SCHOOL IN THE CROSSHAIRS (ねらわれた学園) de Obayashi Nobuhiko (1981)

SCHOOL IN THE CROSSHAIRS

Titre Original : Nerawatera Gakuen – ねらわれた学園
1981 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Obayashi Nobuhiko
Musique : Matsutôya Masataka
Scénario : Mayamura Taku

Avec Yakushimaru Hiroko, Takayanagi Ryôichi, Hasegawa Masami, Akaza Miyoko, Dan Fumi, Hana Hajime, Kuri Chiharu et Minegishi Tôru

Synopsis : Yuka, une lycéenne qui mène une vie paisible avec son ami Koji se découvre un pouvoir. Son existence et celles de ses camarades se voit alors bouleversée par l’arrivée d’une nouvelle élève, Takasawa. Après les élections des délégués de classe, cette dernière décide de changer les mœurs estudiantines…

Lorsque Spectrum avait annoncé la sortie d’un coffret Obayashi, j’étais aux anges, tant on est là face à un réalisateur culte et important qui nous a quitté il y a peu. Un réalisateur avec un style facilement reconnaissable et qui a su traverser les années. On le connait certes surtout à l’international pour Hausu en 1977, film psychédélique démentiel, mais les grands films ne manquent pas dans sa carrière. Ma préférence ira sans doute vers Chizuka’s Younger Sister qu’il avait signé dans les années 90. Alors certes, pour ce coffret, Spectrum s’est tourné vers ce que l’on pourrait considérer comme des œuvres mineures dans la carrière du réalisateur, mais voir enfin des Obayashi débarquer, en HD, sur support physique, ça n’a pas de prix. Surtout que dans le cas de School in the Crosshairs, sorti sous le titre The Aimed Girl (titre dont j’ignorais l’existence d’ailleurs), tout cela nous ramène au début des années 80, sous la bannière de Kadokawa Pictures, et qu’en prime, cela nous permet d’avoir en HD chez nous un film mettant en vedette la petite idole de ces années là, j’ai nommé Yakushimaru Hiroko (Sailor Suit and Machine Gun, Detective Story, W’s Tragedy). Que demander de plus ? Mais il est vrai, il faut le souligner, le métrage en question est loin d’être le meilleur de son auteur, et pourrait, sous le regard de cinéphiles non connaisseurs, ou plutôt habitués à un cinéma plus classique et récent, passer pour une farce kitch pas toujours de bon goût. Pourquoi ? Car Obayashi, peu importe les années, le genre, le studio, livrera toujours une mise en scène qui n’appartient qu’à lui, expérimentera, n’hésitera pas à jouer sur les filtres de couleurs, les effets de montages, à nous mettre des incrustations, et ça, ça ne peut pas plaire à tout le monde.

Ici donc, nous suivons la jeune Yuka, jolie jeune lycéenne (forcément puisqu’il s’agît de Yakushimaru) qui, un peu par hasard un jour en rentrant des cours avec son meilleur ami pratiquant le kendo, des pouvoirs psychiques, sauvant ainsi la vie d’un petit garçon qui allait se faire écraser. Forcément, la jeune demoiselle se pose quelques questions, mais pas trop non plus, car elle a sa petite vie tranquille, aide son meilleur ami à aller à ses activités extra-scolaires en se faisant passer pour son prof à domicile, et surtout est dans les premières de la classe. Jusqu’à l’arrivée d’une petite nouvelle, elle aussi douée de pouvoirs, et qui va décider de prendre les choses en mains. La vie à l’école ne va pas, il y a trop de laissé aller, trop de turbulences, trop d’élèves peu sérieux, et il va donc falloir remettre l’école dans le droit chemin. En transformant les élèves en pseudo soldats fascistes, costumes à l’appui, qui feront des rondes dans les couloirs, et en n’hésitant pas à envoyer le prof de sport à l’hôpital, car après tout, les élèves studieux n’ont pas besoin de sports. Ce qui est surprenant en tout cas avec cette adaptation menée par Obayashi pour le compte de la Kadokawa, c’est la liberté de ton utilisée par le réalisateur, comme s’il arrivait à auteuriser (??) un simple produit de commande à la base, adaptant un roman connu avec une idole bien en vogue durant les années 80. Sans jamais qu’un aspect ou l’autre du film ne vienne faire tâche. Car ici, on est clairement dans un film plutôt commercial, mettant bien en avant Yakushimaru Hiroko, avec quelques thématiques bien d’époque, mais à côté, on peut trouver quelques petits sous-textes forts intéressants, notamment dans la vision de la famille (il suffit de voir l’écart entre la liberté qu’à Yuka et l’opposé et les préjugés dans la famille de son ami Koji, sans oublier évidemment la vision de l’école, avec la compétition entre certains élèves, et plus tard, forcément, le choc entre deux visions également différentes.

Ceci dit, le métrage a beau avoir des choses à dire, il n’est parfois pas bien subtil, et du coup pourra par la même occasion faire rire le spectateur non averti, avec ses élèves fascistes déambulant dans l’école par moment. Et Obayashi restant Obayashi, il n’hésite pas à insuffler dans le film son style bien à lui, et ce dès le générique d’ouverture, avec ces arrières plans colorés ou ces images saccadées. D’ailleurs, plus le film avance, plus le réalisateur semble totalement se lâcher, presque jusqu’à retrouver la folie d’un Hausu lors de son final haut en couleur, qui laissera clairement certains sur le carreau. Car soyons honnête, on pourrait presque dire qu’une rupture s’opère quand la narration s’accélère dans le dernier acte, et part du coup dans le kitch. Alors, du kitch fait avec sérieux, avec honnêteté, avec amour même, et donc qui pourra faire rêver une partie des spectateurs, mais qui rebutera l’autre partie. Car on ne parle pas de quelques idées disséminées ci et là comme dans certains métrages, ou d’une continuation logique du reste du métrage, l’on ressent vraiment comme une petite rupture à partir du moment où le film se transforme en affrontement entre Yuka et ses êtres psychiques venus d’ailleurs. Ça peut plaire et être attachant, ou déplaire totalement. Mais c’est pour ça que l’on aime Obayashi, pour ses extravagances visuelles. En réalité, ce qui manque sur ce final, c’est un choc sans doute plus émotionnel. On se souvient de lui pour son visuel, mais pas pour son propos. C’est sympathique, attachant, mais il lui manque ce petit quelque chose.

Les plus

Enfin du Obayashi en France en HD
Des thématiques intéressants
Un visuel qui se permet comme toujours beaucoup
Un final kitch mais attachant et marquant
Yakushimaru Hiroko, oui je l’aime bien

Les moins

Cela reste un Obayashi mineur
Beaucoup trop kitch pour certains
Le final manque de surprises, de choc thématiquement

En bref : School in the Crosshairs, s’il reste un film mineur dans la prolifique carrière d’Obayashi, n’en demeure pas moins un très sympathique divertissant avec l’idole clé des années 80. Un peu kitch, gentillet souvent, mais intéressant, plaisant, court.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Finally, some Obayashi’s films in HD in France
♥ Some interesting themes
♥ Allowing a lot of things visually
♥ The finale is kitch, but lovely
♥ Yakushimaru Hiroko, yes I like her
⊗ But a small Obayashi film
⊗ Way too kitch for some people
⊗ The finale lacks surprises, thematically speaking
School in the Crosshairs is maybe only a small film for Obayashi, but it remains an entertaining little film with Kadokawa’s idol from the 80s. Kitch, soft, pleasant, short and interesting.

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