World of Horror (2023 – Survival Horror – Playstation 4)

WORLD OF HORROR

Sortie : 2019 en early access sur PC, 2023 sur les autres supports
Genre : Aventure textuelle aléatoire à l’ancienne
Studio : Paweł Koźmiński, Panstasz LLC
Editeur : –
Existe sur : Nintendo Switch, PlayStation 5, PlayStation 4, PC, Mac
Joué et testé sur : Playstation 5

Synopsis : Les dieux anciens se réveillent, et c’est rapidement la panique dans la petite ville de Shiokawa. En jouant un personnage de notre choix, il faudra, lors de parties aléatoires (ou paramétrées par le joueur) résoudre 5 enquêtes afin d’espérer mettre un terme à toute cette histoire.

World of Horror, si ce cher Oli de Échec et (ciné)mat ne m’en avait pas parlé, et bien, c’est simple, je serais passé à côté. Évidemment il ne s’agît pas du gros jeu AAA dont la « presse spécialisée » parle à longueur de journée, ni les quelques events encore existants mettant toujours en avant les mêmes jeux et les mêmes éditeurs. Et il faut bien le remercier publiquement, car si World of Horror est un petit jeu, qu’il est assez limité sur certains points, et que son approche de l’horreur ne plaira pas à tous, on est pourtant bien là face à une petite perle rendant hommage à toute la culture horrifique Japonaise, bien que le tout soit développé quasiment par un seul homme, Polonais du nom de Pawel Koźmiński. Ce qui dans le fond, faisait peur. Ou aurait fait peur, si je l’avais appris avant de me procurer le jeu. Car souvent, lorsqu’un développeur occidental essaye de faire comme au Japon, et bien cela s’en ressent. Il manque quelque chose. Un peu comme le jeu Ikai. Sympathique, respectant bien les traditions qu’il met en avant, mais durant lequel, tout le temps, je cherchais ce qui coinçait, ce qui faisait que tout ne fonctionnait pas aussi bien qu’il le voudrait. Avant d’arriver au générique de fin et de voir, justement, que le jeu n’était pas du tout développé en Asie. Et bien avec World of Horror, ce n’est aucunement le cas. Est-ce dû aux choix rétro du titre ? À un réel amour profond pour tout ce qu’il met en avant ? Une compréhension des mythes et légendes ? Difficile à dire, à pointer du doigt pourquoi ici, ça fonctionne, et ailleurs moins.

World of Horror, c’est un jeu à l’ancienne. Dans un très beau noir et blanc, le jeu nous invite tout d’abord à choisir quelques paramètres, ou à lancer une partie rapide totalement aléatoire. Le nombre d’options disponibles bien entendu va grandir au fur et à mesure de nos parties réussies, pour une rejouabilité bien présente, surtout qu’une partie de World of Horror, ce n’est au final pas bien long, en deux heures, c’est plié. Donc, nous choisissons un personnage à jouer, chacun ayant ses avantages et inconvénient (pouvoir avoir plus d’objets, être plus fort en frappant mais être plus fragile physiquement et donc facilement blessé), nous choisissons la malédiction qui va s’abattre sur la petite ville du jeu, et c’est parti. Avant même de commencer l’aventure dans notre appartement, nous voyons là que le développeur connait ses classiques, mais aussi d’autres choses bien plus obscures, avec par exemple la présence du Dieu Goizo, créature reniée par dieu et vivant dans les miroirs, tiens tiens. Toute allusion envers le film Guzoo serait un pur hasard accidentel. Bref, on comprend rapidement et instinctivement comment le jeu fonctionne. En déplaçant le curseur avec le stick gauche, nous pouvons choisir en bas de l’écran les différents lieux que l’on visitera. Après avoir au préalable choisi une enquête. Pour espérer vaincre la malédiction s’abattant sur la ville, il faudra en résoudre cinq afin d’avoir 5 clés pour déverrouiller le phare, et ainsi mettre un terme au Dieu ancien.

