LE CLANDESTIN (Uninvinted) de Greydon Clark (1988)

LE CLANDESTIN

Titre Original : Uninvited
1988 – Etats Unis
Genre : Nanar
Durée : 1h31
Réalisation : Greydon Clark
Musique : Dan Slider
Scénario : Greydon Clark

Avec George Kennedy, Alex Cord, Clu Gulager, Toni Hudson, Eric Larson, Clara Carey, Beau Dremann, Rob Estes, Shari Shattuck et Michael Holden

Synopsis : Dans un laboratoire expérimental du fin fond de la Floride, un chat parvient à échapper à la surveillance d’un groupe de scientifiques en combinaisons radioactives, et quitte le bâtiment. Les craintes des scientifiques concernant le réel danger que représente ce chat métastasé à la tumeur incongrue d’origine inconnue (qui est en fait un chat démoniaque vivant à l’intérieur de ce chat) se vérifient très vite. Le chat, qui est désormais en liberté, se balade dans la Floride jusqu’à ce qu’un groupe d’adolescents le trouve et l’amène sur le yacht d’un milliardaire mafioso Walter Graham et de ses sbires Mike et Albert.

Je dédie cette chronique à tous ces malheureux qui sont effrayés par les chats, dont je ne fais aucunement parti, adorant ces petites bêtes de poils sans cesse en recherche de calinou d’amour et de croquettes Whiskas hors de prix. Aujourd’hui, nous allons donc parler d’un nanar de choix, le fameux Le Clandestin, Uninvited dans sa langue catière, un métrage de 1988 signé Greydon Clark, que je ne connaissais absolument pas, et dont un rapide coup d’œil au reste de sa carrière me fait dire que parfois, les choses sont mieux ainsi, tant on y trouve des The Forbidden Dance (Lambada, produit par Menahem Golan), et tout un tas d’autres films dont les notes sur le net oscillent entre 1,5 et 4/10. Un grand monsieur donc. Le Clandestin, ce fut tourné pour une somme dérisoire bien entendu, 200 000$. Et comme toujours quand on tourne pour une somme ridicule, il faut faire avec les moyens de bord, faire preuve d’inventivité. Et ce brave monsieur qui veut faire un film de monstre, il décide de faire un film de monstre sur un chat, un petit rouquin tout choupi mignon. On sent rapidement d’ailleurs que le réalisateur n’a pas de chats, et n’a pas du en fréquenter souvent, tant dés que la bête à l’écran, il ajoute sur la bande son le même miaulement, en boucle, tout le temps. Je ne sais pas s’il est au courant qu’un chat ne passe pas sa vie à miauler… Donc voilà, un monstre, un bateau dont certains plans extérieurs furent tournés dans la piscine du réalisateur, un budget de 200 000 dont 75 000 déjà partent pour payer le salaire des trois acteurs principaux, que l’on appellera les acteurs vétérans du projet (George Kennedy, Alex Cord et Clu Gulager), qu’est ce que l’on peut attendre de ce Clandestin ? Et bien de rire un bon coup.

Non pas que le métrage soit en soit hyper généreux en attaques animales, même s’il y en aura, mais il y a un petit quelque chose de souvent assez délicieux dans le métrage. Dans ces jeunes acteurs qui tentent de jouer, dans ce chat qui a l’air tout mignon mais que le réalisateur pense qu’en mettant une musique un peu flippante et un miaulement, l’effet fonctionnera, et il y a cette créature. Car quand notre super rouquin n’est pas content, voilà qu’il s’énerve, et qu’une créature mutante sort de sa bouche pour mordre ce qui lui passe sous les dents, et une morsure du monstre équivaut à être contaminé par un virus, et à mourir assez vite, George Kennedy en fera les frais. Et il y a ce côté qui veut bien faire mais qui se plante souvent dans les grandes lignes, surtout lorsqu’il faut mettre un son sur quelque chose. Je vous parlais du miaulement du chat. Il en aura deux donc, que l’on entendra tout le temps dés que le chat sera à l’écran, même lorsque sa gueule est fermée. Et il y a cette scène improbable au début du film, un accident de voiture, un pick-up qui se renverse et dévale une pente assez raide. Un plan en soit pas mauvais, une cascade réelle, que l’on pourrait qualifier d’anecdotique, si le responsable du son n’avait pas fait n’importe quoi en post production, collant uniquement des sons de verres brisés, en boucle, que ce soit une vitre qui se casse, ou le pare-choc, ou une porte, ou les roues. Du génie ! Il faut bien ce genre de moments, de même que l’ouverture, ou une armée de scientifiques et de gardes armés n’arrivent pas à trouver un chat dans un parking vide alors que son miaulement n’arrête jamais. Car à côté, il faut bien avouer que c’est assez mal écrit, assez mal filmé, mais à la décharge du réalisateur et de son directeur photo, on signalera que le film a été tourné sur un vrai bateau en 18 jours et que ce lieu posait soucis pour les placements de caméras et l’éclairage.

Bien entendu, ça n’excuse pas tout, comme ce scénario prétexte, ces personnages mal écrits, ces jeunes acteurs ridicules, ou un Clu Gulager qui semble déprimer à l’idée de jouer un mec bourré. Pas pour rien qu’il y passe la scène suivante. Oui, des défauts, il y en a, un gros paquet. Et à côté de ça, il faut le reconnaître, il y a les effets spéciaux, allant du bon au catastrophique. En gros, les différentes blessures sur les acteurs, les effets sanglants, ils sont bons. Et puis il y a la marionnette, le chat mutant, qui lui est… hmmm… comment dire… C’est un peu comme prendre sa chaussette, y mettre sa main et la faire parler, vous voyez le niveau ? Et bien voilà, le fameux Clandestin du titre, c’est ça. Un chat tout mignon qui ne peut pas fermer sa gueule quand il est calme et qui prend l’apparence d’une chaussette sale quand il n’est pas content. L’amateur de nanar lui a de quoi rigoler, puisque le réalisateur redouble « d’inventivité » pour les attaques, et surtout pour son grand final, grand moment de cinéma, avec catastrophes naturelles, miniatures en piscine, attaque de peluche et une logique à toute épreuve que je n’ai… en réalité toujours pas compris. Mais bon, si dans la tête des héros, ça fait sens, tant mieux pour eux, c’est déjà ça.

Les plus

Un nanar bien rigolo
La « marionnette »
Les bruitages, du grand art
Ce final nawak

Les moins

Mais pauvrement filmé
Un réalisateur qui visiblement ne connaît pas les chats
Pas grand-chose ne va
Aurait pu être plus généreux en attaques

En bref : Le Clandestin est un nanar plutôt réputé, et c’est vrai, il fait bien rire. Entre son chat mutant risible quand il se manifeste, et énervant quand il miaule en boucle, ses acteurs qui font ce qu’ils peuvent (ou veulent), on a de quoi rire. Mais ça reste mauvais.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A pretty fun « so bad it’s good » flick
♥ The « puppet »
♥ The sound effects… that’s art
♥ The crazy finale
⊗ So poorly filmed
⊗ The director doesn’t know a thing about cats
⊗ Not much is actually good
⊗ Could have been more generous
Uninvited is a well known « so bad it’s good » film, and it’s true, it’s pretty fun. With its mutant’s cat and his meowing, actors doing what they can (or want), it’s fun. But bad.

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