EMERGENCY DECLARATION (비상선언) de Han Jae-Rim (2021)

EMERGENCY DECLARATION

Titre Original : Bisangseongeon – 비상선언
2021 – Corée du Sud
Genre : Catastrophe
Durée : 2h27
Réalisation : Han Jae-Rim
Musique : Lee Byeong-Woo
Scénario : Han Jae-Rim

Avec Song Kang-Ho, Lee Byung-Hun, Jeon Do-Yeon, Kim Nam-Gil, Im Si-Wan, Kim So-Jin, Park Hae-Joon et Ahn Jeong-Ho

Synopsis : L’ancien chef de police In-ho apprend un possible attentat terroriste contre un avion. En pleine enquête, il découvre que le suspect est déjà monté à bord du vol KI501. Jae-hyeok, malgré son aviophobie, décide de prendre l’avion pour Hawaï, pour le bien de sa fille malade. Le vol KI501 quitte l’aéroport international d’Incheon pour Hawaï, mais, peu de temps après, un homme meurt sans conséquence. Le chaos se propage rapidement, non seulement dans l’avion, mais aussi sur terre.

Peu importe sa qualité, Emergency Declaration, contrairement a beaucoup trop de films ces derniers temps, aura eu droit à une sortie au format physique chez nous, et ça, c’est important de le souligner, et de soutenir. Même si le cinéma Coréen semble être beaucoup moins affecté par l’ampleur des plateformes de streaming comparé au cinéma HK ou Japonais, ou même Indonésien. Maintenant, parlons du film voulez-vous. Un film catastrophe, se déroulant dans un avion, qui ne peut atterrir car un virus est à bord, le tout avec une envie de gros spectacle et un casting que l’on apprécie clairement au premier plan, ça donne envie non ? Même si ça dure 2h27, et que le simple fait de sortir un film avec un virus dans un avion à notre époque parait légèrement déplacé, car fait pour surfer sur l’actualité. Du moins, ça, c’est ce que je pensais, avant de savoir que le film était déjà sur les rails mi 2019 et que les deux acteurs principaux étaient déjà à bord (du film, pas de l’avion). Mais voilà, 2020 arriva, retard, tournage décalé, arrêté, reprit, finalement c’est à Cannes 2021 que le public découvrit le métrage pour la première fois, avant que tout le monde ne l’oublie pendant un an, jusqu’à sa sortie au cinéma en Corée du Sud en Août 2022, puis chez nous en DVD et Blu-Ray en Novembre 2022. Emergency Declaration, c’est un film sur lequel il est même un peu difficile de parler, non pas car c’est affreusement mauvais (la Corée sait toujours nous surprendre à ce niveau, merci Carter la même année), ou car c’est affreusement génial (plot twist : non !), mais car ça commence bien, voire très bien, puis ça avance, la sauce prend, et finalement, ça s’étire, puis s’étire encore, pour des raisons évidentes et maladroites, et du coup, on en vient à pester encore une fois sur la durée des films Coréens. Oui, 2h27 pour un simple divertissement, c’est beaucoup.

Mais revenons au commencement. Emergency Declaration est un film catastrophe s’inscrivant clairement dans la tradition du genre. A savoir, une menace à bord d’un avion, qui dans le cas présent va libérer un virus qui va contaminer les différents passagers, et du coup, des personnages à bord qui vont devoir tout faire pour survivre, avec tous les éléments attendus du genre (le pilote malade, le passager qui sera le héros et qui heureusement sait piloter, les pistes qui refusent que l’avion atterrisse), mais aussi des personnages paniqués au sol, avec un flic qui fera tout pour arranger la situation, et les familles des passagers qui ne souhaitent que revoir leurs proches. Le métrage ne surprend guère par son propos ou ses rebondissements, tant tout a déjà été vu ailleurs et que le genre en lui-même est assez codifié, mais on ne pourra pas lui retirer un certain savoir-faire. La première heure par exemple fonctionne très bien, la tension s’installe, quelques scènes sont très réussies, quelques trouvailles visuelles font même plaisir, sans pour autant en faire des caisses, heureusement. Et puis, le casting fonctionne, avec Song Kang-Ho (Parasite, Snowpiercer, Thirst, Antarctic Journal) en flic, et Lee Byung-Hun (JSA, A Bittersweet Life, J’Ai Rencontré le Diable, Destruction Finale) en père de famille à bord de l’avion. Un casting qui a immédiatement le capital sympathie du public. Le film, son déroulement, et même les personnages ne viennent pas surprendre, ou renouveler une formule, mais l’ensemble est assez solide pour que la sauce prenne et que le spectateur soit en haleine devant son écran. Mais ça, c’est au début, car encore une fois, Emergency Declaration voit les choses en grand, et dure presque deux heures et demi.

