pile ce que l’on attendait avec un sérieux à toute épreuve. Dans le fond, sans doute plus simpliste et direct que Shin Godzilla, mais tout aussi efficace. Et petite mention pour la musique, signée Satô Naoki (qui avait déjà fait du bon boulot sur Parasyte pour le même réalisateur), qui livre une partition très sombre et grave, en adéquation avec le film donc, en plus de reprendre forcément le fameux thème iconique d’Ifukube.

Les plus

Godzilla, qu’il est beau
Des scènes impressionnantes
Une mise en scène qui sait iconiser sa créature
Des idées intéressantes
Un film sombre et sérieux

Les moins

Un casting pas parfait vu l’ambition du script

En bref : Godzilla Minus 1 fait un sans-faute en ce qui concerne Godzilla en lui-même. C’est impressionnant, jouissif, parfaitement filmé. Au niveau du reste, le scénario a pas mal d’ambitions et d’idées, et c’est louable, même si tout ne fonctionne pas toujours.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Godzilla, so beautiful
♥ Some impressive scenes
♥ The director knows how to film the creature
♥ Some interesting ideas in the script
♥ A serious film with a dark tone
⊗ The cast is not perfect for such an ambitious script
Godzilla Minus One does beautiful things with Godzilla himself. It’s impressive, perfectly filmed. For the rest, the script has ambition and ideas, and it’s great, even if not everything work.

4 réflexions sur « GODZILLA MINUS ONE (ゴジラ-1.0) de Yamazaki Takashi (2023) »

  1. Vu, et beaucoup aimé ! Comme tu me l’avais dit, cette nouvelle version aborde la montagne Godzilla par un autre versant que dans SHIN. D’accord avec toi sur l’écriture des personnages qui sont très fonctionnels, l’essentiel étant centré sur Koichi. Néanmoins, la mise en scène qui emprunte aux grands classiques de l’après guerre, la photo très bien gérée et les moments de bravoure impressionnants font de ce MINUS ONE un grand et bon blockbuster japonais qui en remontre a ses succédanés yankees. J’aurais adoré le voir en 4DX pour le coup.

    1. Mais, un pote vient de me dire qu’il l’a revu, et pas en 4DX, du coup en fait ça resort une seconde fois en France ? Je pense que tu ne perds rien sans 4DX, ici on l’a soigneusement évité, c’est plus un gadget qui sort du film je pense.
      Content que tu ai aussi apprécié en tout cas. La force du film et de ses scènes de destruction, c’est qu’elles sont espacées pour pouvoir toujours impressionner, tout en ne venant jamais parasiter l’intrigue des humains. Un bon point, et un bon équilibre scénaristique pour le coup. J’ai hâte de le revoir, mais la Toho n’a pas l’air pressée d’annoncer une date de sortie en Blu-Ray ici, donc j’attend, sagement.

      1. Oui, le distributeur a réouvert l’exploitation pour quinze jours en cette fin janvier. La salle était bien pleine hier après midi.
        Je suis d’accord, la 4DX est gadget, mais pour ce film ça peut donner des sensations.
        Ceci dit, le film s’apprécie très bien sans. Comme toi, je trouve l’équilibre entre la mis en scène et le scénario très bien dosé. On aurait juste aimé des personnages plus consistant, et un héros un peu moins fade. Déjà qu’il est écrit de manière assez antipathique je trouve, son côté nihiliste et dépressif n’aidant pas.
        Comme toi, je ne serai pas contre une autre séance en br.

        1. Sage décision de leur part, vu la demande. Puis cette première sortie de juste 2 jours, c’est assez fou je trouve. Bien content en tout cas si les salles sont pleines.
          Voilà, je préfère limite ce gadget (même si jamais testé pour ma part) sur un film où on « débranche le cerveau » intégralement. Là, comme il y a justement cet équilibre entre fond et forme, entre personnages et mon petit Kaiju. Je pense que ça m’aurait sorti du film perso. En tout cas, avec ce succès mondial jamais vu, on risque de ne pas attendre encore 7 ans avant un nouvel opus, que ce soit une suite ou pas.

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