HORÂ CHANNERU (ホラーちゃんねる) de Ohashi Takafumi (2019)

HORÂ CHANNERU

Titre Original : Horâ Channeru – ホラーちゃんねる
2019 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h21
Réalisation : Ohashi Takafumi
Musique :
Scénario : Yamashita Dai et Nozuka Yuki

Avec Masaru Sugawara, Saho Takahashi, Hasegawa Hane, Anan Moeka, Ashina Yuna, Nishihara Aika, Shinada Yu et Yokoyama Miu

Synopsis : Un omnibus horrifique basé sur la chaine youtube populaire « Horror Channel ». La rumeur dit que si vous regardez toutes les vidéos du site en question, vous pouvez rencontrer les morts. Kotone et sa sœur ouvrent le site afin de pouvoir revoir leur amie qui est morte il y a plusieurs mois…

On ne va pas revenir là-dessus pendant 10 ans, on le sait très bien depuis le temps, lorsque l’on fait un film d’horreur à tout petit budget au Japon et que l’on veut se faire un minimum remarquer face à la concurrence, avoir des idoles au casting, ça aide. Souvent ça joue mal, mais ça aide. Le film du jour, qui a eu quelques suites d’ailleurs depuis, fait tout pour être sûr d’attirer son public. Des légendes qui font peur, une flopée d’idoles, le tout ayant un lien avec une chaîne youtube (tout pour attirer je vous dis), et avec un titre qui ne permet aucunement de se gourer sur le produit, puisque l’on traduira ça naturellement par Horror Channel. Dans les faits donc, c’est bien, le film sait comment se vendre et attirer son public, et avec sa formule de vidéos regardées par deux soeurs, il a un atout de taille dans sa poche : il promet de la variété dans ses intrigues, ses lieux, ses légendes, et donc ses tentatives horrifiques également. Malheureusement pour lui, et même si par moment j’ai clairement voulu y croire, on est plus là face à un bon gros ratage. Les raisons, elles sont évidentes, tellement évidentes en plus… Dès la scène d’ouverture, la personne tombant par accident sur le métrage via son abonnement amazon prime sera tenté de stopper net la vision, tellement on a l’impression de voir deux potes qui se filment dans leur chambre. Deux idoles pour jouer deux sœurs donc, une pièce totalement vide, des murs blancs à vous en exploser les yeux, un ordinateur posé sur la petite table basse, et go, c’est parti pour l’aventure avec une bonne dizaine de courtes vidéos, le tout sur 1h21 qui peuvent paraitre bien longues par moment.

Mais oui, à de rares instants, j’ai voulu y croire, comme lors de cette histoire où une youtubeuse parle dans un parc, et que l’on entend des feux d’artifice au loin. C’est en réalité vraiment la seule fois tant le reste coche toutes les cases de ce que l’on ne peut plus pardonner en 2019, année de sortie du film. Que le film possède un grain vidéo ultra prononcée sur l’image dés que ça se déroule de nuit, pourquoi pas s’il parvient à le justifier, mais en 2019, à l’heure où toutes les caméras sont devenues hyper sensibles à la lumière et où même les téléphones filment en 4K, ça ne passe juste plus du tout. Si le film le justifiait façon Ring, car VHS, pourquoi pas, sauf que non, l’on regarde des vidéos censées se dérouler dans l’instant présent, et parfois donc filmées avec des caméras récentes. Mais en réalité, un défaut parmi tant d’autres, car visuellement, Horâ Channeru est très souvent à la ramasse, mais totale. Entre son grain qui fait n’importe quoi, son caméraman qui a dû oublier que la mise au point, ça s’effectue durant un plan, et que l’on n’attend pas que le plan devienne flou pour arranger la situation, ses plans qui parfois s’éternisent pour rien du tout. Visuellement, c’est clairement un ratage, moche, fauché, et ne cherchant même pas à le cacher. Le gros souci, c’est que le reste n’est pas mieux, c’est même parfois pire. L’on pourrait parler longuement de son casting, mais ce serait juste casser du sucre sur le joli minois de toutes ces idoles, et ça me ferait mal au cœur… même si dans le lot, il y en a bien une ou deux qui le méritent ! Mais attendez, outre la mise en scène et le casting, il y a encore d’autres soucis.

On pourrait parler de son scénario, qui n’est est pas vraiment un (plus une succession de courtes vidéos), et dont la fausse bonne idée n’est jamais exploitée. Oui, pleins de vidéos différentes normalement, ça veut dire diversité. Sauf que le réalisateur a recours toujours au même esprit, qui apparaît toujours en arrière-plan, puis hop le personnage le remarque, sa tête est au premier plan, et quand elle rebouge la tête, oh il n’y a plus rien. Une économie de moyens qui aurait pu fonctionner, si le réalisateur n’utilisait pas cette astuce a quasiment chaque vidéo, car sur 1h21, avec des vidéos durant entre 5 et 10 minutes, c’est rapidement redondant. D’ailleurs, oui, nous pourrions achever de parler du film en parlant de son rythme, jamais vraiment passionnant, avec des plans qui s’éternisent parfois beaucoup plus que de raisons. A de rares moments, c’est justifié, mais là on a l’impression que chaque petite vidéo s’éternise pour allonger la durée générale du métrage Et quand tout ça s’éternise alors que ça joue très mal, que les plans deviennent parfois flous sans raison (oui même lorsqu’ils ne bougent pas), que c’est parfois moche visuellement, et que le coup du fantôme derrière une porte ou en reflet sur une photo, on connait, donc qu’au bout de la 13ème tentative, on soupire, la vision devient pénible. La technique commerciale des idoles a par contre dû fonctionner, pour que des suites existent… Le pouvoir de SKE48 et AKB48…