KNUCKLE GIRL (ナックルガール) de Chang (2023)

KNUCKLE GIRL

Titre Original : Knuckle Girl – ナックルガール
2023 – Japon / Corée du Sud
Genre : Il faut sauver la sœur
Durée : 1h47
Réalisation : Chang
Musique : Mok Young-jin
Scénario : Jung Byeong-sik, Ojima Soichiro et Yu Kab-yeol

Avec Miyoshi Ayaka, Ito Hideaki, Kubozuka Yosuke, Maeda Goki, Hosoda Kanata, Minami Kotona, Jinbo Satoshi, Matsuda Ruka, Miura Masaki, Eishin et Naya Yukio

Synopsis : Ran, une boxeuse qui affronte une mystérieuse organisation en participant à un combat à mort après avoir découvert que sa sœur disparue, Yuzuki, a été enlevée. Malgré les dangers, Ran doit troquer ses gants de boxe pour des poings américains. Parviendra-t-elle à sauver Yuzuki ?

Knuckle Girl, je serais en réalité totalement passé à côté, si je n’avais pas vu une pancarte dans mon train tous les jours annonçant l’arrivée du film sur Amazon Prime, avec le petit minois de Miyoshi Ayaka, que le grand public connait pour le rôle de Ann dans Alice in Borderland, mais à la carrière bien plus vaste (Inunaki pour Shimizu, le drame Daughters, jusqu’à des débuts dans le Confessions de Nakashima). L’année 2023 ayant été plutôt solide niveau cinéma Japonais (Call me Chihiro, la sortie tardive de La Famille Asada, Godzilla Minus One, Bad City même si techniquement de 2022), il était temps de donner une chance à Amazon. Et pourtant, que ça commence mal. Non pas car la scène d’ouverture avec l’explosion d’un véhicule au port de la ville (le film se déroule à Yokohama, il marque des points, j’adore cette ville) soit une catastrophe, mais car on se pose des questions sur la conception du film et son origine. Ne tournons pas autour du pot, Knuckle Girl est l’adaptation d’un webtoon, donc Coréen, pour un métrage réalisé par un Coréen, au Japon, le tout avec un beau logo MGM en ouverture, pouvant signifier que quelques fonds sont Américains dans le financement du métrage. Le réalisateur donc, c’est Chang, que les connaisseurs avaient perdus de vus après des débuts loin d’être convaincants, puisqu’on lui devait le premier Death Bell, pas franchement mauvais non plus, mais oh combien bancal, et le remake Coréen du Français À Bout Portant, bancal aussi et pas toujours bien palpitant. Et là, on comprend mieux la tournure que le métrage va prendre. Des combats abusant un peu d’effets de styles mais manquant clairement de punch, une histoire tenant sur un timbre-poste et qui passe peut-être au format papier mais moins à l’écran, pour un film parfaitement oubliable.

Pas une catastrophe encore une fois, mais vite vu, vite oublié, ce qui est mon cas, deux semaines après l’avoir vu, j’ai quasiment intégralement oublié le métrage, si bien que j’ai dû clairement remettre des scènes en fond pour écrire dessus et me rappeler alors de l’enrobage, de « l’intrigue ». Knuckle Girl ne joue pas dans la subtilité donc. Tachibana Ran est douée, fait de la boxe, et on lui annonce à elle et sa famille que sa sœur est morte. Elle n’en croit pas un mot, et elle va alors recevoir de l’aide d’un mystérieux individu, puis plus tard de quelques inspecteurs de police, pour découvrir la vérité. Oui, sa sœur n’est pas morte (sinon en même temps, pas de film), elle est détenue par un grand méchant caricatural joué par Ito Hideaki qui a décidemment toujours autant de mal à convaincre, sauf lorsqu’il a des seconds rôles en retrait (l’excellent Wood Job) ou qu’il joue justement de son côté beau gosse insensible (Lesson of Evil chez Miike). Tout ça sur fond de combats clandestins dans des arènes rappelant les jeux de la licence Yakuza (maintenant Like a Dragon), et qui me fait dire que ce qui fonctionne dans un jeu vidéo totalement fictionnel ou dans un manga ou webtoon ne fonctionne pas toujours dans un métrage live quand on veut l’ancrer dans une réalité plus tangible. Surtout lorsque l’on voit la taille des installations, la gestion propre et sérieuse de tout ça, et le nombre de personnages impliqués. Bon, Knuckle Girl ne cherche jamais réellement à être crédible, mais tout de même. Qu’importe de toute façon, car à côté, rien ne viendra élever le métrage au-delà de son statut de petit film vite vu, là pour gonfler le catalogue d’Amazon, et attirer un minimum le spectateur avec une actrice maintenant connue, qui prend certes son rôle au sérieux, et a sûrement eu droit à un entrainement intensif, mais rien à faire.