Et les enquêtes, il y en a un paquet, la plupart avec deux ou trois fins différentes, en fonction des objets trouvés, des lieux visités. World of Horror est donc très loin d’être linéaire. Les enquêtes sont nombreuses, on y rencontre d’ailleurs quelques figures bien connues (la femme à la bouche tranchée, une malédiction dans une école, et même une enquête où l’on se retrouve enfermé dans notre appartement… hommage à Silent Hill 4 ?), et chaque enquête a plusieurs dénouements. Car le joueur peut se contenter de faire ce que le jeu lui demande, ou fouiner un peu, et dévier du chemin de base s’il a certains objets en sa possession. Sauf que, la mort nous attend à chaque tournant. Des affrontements contre des créatures ou autres psychopathes sont nombreux, mais ce n’est pas tout. S’il faut bien évidemment gérer notre endurance (notre barre de vie en gros), et qu’atteindre 0 équivaut au game over, le jeu complexifie son gameplay avec la barre de lucidité. Atteindre 0 ne nous tue pas forcément si l’on peut la faire remonter avant la fin d’un affrontement… mais le cas contraire, notre personnage sombre dans la folie. Dans le même ordre d’idées, il y a aussi le pourcentage de calamité, que l’on parvient parfois à faire descendre (en finissant des enquêtes, avec certains objets, rares), mais qui, s’il atteint 100% avant la fin, en toute logique, amène aussi le game over, la calamité s’abat totalement sur la ville. Et à chaque lieu visité, c’est un 2% supplémentaire. Certains actions spécifiques (comme prendre un bain, ce qui remonte la vie) font également monter la calamité. Il va donc falloir jongler pour arriver au bout de l’aventure.

Les affrontements donc, ils sont au tour par tour, et nous permettent de frapper, d’utiliser des objets (si ramassés et équipés), et même d’envoyer contre les ennemis des partenaires (si l’on a fait un tour à l’école pour recruter). Et parfois, le jeu est cruel dans sa logique. Oui, si l’on tombe sur un ennemi surnaturel n’ayant pas de forme physique, il faudra utiliser des sorts magiques (que l’on peut apprendre à la bibliothèque par exemple, mais certains personnages en ont un ou deux d’entrée de jeu), mais, en débutant, il est possible de se lancer, totalement par hasard, sur une enquête qui nous mettra face à ce genre d’ennemi, sans nous laisser le temps d’apprendre quoi que ce soit ou de nous équiper… et c’est la mort assurée. Dans n’importe quel jeu, cela serait très pénalisant, mais dans World of Horror, jouant beaucoup sur l’aléatoire mais surtout ne dépassant jamais les deux heures par partie, on l’accepte beaucoup plus simplement. Et en dire plus sur le jeu serait dommage pour ne pas gâcher la découverte. Nous pourrons juste ajouter que oui, il y a de l’expérience qui fait monter de niveaux et permettent d’augmenter une de nos statistiques (force, lucidité, dextérité, éloquence, tout ça), que ces choix graphiques fonctionnent clairement et lui donnent un charme fou. Mais aussi, car rien n’est parfait, que certaines enquêtes sont légèrement moins intéressantes, ou du moins plus frustrantes parfois, et que musicalement, passé le thème du menu principal, l’ensemble manque clairement d’ambiance. Ce n’est pas mauvais, mais il lui manque ce petit quelque chose pour marquer les esprits musicalement. Et bien entendu, si l’ensemble est assez intuitif et que l’on se prend vite au jeu, certaines mécaniques sont un peu plus obscures et on les découvre totalement par hasard, ce qui est dommage. Mais World of Horror reste en tout cas un très bon jeu horrifique, et une très bonne surprise.

Les plus

Très beau dans son style
Belle ambiance
Les nombreux hommages et emprunts
Des enquêtes variées
Des parties courtes et toujours différentes

Les moins

Manque de clarté sur certains éléments
Quelques moments frustrants (injustes)
Musicalement, ça aurait pu être mieux

En bref : World of Horror, c’est une excellente surprise indé, qui fait bien les choses et propose des parties souvent courtes, prenantes, et parfois exigeantes. Malgré des défauts, si l’on aime le genre, on se prend clairement au jeu et on n’hésitera pas à y revenir.

2 réflexions sur « World of Horror (2023 – Survival Horror – Playstation 4) »

  1. Oh, je suis cité. Il t’a plu alors, tant mieux (16/20 !).

    Je ne suis allé au bout qu’une fois, il faudrait que je le relance à l’occasion. Le jeu a du charme oui. Les musiques auraient pu nous mettre davantage dans l’ambiance par contre, je suis d’accord.

    Un jeu différent, ça fait du bien.

    1. Evidemment, je pense que je n’aurais jamais entendu parler du jeu sans toi, pas de pub, pas mis en avant sur les stores digitaux, rien. J’ai dû faire, je pense, 5 ou 6 runs, dont un catastrophique (retrouvé bloqué direct face à un ennemi que je ne pouvais pas battre à cause de mauvais choix).

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