DEAD SILENCE de James Wan (2007)

DEAD SILENCE

Titre Original : Dead Silence
2007 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h29
Réalisation : James Wan
Musique : Charlie Clouser
Scénario : Leigh Whannell

Avec Ryan Kwanten, Amber Valletta, Donnie Wahlberg, Michael Fairman, Joan Heney, Bob Gunton, Dmitry Chepovetsky et Judith Roberts

Synopsis : Après la mort assez radicale de sa femme, Jamie revient dans sa ville natale pour enquêter sur une vieille légende et élucider ainsi le meurtre de sa femme, alors que la police le croit coupable.

James Wan et Leigh Whannell sont propulsés sur le devant de la scène ensembles en 2004 lorsqu’ils lancent sur les écrans le film Saw, le tout pour un budget ridicule de 1,2 million, récoltant dans le monde plus de 103 millions, et lançant ainsi une saga qui malheureusement n’est toujours pas morte, mais là est un autre débat. Toujours est-il que pendant 10 ans, jusqu’en 2013, les deux hommes seront inséparables, le premier réalisant, et le second écrivant et parfois jouant dans leurs films : Dead Silence, Insidious 1 et 2. Et produisant ensembles les multiples suites de Saw. Seulement leur seconde expérience sur un long métrage que Wan réalise, ce Dead Silence en 2007, ne laisse pas un souvenir impérissable aux deux hommes. Leigh Whannell se dira même déçu du résultat final, la faute à des interférences du studio, et à partir de là, l’homme n’accepta d’écrire seulement à la demande, et non plus de pitcher des idées aux studios et d’être payé pour écrire ensuite, comme ce fut le cas avec Dead Silence. Bon, maintenant, les deux hommes ne travaillent plus ensembles, Leigh Whannell s’étant avant tout occupé de poursuivre la saga Indisious, puis de passer réalisateur avec Insidious 3, Upgrade puis The Invisible Man. Quand à James Wan, il continue de bosser dans l’horreur certes, avec sa saga Conjuring, mais n’a pas peur de se salir les mains avec de l’huile de voiture pour Furious 7 ou de se salir les mains avec Amber Heard sur Aquaman (ah blague gratuite et sexiste sur l’actualité, fusillez-moi). Bon, moi, j’aime bien les deux auteurs, mais je n’avais jamais jeté un œil à leur Dead Silence. Je savais justement que le film avait eu une production difficile malgré un budget relativement bas de 20 millions (ce qui reste énorme pour un film d’horreur par contre). Et quand les créateurs d’un film se disent déçus, on a forcément peur de se lancer, peur d’être déçu également, peur de voir du potentiel jamais exploité.

Le cas Dead Silence est pourtant un peu à part, car on peut clairement séparer en deux catégories ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et c’est malheureusement l’association des éléments qui rend certains éléments beaucoup trop voyants, clichés, ou risibles. Et pourtant, oh oui ça commence très bien, avec une scène d’ouverture bien sympathique, l’arrivée de Billy, une poupée que personne de sain d’esprit ne garderait dans son salon, et le meurtre relativement sauvage de la femme de Jamie, notre héros. Enfin, sauvage, on imagine puisque l’on ne verra que le résultat du meurtre, mais forcément, se faire ravager la mâchoire et arracher la langue, ça ne doit pas être très sympa. Jamie va donc devoir élucider le meurtre seul, puisque la police le croit coupable. On trouve en flic ce bon vieux Donnie Wahlberg, vu dans Saw 2 à 4, et qui a donc dû faire plutôt bonne impression au duo pour revenir ici, ou qui a du se dire qu’il y avait moins de sévices corporels dans Dead Silence. Jamie va donc retourner dans sa ville natale, retrouver sa « famille accueillante » (oh doux euphémisme), et s’intéresser à la légende de Mary Shaw (à ne pas confondre avec Hobbs and Shaw, pas le même genre de film je vous promet), morte des années auparavant, et qui a marqué la ville de son emprunte, et de ses centaines de poupées pour ventriloques. Nous sommes donc face à un film d’horreur pur jus, avec ses légendes cachées, ses nuits orageuses, ses meurtres brutaux, et ses héros qui ont toujours un train de retard. Mais dans un premier temps, ça marche. Et on peut même dire que sur doute la durée, techniquement, James Wan soigne son bébé et livre une copie à faire rougir beaucoup de réalisateurs œuvrant actuellement dans le genre. Une mise en scène habile et élégante, une photographie souvent à tomber par terre, un travail sur le son phénoménal. C’est simple, visuellement, le film est un délice. James Wan connait la grammaire de l’image et le prouve à chaque instant. Il suffit de voir la scène dans le cimetière de nuit, avec cette brume, on croirait voir un tableau venu tout droit de la Hammer ou de La Malédiction.