Car au final, Knuckle Girl pourrait tout simplement être un nouveau Rocky avec Stallone remplacé par Miyoshi Ayaka (pas le même gabarit certes) que ce serait la même chose. La structure reste identique, et l’excuse de la sœur à sauver et du réseau illégal derrière tout ça n’est qu’un prétexte pour que notre héroïne, dans la grande tradition du genre, soit mise au tapis en milieu de métrage, se relève, s’entraîne, puis ne revienne sur le ring dans le dernier acte. Le genre, codifié certes, est respecté à la lettre, et avec ce matériel-là, le réalisateur Chang filme sans génie, avec paresse, mais pas sans incompétence son métrage, offrant quelques beaux plans de Yokohama, des combats par moment étonnement bien violents avec giclée de sang et coups qui font mal, mais abusant d’effets de style lorsqu’il doit filmer l’action, et découpant beaucoup trop l’action au montage, retirant donc en parti ce qui aurait pu donner un côté sec et brutal au métrage. C’est ça la plus grosse déception du métrage. Sur le moment, il se regarde, sans ennui d’ailleurs, mais dans le fond, il ne fait rien pour sortir de la masse, pour donner de la substance à son récit hyper classique ou à ses personnages souvent vides et uniquement définis par leur motivation (sauver la sœur, venger quelqu’un, être riche). En ressort un film oubliable, que l’on a l’impression d’avoir déjà vu 100 fois, et qui, pour le coup, a véritablement l’allure d’un simple DTV.

Les plus

Pas incompétent visuellement
Sur le moment, ça se laisse regarder
Quelques moments violents

Les moins

Mais un film déjà vu
Manque cruellement de développement
Une action pas mauvaise, mais trop découpée

En bref : Knuckle Girl chez Amazon, c’est ce qu’on pouvait attendre de lui. Un film oubliable, qui n’apporte rien de neuf au genre, manque de développement sur tous ses personnages et ne fait rien de manière magistrale (ni honteuse vraiment), et que l’on oublie le jour suivant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Not incompetent visually
♥ It’s clearly watchable
♥ A few violent scenes
⊗ You’ll feel like you already seen it a thousand times
⊗ Lack of proper development
⊗ The action is not bad, but not glorious
Knuckle Girl on Amazon, it’s exactly what we could expect from it. A forgettable film, nothing new for the genre, a lack of development for the characters. Nothing to be ashamed of, but nothing to remember.

2 réflexions sur « KNUCKLE GIRL (ナックルガール) de Chang (2023) »

  1. Tu as du courage. Je l’ai lancé, au bout de 5 min j’avais compris : pas vraiment intéressant et surtout filmé comme un drama insipide. Ce n’est pas un vrai film pour moi (tout du moins de ce que j’en ai vu).

    1. Je m’en serais douté haha. La curiosité m’a fait aller au bout. En soit, ça se regarde si on n’est pas très regardant, mais oui, c’est sans génie, passe-partout, innofensif. Et puis tu dois le savoir depuis le temps, j’adore les films sur la boxe, et le Japon est plutôt bon dans le domaine (BLUE encore récemment). Et niveau drama, il y en avait eu un très bien l’année dernière sur le sujet en plus. Je me demande bien qu’elle a été la réception du grand public sur ce film en tout cas.

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