En fait, on pourrait même dire, sans crier au génie, que pendant 1h30, le film fonctionne très bien. Les acteurs font le boulot, le récit est fluide, la paranoïa monte à bord de l’avion, les soucis s’accumulent au sol, aucun souci. Mais passé cette barre des 1h30, on a plus l’impression que le métrage a en réalité épuisé toutes ces cartouches, et plutôt que de l’accepter et de le faire atérrir ce satané avion, il va faire trainer un peu les choses en longueur en rajoutant une heure de plus au récit. Pour de la tension ? Non, pour de l’émotion. Artificielle donc. Que l’arrivée d’un avion possiblement contaminé fasse polémique pour le peuple et déchaîne donc les passions, c’est logique, ça fonctionne, ça donne des dilemmes moraux (sauver sa vie, sauver les passagers, ou mettre en sécurité un peuple entier ?). Mais le film fait tout ça maladroitement et tire sur la corde, ce qui est d’autant plus flagrant durant sa dernière demi-heure, qui aurait pu être coupée presque, et où le scénario retarde tout histoire de caser quelques séquences émotions, de faire pleurer le spectateur sensible qui veut voir son acteur favori s’en sortir. Or on se doute clairement dés le départ que tout est bien qui finira bien. Du coup son final à rallonge, il devient énervant, prévisible, il détruit tout. Ce qui était un petit film catastrophe efficace et sans prétention devient presque un simple film catastrophe Américain plein de bons sentiments. Pas une catastrophe évidemment, l’ensemble se regarde, mais en dessous de ce qu’il aurait dû être !

Les plus

Quelques scènes de tension qui fonctionnent bien
Le casting solide
La première moitié très sympathique

Les moins

S’étire sur la fin
Le final qui veut nous faire verser une larme

En bref : Emergency Declaration, ça commence bien, comme un film plein de tension, bien fichu, sans prétentions, avant qu’il ne tire sur la corde et étire son concept dans sa dernière ligne droite pour maladroitement nous émouvoir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The tension is here during a few scenes
♥ A solid cast
♥ The first part of the movie is good and entertaining
⊗ Too long
⊗ The long final tries so hard to make us cry
Emergency Declaration starts well, it’s a film with suspense, tension, well done, before it tries way too hard near the end, just to give us emotions.

6 réflexions sur « EMERGENCY DECLARATION (비상선언) de Han Jae-Rim (2021) »

  1. Je te rejoins. C’est plus que correct, je ne regrette pas de l’avoir vu, la première partie est chouette puis oui, ça s’étire, et cette manie dans de nombreux films sud-coréens de tout forcer pour te tirer une larmichette c’est d’une lourdeur…

    1. Ça arrive tellement souvent, autant pour les longueurs que pour l’émotion, que ce sont finalement dans un sens deux spécificités de leur cinéma non ? Nous y sommes juste hermétiques je crois, et à côté certains ne sont absolument pas dérangés par ces éléments. Encore que, maintenant que j’ai un peu exploré le cinéma Indien, niveau étirage d’histoires simples… la Corée est encore petit joueur hahaha. Après c’est vraiment dommage, car ils ont de bons acteurs, les directeurs de la photo là-bas sont top, leurs musiques sont souvent sublimes… Enfin j’ai envie vraiment d’adorer leur cinéma dans le fond.

      1. Oui presque une spécificité de leur cinéma (grand public) car heureusement on a des
        Hong Sang-soo, Kim Ki-duk, Na Hong-jin… Mais oui ces scènes larmoyantes+violons, ça arrive souvent – et les scènes sous la pluie ! L’autre jour ma femme regardait un film coréen (remake d’un film japonais ou dont les Japonais ont fait le remake je sais plus). Donc elle avait vu les deux versions et en rigolant elle m’expliquait qu’il n’arrêtait pas de pleuvoir dans la version coréenne, et qu’à ce rythme ça en devenait inquiétant rapport aux risques d’inondation. ^^

        Oui et le cinéma indien, trop long, c’est dommage.

        1. Pour Kim Ki-duk, malheureusement, on « avait »…. Mais c’est vrai oui. Tu as d’ailleurs cité (avec Bong Joon-oh), mes réalisateurs Coréens préférés. Il y a sans doute d’autres très bons mais bien moins mis en avant.
          Que ce soit la Corée ou le Japon, j’ai l’impression qu’il y a pas mal de remakes entre ces deux pays. J’avais vu BLIND WITNESS, un polar Japonais que j’avais beaucoup aimé (à son niveau, film de studio, tout ça tout ça), remake d’un film Coréen justement. Et HARD DAYS l’année dernière, remake du polar Coréen A HARD DAY.

            1. Il y a aussi une version Chinoise, et une version aux Philippines lol. Il fait le tour du monde. Après, l’original Coréen était très sympa et bourré d’humour noir qui marchait. Le remake Japonais prend une autre direction, il est sympa, assez intéressant, mais moins percutant pour le coup. Pas vu les autres, mais j’ai…. Le Philippin de côté. Je suis curieux.

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