Et puis Wan n’a pas recours toujours aux mêmes artifices, il sait les varier. Oui, on a bien un ou deux jumpscares, mais sur 1h30, c’est peu comparé à la norme. On a aussi de l’ambiance pure, des moments bien graphiques, des moments jouant sur des peurs plus universelles (le noir) ou plus communes (les poupées, les clowns), et parfois, Wan se sert même de l’absence totale de son pour jouer avec nos nerfs, sans pour autant nous exploser les oreilles l’instant d’après. Alors qu’est ce qui coince ? Le reste justement. Alors je ne sais pas à quel point le studio a interféré, ou a demandé des exigences folles à Whannell au niveau du scénario, mais c’est niveau scénario que ça coince. Un scénario en soit simple, où tout s’enchaîne vite, avec une relative simplicité (c’est même parfois certes logique mais trop simple). Le souci, c’est que cet aspect simpliste joue parfois contre la mise en scène, qui vient griller quelques retournements de situations assez tôt pour ceux qui sont assez attentifs. Mais ce n’est pas tout. Il y a deux autres soucis majeurs. Le premier étant l’écriture des personnages secondaires. Ou leur non écriture. Désolé pour toi Donnie Walhberg, mais ton personnage ne sert strictement à rien, et on se demande même pourquoi tu es là tout le long. Alors est-ce que le film a subit des coupes drastiques réduisant l’impact et l’utilité du personnage pour à la place garder un rythme soutenu ? Mystères. Pareil pour la dite légende en fait, elle se révèle petit à petit, est en soit intéressante, quelques passages marquent la rétine, mais parfois, le film semble trahir ses règles, avec un spectre pouvant imiter la voix de ses victimes, mais… est-ce moi où elle imite à un moment la voix d’un vivant ? Et ça, c’est sans parler du final, qui semble un peu déplacé, pour un film qui a certes ces moments violents, mais reste avant tout un film d’atmosphère. On se retrouve presque dans un final à la Saw ! Bon, reconnaissons que Wan a fait tout ce qu’il pouvait.

Les plus

Une mise en scène et photographie magnifique
Le travail sur le son
Quelques scènes sacrément réussies
La légende, intéressante

Les moins

Les personnages secondaires inutiles
Des facilités de scénario
Le final un peu mal venu

En bref : Pour leur second long métrage, le duo James Wan et Leigh Whannell est tombé dans l’enfer des studios, avec un scénario pas fameux, un script doctor engagé par Universal, alors que les deux hommes finalement n’étaient intéressés que par le look du film. C’est simple du coup, techniquement c’est un tour de force, mais dans le fond, ça coince.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Visually stunning
♥ The sound design is great
♥ A few very good scenes
♥ The legend is interesting
⊗ The useless secondary characters
⊗ The script has so many flaws
⊗ The finale
For their second film, James Wan and Leigh Whannell fell into the studio’s hands, with a not so good script, a script doctor hired by Universal, but the two men behind the film were mainly interested about the look of the film. Technically, it’s great. As for the rest, not that much.

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