MAI de Trấn Thành (2024)

MAI

Titre Original : Mai
2024 – Vietnam
Genre : Drame
Durée : 2h11
Réalisation : Trấn Thành
Musique : –
Scénario : Bình Bồng Bột et Trấn Thành

Avec Phương Anh Đào, Tuấn Trần, Trấn Thành, Hồng Đào, Uyển Ân, Ngọc Giàu, Lý Hạo Mạnh Quỳnh et Quốc Khánh

Synopsis : Mai se lie d’amitié avec un homme mais son passé la rattrape…

Mai, si l’on en croit son accroche, c’est le plus gros succès au box-office Vietnamien. Voilà donc ce qui expliquerait sans doute que le film a eu droit à une sortie au cinéma dans quelques autres pays, comme l’Australie, l’Angleterre et les Etats Unis, avant comme souvent avec ce genre de métrages n’intéressant finalement qu’un public de niche hors de son pays, de finir sa course sur Netflix. Mai en tout cas, c’est le troisième long métrage de Trấn Thành, personnalité connue au Vietnam, et acteur depuis pas mal de temps (encore récemment, dans Song of the South par exemple), et il met en avant Phương Anh Đào dans le rôle de Mai. Et la jeune femme, quand on pioche un peu dans le peu que l’on trouve comme cinéma Vietnamien, et bien on commence à la connaître. Elle était l’aveugle dans Invisible Evidence, le remake du Coréen Blind, elle était également l’héroïne dans My Mr. Wife, sympathique comédie romantique, et jouait également dans le film horrifique Nightmares. Bon, tant mieux dans le fond, puisqu’en plus d’être charmante, elle a l’air de savoir jouer dans des registres parfois bien différents. Dans Mai, on plonge clairement dans le gros mélodrame, avant tout ce que cela comporte comme clichés. Mai, bientôt la quarantaine, s’installe dans un nouvel appartement, et malgré une relation compliquée avec ces nouvelles voisines, ainsi qu’un lourd bagage émotionnel en rapport avec son père, qui ne fait que parier et s’endetter, mettant ainsi le reste de sa famille en danger, la vie semble enfin sourire à Mai, lorsqu’elle devient amie, puis plus qu’amie, avec le coureur de jupon vivant dans le même immeuble qu’elle. Oui, sur le papier, une romance comme on en voit tant, peu importe le pays, ce qui nous fait bien penser qu’au final, la romance, c’est universel jusque dans les petits détails.

Mai bénéficie en tout cas d’un soin dans son scénario ainsi que dans son visuel pour ne pas être juste un énième mélodrame de plus, juste là pour occuper la ménagère pendant deux heures de son temps et faire pleurer dans les foyers. Non, c’est soigné, c’est raconté de manière classique mais avec soin, et du coup ça fonctionne. Les acteurs y sont pour beaucoup, puisque l’on a envie de croire en eux et en leur histoire, et ce malgré souvent le côté très manichéen de la chose, et du coup surtout, des personnages qui ont du mal à réellement évoluer en dehors de ce qui les caractérise. Les voisines de Mai par exemple sont juste là pour faire chier, et rien de plus. Ses collègues de travail sont là pour la rabaisser et lui faire des coups de p*tes. Et ce bon monde ne se remettra jamais en question, allant toujours plus loin, pour tenter justement de faire évoluer ce qui importe au scénario, à savoir son duo de personnages principaux. Portrait d’une mère célibataire à qui la vie ne semble pas décidée à faire de cadeaux, Mai touche au but, en tout cas durant un bon 1h30 de sa durée, dans ce qui aurait pu être finalement un happy ending simple et attendu. Les personnages sont attachants, les notes d’humour fonctionnent bien, on comprend sans que le film en fasse trop que Mai cache un lourd passé qu’elle ne tient pas à révéler, et que c’est bien pour cela qu’elle part défaitiste dès que la situation la concerne. Même les moments plus romantiques fonctionnent bien car ils n’en font pas des caisses, si ce n’est un court passage musical dans un bar, où la réalisation se lâche alors quelque peu en effets de styles, mais cela permet au film de se renouveler, de briser les attentes, et ça aussi ça fonctionne plutôt bien.

Ce qui est un peu plus dommage, du moins narrativement parlant, c’est ce qui se passe durant le dernier acte du métrage. Comme énoncé plus haut, le film aurait pu plutôt facilement s’arrêter à la barre des 1h30 ou 1h40, sur un happy ending. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Mais non, car Mai, avant d’être un film romantique, est réellement un mélodrame, et du coup, il ne doit pas laisser ses personnages s’en sortir avec un simple happy ending. Un personnage secondaire prend alors de l’importance, et le scénario va enchaîner les situations, allant parfois il est bien vrai à la limite de la crédibilité, tant au bout d’un moment, trop paraît trop. Trop de situations qui s’enchaînent, trop de coups bas, trop de déprime pour la pauvre petite Mai. Comme si le film voulait par tous les moyens empêcher ses deux personnages d’être ensemble, et ne reculait par la même occasion devant rien pour les séparer, quitte à transformer une de ces scènes les plus importantes en vaudeville. Alors, ça ne transforme pas Mai en mauvais film, loin de là. Le film peut compter sur sa mise en scène, sa direction artistique, ses acteurs, et le fait que quoi qu’il arrive, malgré ses 2h11, il n’ennuie jamais. Mais il y a vraiment comme une cassure avant le dernier acte, rattrapé in-extremis par ses derniers instants, simples et positifs au final. Dommage. Mais ça reste très sympathique dans son genre.

Les plus

Des personnages attachants
Visuellement, c’est souvent classe
Les petites notes d’humour fonctionnent
Des acteurs charismatiques

Les moins

Le film en fait beaucoup trop sur la fin

En bref : Mai, c’est un mélodrame soigné, visuellement séduisant et porté par de bons acteurs. Ça en fait trop dans sa dernière partie, mais rien qui ne vient le rendre mauvais ou exaspérant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Likeable characters
♥ Visually, it’s well done
♥ The few jokes work
♥ Charismatic actors
⊗ It tries sooooo hard near the end
Mai, it’s a well made melodrama, visually attractive and with good actors. It does way too much near the end, but nothing making it bad or anything.

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