MAYA de Marcello Avallone (1989)

MAYA

Titre Original : Maya
1989 – Italie
Genre : Fantastique
Durée : 1h40
Réalisation : Marcello Avallone
Musique : Gabriele Ducros
Scénario : Marcello Avallone, Andrea Purggatori et Maurizio Tedesco

Avec Peter Phelps, Mariella Valentini, Cyrus Elias, Mariangélica Ayala, Mirella D’Angelo, Antonello Fassari, Erich Wildpret, Antonella Angelucci, Tullio Cavalli et Vilma Ramia

Synopsis : Un mal ancien se réveille dans un petit village Mexicain, et de nombreux habitants tombent sous sa malédiction.

En 1989, le cinéma Italien va très mal. Mais ce n’est pas une raison pour arrêter de l’explorer. Statistiquement parlant, même s’il va mal, il ne peut pas se planter à chaque fois. Bon Lamberto Bava nous a gratifié d’un bien mauvais Demons 2 (dont je sauverais la bande son signée Simon Boswell), le dernier Argento fut Opéra et si visuellement c’était top, scénaristiquement c’était bien stupide, et Fulci signait les derniers films de sa carrière, dont je ne sauverais, in-extremis, que Demonia et House of Clocks. Mais à côté, il y a tous ces artistes dont personne n’a entendu parler, et puis il y avait Michele Soavi, qui en l’espace de seulement trois longs métrages, s’est forgé une sacrée réputation (Dellamorte Dellamore, meilleur film Italien des années 90 ? Fort probable). Attardons-nous aujourd’hui sur Maya de Marcello Avallone, réalisateur peu connu, qui n’a pas une grande filmographie, et en plus, celle-ci est éparpillée un peu n’importe comment entre son premier long en 1969 et son dernier en 1997 (pour un total de huit longs métrages, deux téléfilms suivront jusqu’en 2001). Et si l’on jette un coup d’œil aux avis sur ces films, ce n’est pas glorieux, la moyenne tournant souvent aux alentours des 4/10. Peu importe, il faut être curieux dans la vie. Après avoir signé en 1987 un Spectre (Spettri) à mauvaise réputation également, c’est deux ans après qu’il signe Maya. Un film qui nous parle d’un mal étrange qui se réveille dans un petit village Mexicain. Et il ne faut qu’une poignée de minutes pour que le spectateur comprenne que oui, Maya, c’est un pur film Italien de la fin des années 80. Avec tout ce que cela implique. Du gore, des femmes nues, et un scénario qui ne veut pas dire grand-chose, à tel point que l’on pourrait dire qu’à l’époque, beaucoup voulaient émuler le style « cauchemardesque » et volontairement « abstrait » des meilleurs films de Fulci. Sans jamais y arriver.

Mais avant de se jeter sur Maya et sur ses très nombreux défauts, soulignons qu’il y a malgré tout des choses qui marchent. Déjà, certains effets sanglants sont réussis. Toujours ça de prix, pour un film parlant d’une malédiction maya qui va buter tout le casting à un rythme irrégulier. Ça saigne, c’est violent, ça transperce, ça découpe, ça explose des visages parfois aussi, bref, c’est sanglant, ça fait le boulot, et l’amateur en aura pour son argent. C’est même souvent assez imaginatif, comme une mort avec des crochets dans une sorte de grange, ou encore la mort dans la baignoire, avec son visage explosé contre chaque rebord, jusqu’à une fracture du nez (bon, on voit bien le latex, mais ça fait plaisir). Ensuite, et ça par contre c’est souvent le cas, et bien, la musique a ce petit quelque chose qui me fait dire que les Italiens, c’est un peu comme pour le V-Cinema Japonais, ils soignent leur bande son, ils savent trouver le thème obsédant qui fonctionne et nous rentre dans la tête. Mais à côté de ces deux grosses qualités, ainsi que, on pourra le dire, une photographie sans génie mais totalement compétente, et bien ce n’est pas forcément la folie. Déjà, le scénario. Et par extension tiens, les personnages, et du coup le rythme. Maya souffre de très gros défauts d’écriture qui ne jouent clairement pas en sa faveur. Alors, vous voulez des explications sur cette malédiction Maya ? Vous ne les trouverez pas dans le métrage, il est sans doute possible d’ailleurs qu’aucun des trois scénaristes n’avait la moindre idée du pourquoi du comment. Après tout, ça marchait chez Fulci, donc pourquoi pas. On retrouve ici aussi un montage qui passe parfois d’un élément à un autre sans trop de cohérence, comme si ça voulait copier Frayeurs, L’Au-Delà et ce genre de métrages, mais c’est si bancal et maladroit que ça a du mal à passer.

Pour ne pas aider, il y a les personnages. Souvent, ils ne sont pas caractérisés, ou si peu. Et quand ils le sont, ça donne par exemple Peter Phelps dans le rôle principal, qui aimerait bien se taper tout le casting féminin, et est en réalité un gros connard. Et un gros connard peu intéressant en plus dans les faits. Quant aux femmes, et bien, elles se dénudent, et elles sont fort charmantes, et il n’y a malheureusement pas grand-chose d’autre à en dire, c’est du cinéma horrifique Italien de la fin des années 80, c’est tout. Le gros problème, lorsque l’on additionne ces deux gros défauts d’écriture, c’est que cela donne un rythme franchement pas toujours bien folichon entre deux scènes sanglantes. Enfin, presque, car en réalité, Maya, malgré tous ses défauts, son scénario incompréhensible, sa fin qui l’est tout autant, son rythme bancal et ses personnages peu intéressants, parvient, peut-être par accident d’ailleurs, à créer une atmosphère assez intéressante. La musique, alliée à l’incompréhension générale de l’intrigue, et à ce rythme étrange, cette photographie typique de l’époque, et bien ça finit par créer une ambiance réellement étrange, et par moment, fascinante. C’est tout le paradoxe du métrage, qui cultive les opposés, et dont les réussites ne semblent pas toujours volontaires. En fait, on se dit, que par accident, avec juste des personnages principaux plus consistants que Lisa (et moins con que Peter), le film aurait été plus agréable à suivre et on serait passé outre son rythme bancal. Ou un final plus marquant que… cette scène finale qui nous laisse songeur.

Les plus

Il y a une certaine ambiance
Les mises à mort
La musique

Les moins

Des personnages jamais intéressants
Un rythme bancal
Un gros bordel incohérent
Ce final

En bref : Film méconnu, Maya a quelques atouts. Une ambiance étrange, du gore, des boobs, une super bande son. Mais à côté, le héros est un connard, le rythme est souvent très lent et on se demande souvent où ça veut en venir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ There is some atmosphere
♥ The deaths
♥ The soundtrack
⊗ The characters are never interesting
⊗ The pacing is all over the place
⊗ An incoherent mess
⊗ The finale
Forgotten movie, Maya has some assets. A weird atmosphere, some gore, some boobs, a great soundtrack. But next to that, the hero is a dick, the pacing is too slow and we often ask ourselves what the story means.

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